Quelle progression entre
As Time Sharpens the Sentence, leur premier EP de 2015, qui avait pourtant tout de la chouette sortie sympathique, même si en rien éblouissante, et ce premier album. Ici, et ce dès le virulent titre éponyme, aux effluves sentant bon le
Massacra des débuts par un riffing touffu et caractéristique,
Mortal Scepter séduit :
Plus d'assurance dans les vocaux de Valentin, plus de précision dans chaque riff, et un son plus carnassier également (Le Caveau Studio, tout comme
Hexecutor, mais ici en mieux, notamment dans le mix final). Tout est mieux. Et si le thrasher bercé aux riffs ciselés tels qu'ils se pratiquaient dans le seconde moitié des 80's (
Destruction &
Razor ne sont pas loin du tout) retrouvera béatement les parfums égarés du vrai thrash énervé cher aux groupes plus underground, c'est sur l'ensemble d'un disque fort en gueule. "Murder the
Dawn" avec ses speederies infernales et son break à 2'43" annonçant un pont dantesque, l'instrumental qui débute le disque (comme certains classiques du genre), la fin tourbillonnante de "
Lust Spells", la rythmique initiale façon
Slayer-1985 de "Perish With the
Flesh", ou les riffs tordus de "The
Carpathian Castle" que ne renierait pas le jeune Mike Sifringer constituent la crème de ce que le thrash peut proposer en 2019.
Pas moins.
Si les influences sont évidentes (
Dark Angel, la scène allemande en général,
Massacra, le early-
Destruction,
Whiplash,
Razor, voyez le genre), peu de groupes établis dans ce créneau sortent un album qui tient la route en cette fin de décennie. La relève est donc bien là, nécessaire et fraîche comme il se doit pour un jeune groupe. Simplement,
Where Light Suffocates, sorti sous la bannière de Xtreem Records, label espagnol plutôt spécialisé en deathmetal, et donc facilement commandable sur leur site, est un vrai bon disque de thrash énervé. Pratiquement à fond tout le temps, et diablement jouissif (la fin de "Spear
And Fang"),
Where Light Suffocates ne connaît aucun temps mort qualitatif. Allez, peut-être "Swallow Your Tongue", un peu bourrin sur les bords, pour chipoter, constitue la seule légère auréole de l'album, avec peut-être quelques refrains plus marquants qui pourraient encore majorer l'impact des morceaux. Rajoutons la pochette, très réussie, de Jon
Whiplash, et le tour est joué.
Enfin, presque, car comment passer sous silence le titre final "... The Scepter Reigns", de plus de 10 minutes, chose rare dans le genre ? Ouvrant sur un riffing plus mid-tempo, il s'emballe très vite sous l'impulsion de Guillaume (le batteur qu'on devinera fatigué s'il venait à interpréter ce titre live) et le titre profite de breaks judicieux (la palme à celui intervenant à 3'04"), accompagnant un phrasé vocal ("uh" compris) convaincant sans oublier un solo (la paire Lukk/Maxime abat un boulot impressionnant) tout en touché subtil, qui laisse la place à une plage semi-acoustique introduisant elle-même une partie instrumentale préalable à une belle accélération. Dur à suivre ?
Pas vraiment, tant les enchaînements sont naturels et efficaces.
Chacun l'aura compris, le quatuor de Dunkerque (qui a aussi sorti un split avec
Deathroned récemment, plus anecdotique et chroniqué en ces pages) présente ainsi une belle carte de naissance, et si le travail finit toujours par payer, à l'instar de ses aînés
Massacra à qui on pourrait les comparer facilement, on ne peut que leur souhaiter le même succès. Pour un premier album, voilà une vraie réussite ! Les 4 années entre leur premier enregistrement officiel et cet album ont été plus qu'utiles pour offrir au thrashers ce genre de bombe surprise. On espère ne pas attendre 4 ans de plus pour revoir
Mortal Scepter sur un second album, cette fois-ci attendu de basket ferme.
Voilà, comme dit Sijj, soit directement sur leur label (qui comporte pléthore de formations dans sa distro - principalement death mais pas que), ou sur l'adresse ci-dessus si commande unique (il reste toutefois le premier EP et le split en LP avec les autres espoirs du thrash hexagonal que sont les Deathroned).
Ils ne se sont pas séparés Deathroned ? (j'espère me tromper)
Pas à ma connaissance, mais je ne suis pas proche du groupe, alors je ne sais pas. Si oui, c'est dommage.
Si j'ai bien compris sur leur Facebook : https://fr-fr.facebook.com/pg/DeathronedThrash/posts/?ref=page_internal
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