Nous sommes en 2008,
Vargsang nous sort son dernier album quelques temps avant de splitter. Comme à son habitude, le duo nous délivre un Black
Metal cru et haineux. Encore une fois en total hommage à la scène true BM des années 90.
Mais ici, un changement s'est installé, on le ressent dès le début de l'album. Il manque un truc propre à vargsang…
Mais quoi? Ah oui, le gresillement, cette production bien raw, où est elle passée? Le son est donc ,vous l'aurez deviné, beaucoup plus propre.
Cette propreté ne se ressent pas que dans la qualité sonore, on la trouve aussi au niveau des compositions…
Celles ci sont toujours dans la lignée d'un black pur et simple, sans fioritures, mais avec un coté beaucoup plus melodique que dans l'album précèdent.
Et ces fameuses mélodies apportent énormément à l'ambiance de l'album. En effet, cette fameuse ambiance lychantropique / misanthropique est extrêmement bien définie par les ambiances délivrées tout au long de cet album.
On assiste en direct à la transformation en bête d'un homme qui ne peut rien faire pour lutter face à ça. Afin d'ajouter encore plus à la mise en scène, on trouve dans
Night of the
Forlorn Creature un passage en voix claire transpirant le désespoir de cet homme qui est contraint de se soumettre à son coté bestial. De là ressort d'ailleurs une froide haine de l'humanité en général.
Les riffs de guitare sont, comme vargsang nous en a donné l'habitude, très simplistes, froids, haineux. Mais ici tout au long de l'album la monotonie ne s'installe pas. Les riffs se ressemblent mais conservent toutefois assez de différences pour ne pas être quasi identiques. C'est ce qui fait la principale force de l'album, on reste dans le minimalisme le plus total sans pour autant s'embourber dans la linéarité. La basse est toujours muette (ou alors je suis sourd…) ce qui est d'ailleurs bien dommage car dans certains passages le son lourd de la basse serait très approprié.
Parfois s'installent des pseudos solos de guitares qui donnent un enrobage de désespoir à l'album, comme dans une partie de "
And Death Calls from
Beyond".
Ces enrobages mélodiques ne donnent en aucun cas une sensation de remplissage et c'est tant mieux.
Le chant est toujours le même. Point de changement de ce coté là, ni en bien ni en mal, vargsang nous vomit son mal-être à la face.
Les quelques passages en chant clair sont là pour l'ambiance de l'album et le coté lychantropique de la chose.
La rythmique de l'album est classique mais efficace, on a un peu de tout, du martelage intensif, du mid tempo avec orgies de cymbales, quasiment pas de blast.
Ici le rythme n'est pas excessivement monotone et est plutôt bien organisé sur la totalité de l'album.
Pour conclure, on peut dire que vargsang achève sa transformation avec cet album. C'est pour moi le point d'orgue de la carrière du groupe qui splittera peu de temps après la sortie de ce disque.
Vargsang est enfin devenu un loup garou, il a atteint son but, il peut se retirer tranquillement de la scène.
Musicalement cet album n'est pas parfait, le manque de recherche des riffs est assez flagrant, il faut avouer que le coté minimaliste du genre est un peu dû à ce point. A tout les amateurs de true black misanthropique, avec un coté mélodique et qui ne cherchent pas une brutalité extrême, foncez, ce disque est pour vous !
La dernière pièce de la carrière de vargsang mérite bien un 16/20 de ma part.
placentA
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