When Everything Turns Black

Liste des groupes Metal Gothique Scandelion When Everything Turns Black
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15/20
Nom du groupe Scandelion
Nom de l'album When Everything Turns Black
Type Album
Date de parution 23 Avril 2017
Style MusicalMetal Gothique
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1.
 Caedite Eos
Ecouter06:48
2.
 The Soul of the Alchemist
Ecouter05:03
3.
 Black Death Sonata
Ecouter04:24
4.
 Chaos Brings Order
Ecouter05:57
5.
 A Train to Nowhere
Ecouter07:40
6.
 Eclipse
Ecouter04:50
7.
 Nuclear Afterglow
Ecouter05:10
8.
 Comfort Zone
Ecouter06:34
9.
 When Everything Turns Black – Pt. I
Ecouter03:15
10.
 When Everything Turns Black – Pt. II
Ecouter05:59

Durée totale : 55:40

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Scandelion



Chronique @ ericb4

13 Mars 2018

C'est sans anicroche que se poursuit l'aventure du combo canarien...

Voilà trois ans déjà que le quintet canarien est resté aux abonnés absents depuis son troisième et vibrant album full length « Nonsense ». Aussi nous revient-il avec un quatrième opus de même acabit répondant au nom de « When Everything Turns Black » ; auto-production généreuse de ses 56 minutes où s'égrainent 10 pistes de durées variables. A l'image des deux dernières livraisons, ce quatrième effort révèle un travail de fond réalisé en studio. Le temps de la maturité a une nouvelle fois joué en la faveur de nos acolytes, ces derniers ayant peaufiné leurs arrangements, retravaillé leurs enchaînements intra pistes, tout en ayant veillé à un équilibrage optimal du mixage, signé Ancor Amador (Endelicht Studios), et à l'octroi de finitions passées au crible. Sans oublier le délicat artwork de la jaquette d'inspiration fantastique relevant de la patte d'Anna Spies (Eerilyfair Design). C'est dire que nos compères caressent désormais l'ambitieux mais légitime espoir de faire partie intégrante des valeurs confirmées du metal symphonique gothique à chant féminin. Cette toute nouvelle fournée leur en donnera-t-elle l'occasion ?...

Une fois encore, le line-up a subi de profondes mutations. Auprès de Jorge Afonso, claviériste, vocaliste et fondateur du groupe, on y trouve, cette fois : Sonia Hernandez, soprano au cristallin grain de voix ; Fabrizio Ferraro à la guitare ; Nicolas Navas à la basse et James Chapmann à la batterie. Avec la participation d'Ancor Amador, au chant, sur deux pistes. De cette nouvelle collaboration en émane une rondelle à la fois mystérieuse, enjouée et romantique, souvent mystérieuse et axée sur le schéma oratoire de la Belle et la Bête. Fidèles à leurs principes, le set de compositions alors proposé par nos cinq gladiateurs demeure d'obédience metal symphonique gothique, dans le sillage de Forever Slave, The Gathering (première période), avec une forte connotation dark estampée Draconian ou encore Tristania. Evolution stylistique rapprochant cet opus de son prédécesseur, l'éloignant d'autant d'un souriant « The Garden of Lies » (2011).

Lorsqu'il se plaît à noircir son atmosphère, exercice auquel il est désormais rompu, le collectif canarien retient l'attention, nous faisant flirter avec des espaces doom/dark des plus frissonnants. Ainsi, un joli picking à la guitare acoustique nous mène dans les marécageux et ténébreux environnements de « Caedite Eos » et « Nuclear Afterglow », titres ''draconiens'' à la rythmique saillante et aux forts contrastes oratoires, des screams glaçants alternant avec des growls caverneux et d'angéliques envolées lyriques. Dans cette dynamique s'inscrivent les ''tristaniens'' « The Soul of the Alchemist » et « Black Death Sonata », gorgonesques et offensives offrandes où les gracieuses inflexions de la belle répondent en écho aux grunts ombrageux de son acolyte. D'angoissants instants qui ne lâchent pas leur proie mais qui, parfois, sont relayés par des plages plus aériennes et empreintes de sérénité. Enjolivés par d'éblouissants soli de guitare, ces lugubres espaces prennent alors une saveur exquise.

