Bilo IV

ajouter les paroles de l'album
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
14/20
Nom du groupe David Maxim Micic
Nom de l'album Bilo IV
Type Album
Date de parution 25 Novembre 2022
Style MusicalMetal Expérimental
Membres possèdant cet album0

Tracklist

1.
 Crumbs
 03:31
2.
 Of Bliss
 01:53
3.
 Itch_ˈnʌθɪŋ_
 05:53
4.
 Dx2 is Me
 05:26
5.
 Of Grief
 02:22
6.
 Fading Memories
 03:37
7.
 Away
 02:44
8.
 Cry
 09:21
9.
 Of Hope
 03:56
10.
 Wedding
 09:50
11.
 Are we There Yet ?
 04:39

Durée totale : 53:12

Acheter cet album

 buy  buy  buy  buy  buy  buy  buy
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

David Maxim Micic


Chronique @ Eternalis

16 Décembre 2022

Une oeuvre sensible, intelligente, pleine d’inventivité, de poésie et de couleurs.

Artiste aventureux et créatif s’il en est, David Maxim Micic s’est fait plutôt discret depuis la sortie du très poétique "Who Bit the Moon ?".
Cinq ans plus tard, le serbe nous fait le plaisir de présenter un nouveau disque, encore une fois totalement autoproduit, autonome et dématérialisé pour nous embarquer dans son univers si singulier, planant, créatif et foncièrement doté d’une sensibilité hors normes. Difficile de s’effacer de la mémoire les méandres infiniment beaux d’"Eco" ou les embrasements plus corrosifs d’"Ego" ou "Bilo III". Revenant à "Bilo" (signifiant “Tout” en serbe) pour son quatrième volume, enregistré au studio portant son nom, le multi instrumentiste n’a rien perdu de son talent et de sa sensibilité unique, lui qui décrit ce troisième album longue durée comme la bande-son de sa vie durant les cinq dernières années.

L’artwork, loin du caractère enfantin et innocent de son prédécesseur, retrouve également le côté artistique décalé et cubique des précédents "Bilo", comme une suite totalement logique.
Majoritairement instrumental mais retrouvant des traces de chant en comparaison à "Who Bit the Moon ?" qui en était totalement dépourvu, ce nouveau disque demande là encore une véritable introspection, plusieurs écoutes et de l’attention pour pénétrer ce monde si caressant, si délicat dans lequel les incursions de saturation sont toujours autant de coups de butoir assourdissants.
Onze titres pour 53 minutes, c’est plus long que sur les opus précédents mais on remarque assez vite que de nombreux intermèdes et titres courts viennent s'entremêler aux deux grandes compositions que sont "Cry" et "Wedding", éléments centraux de neuf minutes chacun.

Un piano sensible, lent et aérien ouvre la porte de "Crumbs", comme "Universe in a Crayon" il y a quelques années. De véritables violons et violoncelles vont amplifier le spectre sonore (c’est près de 40 musiciens et choristes qui sont crédités sur l’album en tout), toujours dans une certaine retenue, dans une narration presque dramatique, sans jamais aller dans le côté grandiose et cinématographique de la chose. Le premier chorus de guitare se dissémine sur "Of Bliss" dans le genre si unique de Micic, que l’on a longtemps qualifier de djent mais pourtant si éloigné de la compétition technique d’un Animals as Leaders ou Polyphia pour ne citer qu’eux. Beaucoup moins technique, David Maxim Micic joue d’abord la carte de l’émotion et de l’inventivité ("of Grief" et ses samples tout en nuances, accompagnés de mélopées acoustiques), pour se rapprocher parfois d’une de ses influences majeures, évidemment Devin Townsend. Si son aura est de moins en moins perceptible, l’évolution lyrique d’un "Dx2 in Me" rappelle inévitablement le canadien dans ses heures les plus atmosphériques. Les plus attentifs y trouveront également une vision dans l’intermède "Away", lointain et charnel saxophone qui se laisse transpercer par quelques mots angéliques de Aleksandra Djelmash avant que le riff et ses choeurs n’évoque "Epicloud". Une introduction au sublime "Cry", véritable bande son émotionnelle porté par les deux voix de l’album (l’homme se prénomant Vladimir Lalic). Le piano y a d’abord une place centrale, avant qu’un riff syncopé ne l’accompagne avec sa multitudes de couches de synthés aux sonorités d’ailleurs. Le talent du serbe, même s’il n’était plus à prouver, explose une fois de plus et pose toujours autant questions sur la nature de sa discrétion auprès des médias, des labels et d’un public plus large. Si on pourrait regretter l’absence d’une réelle batterie, on ne peut qu’être admiratif face au travail engagé sur la boite à rythme et l’inventivité des parties de batterie, parfois bien plus riches que celles de véritables batteurs de groupe d’un genre similaire. Il suffit d’écouter attentivement la seconde partie du disque, aux alentours des six minutes, où les guitares rythmiques sont impressionnantes de créativité et prouvent que, oui, il y a encore des choses à dire avec cet instrument pourtant joué et rejoué depuis des décennies et des millions de morceaux. "Wedding", morceau évidemment important pour son auteur, pour près de dix minutes, est probablement celui baignant le plus dans le djent et le metal moderne, avec une dose d’extravagance dans les choeurs le rapprochant encore un peu du canadien (on pense à un cousin éloigné de Ziltoid) mais impressionnant pour les arrangements vocaux et la beauté des lignes de chant, sans pour autant avoir le moindre refrain ni thèmes récurrents. "Are We There Yet ?" se termine sur un thème plus sombre, plus grave tout en portant en lui une poésie et une émotion à fleur de peau (quelle chanteuse !).

"Bilo IV" est une formidable réussite. La quantité de travail pour un seul homme, la composition, l’enregistrement, la production et les visuels venant d’un même esprit, je reste toujours autant partagé par cette volonté affiché de rester dans l’ombre d’un soundclound sans diffusion plus large. Quel dommage !
"Bilo IV" est peut-être le parfait complément au récent "Lightwork" de qui-vous-savez. En étant bien différent, il navigue dans des sphères sensiblement similaires et pourra plaire au public du géant canadien. Une oeuvre sensible, intelligente, pleine d’inventivité, de poésie et de couleurs. Peut-être la plus personnelle et introspective de son auteur avec le formidable ep "Eco" sorti en 2015. Le coup de coeur de la fin d’année, à n’en pas douter !

2 Commentaires

2 J'aime

Partager
Groaw - 16 Décembre 2022:

En un seul mot : WOW ! Je n'en suis qu'à Itch_ˈnʌθɪŋ_ mais je suis déjà complètement séduit, une oeuvre d'art moderne mais qui garde une certaine cohérence. Ce que je trouve d'autant plus bluffant, c'est cet esprit émotionnel très réconfortant que l'on retrouve assez rarement dans le djent. Le travail sur la production est juste impressionnant, on décèle parfaitement la mélancolie et la nostalgie au travers des morceaux. En tout cas, l'artiste aura gagné un nouveau fan.

Merci pour la chro et pour cette superbe découverte !

Eternalis - 16 Décembre 2022:

Fonce sur le duo Ego / Eco si tu aimes (chroniqués également).

Oui c'est vraiment un artiste djent à part, avec un univers propre. Une fois entré dans l'univers c'est du bonheur en barre ;)

    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire

Autres productions de David Maxim Micic