Who Bit the Moon

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14/20
Nom du groupe David Maxim Micic
Nom de l'album Who Bit the Moon
Type Album
Date de parution 02 Mars 2017
Style MusicalMetal Expérimental
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1.
 Milk Tooth
 01:49
2.
 Someone Else's Hat
 06:12
3.
 Living Room
 05:01
4.
 Beaver Moon
 01:00
5.
 687 Days
 05:20
6.
 Damar
 05:46
7.
 Nobody's Perfect
 01:24
8.
 When She Crafts
 01:39
9.
 Who Bit the Moon
 10:07

Durée totale : 38:18

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David Maxim Micic


Chronique @ Eternalis

20 Août 2017

Le Serbe montre une vraie volonté de proposer des idées et de travailler ses ambiances.

Le marché du disque est un paradoxe constant. Chacun se plaint du monde dans lequel nous sommes actuellement, bâtit à grands coups de buzz marketing, de clips ronflants montrant de la violence gratuite ou du sexe suggéré, mais tant de monde se complait dedans et le consomme qu’aucune instance ou ponte de l’industrie actuelle n’a un quelconque intérêt à changer quoi que ce soit. Le monde est ainsi fait.
Nous en arrivons à des états de faits que les décharges numériques font la loi et que les vrais artistes indépendants non ni droit de regard, ni possibilité de diffusion, mis à part pour ceux aimant chercher, voguant dans les méandres du net au hasard des clips, d’artwork originaux ou de conseils avisés d’un moteur de recherche bien souvent plus enclins à proposer ce pour quoi il gagne de l’argent que ce qui serait réellement cohérent avec nos recherches.

Il est vrai que zapper, surtout lorsque nous sommes en France (tous les pays n’étant pas à mettre dans le même panier d’un point de vue culturel et ouverture d’esprit), sur les chaines musicales puis écouter ensuite un homme comme David Maxim Micic donnerait plutôt envie de crier à l’injustice, mais à quoi bon ?
Le jeune serbe nous avait déjà époustouflés il y a deux ans avec les deux ep "Ego" et "Eco", créatifs et dotés d’une véritable personnalité. Il remet désormais le couvert avec un second opus full length intitulé "Who Bit the Moon".
Divisant les inspirations musicales du musicien de façon relativement scindé entre l’aspect plus metal extrême et technique sur "Ego" et la vision atmosphérique, voir pop éthérée avec "Eco", le serbe relie les univers avec ce nouvel opus, restant par la même occasion sur une musique instrumentale là où de multiples invités étaient présents sur "Eco".

S’il se rapproche forcément de la scène djent, "Who Bit the Moon" n’en est pas un simple énième rejeton et propose bien plus. Forcément, nous aurons un titre comme "Living Room", ressortant énormément lors des premières écoutes par son riff d’ouverture simple à retenir, ses grands coups de riffs monolithiques accordés deux tons en dessous et sa structure progressive sous forme de lente ascension. Cependant, on y discerne tout de même une patte différente, plus subtile, avec de multiples petits arpèges ou touches ambiantes qui offrent vraiment un côté planant à l’ensemble.
Planant, ce sera le terme parfait pour définir l’introduction symphonique de "Milk Tooth" (même si moins marquante que la sublime "Universe in a Crayon"), l’intermède "Beaver Moon" ou encore la douce mélodie de "Nobody’s Perfect". On retrouvera également dans la magnifique "687 Days" (meilleur titre de l’album ?) la touche pop qui nous avait fait chaviré sur "Eco" ("500 Seconds Before Sunset" …) et qui rappelle inévitablement Devin Townsend dans ses heures les plus positives et atmosphériques. Une mélodie pure et enivrante, une boite à rythme servant de structure à l’ensemble mais sonnant impeccablement, des nappes de claviers vaporeuses et surtout des lignes lead de guitares d’une beauté sculpturale, tournant en boucle et dont on aimerait qu’elles ne se finissent jamais.

David Maxim Micic montre cependant parfois plus de lourdeur, notamment sur le premier « vrai » titre de l’album, "Someone Else’s Hat" au riff lourd et rugueux, parfois dissonant, allant plus puisé dans Ego cette fois-ci, sans pour autant rappeler la violence de certains morceaux. Étrangement, cette composition parait plus longue, avec de nombreux arrêts pas toujours justifiés et l’on aurait apprécié qu’elle aille plus rapidement au but sans toutes ses coupures brisant le rythme. Il en sera de même sur "Damar" qui se perd un peu entre des claviers ethniques (l’évocation de la solitude désertique y est évidente) et des riffs cubiques à la Periphery qui peinent à se trouver un rôle là-dedans.
Le titre éponyme termine la marche sur un total de dix minutes, longueur pas totalement justifiée sur l’ensemble de la création. L’ambiance paisible se marie plus logiquement avec certains aspects plus syncopés et lourds, même si une fois de plus, la mélodie se suffit très souvent à elle-même. Certaines inspirations le démontrent aisément, notamment l’envolée mélodique dès la deuxième minute, ponctué de quelques soli stratosphériques, démontrent que les riffs dissonants n’ont pas toujours une place indispensable. Le violon vient faire une apparition tragique, ainsi que quelques samples vocaux sur la fin du titre. Les dix minutes sont sans doute de trop mais le serbe montre une fois de plus une vraie volonté de proposer des idées et de travailler ses ambiances.

Dans l’ensemble, "Who Bit the Moon" est un album que tous les amoureux de mélodie, ouverts autant au metal qu’à la pop et qui souhaitent un dépaysement sonore, se doivent d’écouter. Ceux qui attendaient ce disque pourront être sensiblement déçu tant le niveau des deux ep précédents étaient difficile à déloger. On peut aussi en conclure que mixer les deux styles antinomiques est plus difficile qu’il n’y parait, l’un semblant toujours dominer l’autre. En attendant, le constat reste qu’il est regrettable de voir et d’écouter des artistes aussi talentueux uniquement cantonné au format dématérialisé sur un soundcloud car il n’est pas signé sur un label. Il mérite qu’on l’écoute et, pourquoi pas, qu’on le soutienne. Et s’il ne décroche pas la lune tout de suite, nous resterons attentifs à ses prochains exploits…

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