Quand le prog s'unit au power symphonique gothique, la magie opère également, mais aux fins de plusieurs passages circonstanciés. Ainsi, non sans originalité, le polyrythmique « Chaos Brings Order » nous plonge dans une atmosphère chaotique, où la colère des éléments a pour corollaire d'enchanteurs instants volés. Ainsi, tout en nous assénant ses riffs en tirs en rafale, un tapping résolument martelant, l'ensemble du corps orchestral évoluant dans un climat des plus oppressants, l'énigmatique propos nous mène parallèlement en de célestes contrées. Et ce, eu égard aux cristallines patines de la déesse, ces dernières donnant le change à de sanglantes attaques de growls. Dans cette énergie, on retiendra « When Everything Turns Black – Pt. II » pour la qualité de ses arrangements, ses effets de surprise, son caractère démoniaque mis en relief par ses growls rocailleux et ses gimmicks guitaristiques hispanisants.

Dans ses longues tirades, le combo nous réserve une pièce en actes symphonico-progressive de fort bonne facture, apte à magnétiser nos sens. Ainsi, « A Train to Nowhere » impose ses 8 minutes d'un spectacle enivrant, langoureux, à la délicate atmosphère qui lentement s'obscurcit, à mi-chemin entre The Gathering et Forever Slave. A pas de loup, au fil d'un riffing roulant avance le convoi instrumental, au sein duquel s'intercale un subtil legato à la lead guitare. Dans cette mouvance, les graciles volutes de la douce font mouche où qu'elles se meuvent, alternant avec une touchante empreinte vocale masculine en voix claire, avant de se retrouver en face à face avec un ombrageux growler.

Par ailleurs, la galette recèle un plantureux instrumental symphonisant, le groupe jouant ainsi à plein sur les effets de contrastes atmosphériques pour tenter de nous rallier à sa cause. Témoignant d'un saisissant solo de guitare et se subtiles variations, on ne passera pas outre « Eclipse ». Ses gimmicks, ses blasts, ses incessants coups de tambour sont autant d'armes susceptibles de déclencher un headbang subreptice. Et ce, même si l'on aurait souhaité de plus amples oscillations mélodiques et moins de répétibilité du cheminement harmonique.

Au regard de ses passages tamisés, le combo se fait particulièrement touchant, nous octroyant en prime une originale triangulation vocale sur l'un d'eux. D'une part, dans l'ombre d'Epica, avec un zeste de Tristania, « Comfort Zone » séduit par ses refrains enchanteurs, ses grisantes séries d'accords, son délicat sweeping, ses échanges oratoires méticuleusement organisés, les growls répondant point pour point aux impulsions du duo mixte en voix claires. Plus intimiste, « When Everything Turns Black – Pt. I » se pose, quant à elle, comme une sulfureuse ballade a-rythmique portée par un délicat legato, sous-tendue par de soyeuses nappes synthétiques et agrémentée d'un radieux solo de guitare. Evoluant à l'unisson dans ce décor feutré, les voix aériennes de Sonia et Ancor nous font entrer dans de célestes contrées que l'on touche parfois du doigt dans nos rêves les plus doucereux.

Le virage dark pris par le combo depuis « Nonsense » sied particulièrement bien à nos cinq mousquetaires. C'est dire que les amateurs du précédent effort s'y retrouveront, ceux de « The Garden of Lies » un peu moins. Quoi qu'il en soit, le groupe nous livre une œuvre singulière, riche en harmoniques, à la technicité complexe, jouissant d'une grande diversité atmosphérique, vocale, et rythmique. De plus, les exercices de style proposés sont suffisamment éclectiques et maîtrisés pour y voir là une source intarissable d'authentiques plaisirs. Sans être au sommet de son art, le groupe canarien révèle à l'aune de cette proprette et néanmoins sombre rondelle un potentiel technique à ne pas mésestimer. Il pourrait donc sans crainte se faire une place parmi les valeurs confirmées d'un dark symphonique gothique bien trempé. Bref, un groupe qui a le vent en poupe...


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