Waysted

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15/20
Nom du groupe Waysted
Nom de l'album Waysted
Type Album
Date de parution Septembre 1984
Style MusicalHard Rock
Membres possèdant cet album40

Tracklist

1.
 Won't Get Out Alive
 
2.
 The Price You Pay
 
3.
 Rock Steady
 
4.
 Hurt So Good
 
5.
 Cinderella Boys
 

Durée totale : 00:00

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Waysted


Chronique @ largod

26 Octobre 2012

Du vent dans les voiles

Le tangage ne se limite pas à une dangereuse inclinaison de bateau dans une mer démontée pouvant faire craindre un chavirage imminent. On assimile assez souvent ce terme à un état second suite à une consommation excessive de produits alcoolisés. Tout comme l’expression « du vent dans les voiles », il symbolise assez bien l’état suivant dans lequel se trouve toute personne savamment éméchée par un nectar équivalent à ceux dont je vous ai entretenu dans la chronique du premier album de Waysted. Toute prise de décision se fait dès lors avec courage et conviction et, sans une démarche peu assurée et des trajectoires peu rectilignes, vos amis jureraient que votre résolution soudaine à attraper un crocodile à mains nues était sincère.

Hormis la prise habituelle d’alcool, donc largement au-delà du seuil admissible pour tout humain normalement constitué, quelle mouche a bien pu piquer le sieur Pete Way pour se lancer dans une valse éperdue de musiciens au sein de son groupe ?
Les débuts prometteurs en 1983 de « Vices » dans les bacs conférèrent à la bande de vieux-jeunes loups Britanniques un succès d’estime allant jusqu’à leur permettre d’ouvrir pour Mötley Crüe et Ozzy Osbourne au cours d’une tournée conjointe en Amérique du Nord. Décision fut prise d’embarquer sur ces shows un second guitariste en la personne de Barry Benadetta. Un petit Tour et puis s’en vont, Benadetta et Kayfield. Waysted se retrouver à poil de guitaristes. Ne trouvant pas de perle rare en provenance du Portugal (un peu naze, je sais…), les shows d’ouverture de la tournée de Dio au Royaume-Uni en Octobre 1983 se feront avec des guitaristes de dépannage et sans Paul Raymond, évincé de derrière son clavier et ses manches de guitares.

« Du passé faisons table rase » nous rappelle l’Internationale.
Pete Way terminera cette tournée Anglaise de tous les excès en un bien triste état, seulement accompagnés de sa basse et de son fidèle Ian, puis bientôt sans Frank Noon parti à la fin du printemps 1984. Les deux compères composeront durant l’hiver et le printemps avant d’enrôler un nouveau batteur à l’orée de l’été en la personne de Decca Wade, ex-Angelic Upstarts, et du prometteur guitariste Neil Shepherd en provenance de Jess Cox Band…puis en partance pour Tygers of Pan Tang après l’enregistrement de ce mini album et quelques maigres concerts ! En effet, UFOïde de cœur et UFOïde contrarié à vie, Pete Way avait aussi demandé à Paul Chapman, ex-guitariste de cet objet musicalement identifié, de venir seconder le jeune Neil et lui inculquer les basiques d’UFO que Waysted ne se gênait pas de reprendre en live. Pete compléta le tableau en remplaçant sur le tabouret Decca par le robuste Andy Parker, tout droit descendu de sa soucoupe volante. Pour la petite histoire, signalons le passage éclair en 1985 pour quelques mois de Philty « Animal » Taylor chez Waysted après le départ d’Andy.

Du tangage en voici en voilà. Mais qu’à cela ne tienne, Pete Way et Ian « Fin » Muir auront essuyé des grains bien plus épais et lourds, comme ceux savamment distillés dans les fûts ancestraux des Highlands.
En septembre 1984, Waysted sortira ce mini album de 5 pistes, sans le moindre titre mais une pochette donnant une indication explicite du contenu des paroles. Plutôt orientée sexe et chanson d’amour à la mode tombeur-macho-irrésistible-je suis et je resterai, cette nouvelle production, courageusement sortie par Bernett Records en France, sent bon le feeling et les mélodies avec un gros zeste de rock couillu comme il en est fait référence dans l’artwork.

La qualité des compositions alterne entre boogie-rock (« Won’t get out alive »), heavy-rock (« The price you pay », « Rock steady »), ballade vitaminée (« Hurt so good ») ou encore Blues énervé avec « Cinderella boys ». Malgré un vécu cramé par tous les bouts de la chandelle, Pete Way fait encore étalage de son don inné de compositeur de chanson simple et efficace alors que Fin nous gratifie de paroles et de parties vocales qui donnent envie de reprendre chaque refrain à tue-tête. La musicalité explose comme les bourgeons des arbres au printemps.

A cet égard, le travail de Neil Shepherd à la guitare est particulièrement impressionnant. Il parvient à donner dans l’aérien et l’agressif sur « Won’t get out alive » avant de poster un solo énorme. Sur un heavy-rock comme « The price you pay », sa patte de velours de boogie-man et sa descente de manche sur le solo donnent le cachet à ce titre très catchy et entrainant. Le gros lead de guitare de « Rock Steady » témoigne de la classe et de la technique du monsieur, tout comme le riff pré-refrain sur « Hurt so good ». Enfin, Neil aligne les parties en toucher, en lick et tout cuir dehors sur un ZZTopien « Cinderella boys », blues épique et nerveux sur le retour, avec sa pointe d’accélération en boogie. Brève contribution chez Waysted pour un talentueux guitariste, techniquement irréprochable et à la musicalité tant en riff qu’en solo au-dessus de la moyenne.

Le couple Andy Parker et Pete Way renouent sur cette galette, et pas sous la couette, avec leur complicité construite une bonne décennie durant à envoyer les titres d’UFO. Ça cogne même très fort sur « Rock Steady » côté Andy et l’ami Pete se fait remarquer avec une sonorité de basse originale sur la ballade « Hurt so good ». Pour le reste, la rythmique des titres est assurée avec concision et rectitude. Elle occupe l’espace sonore en bon équilibre avec les autres instruments, fruit du travail au pupitre de Leo Lyons, légendaire bassiste de Ten Years After et déjà engagé sur le projet UFO par Chysalis comme producteur en 1974-1976. Solide et efficace, sans effet superflu, quelle classe cet Andy Parker, qui quelque part parvient à canaliser l’imprévisible Peter Frederick Way…

Le temps passant, les cordes vocales de Ian « Fin » Muir s’affirment et se bonifient comme le bon vin. Sa voix lui autorise de visiter le registre crade et animal sur « Won’t get out alive » par exemple, puis il enchaine avec les « Hey hey hey » et « Price ya pay, livin’ in society » avec un malin plaisir et une gouaille rappelant un certain géant tatoué. Son chant puissant, clair et à peine éraillé sur « Rock steady » est un exemple à montrer dans les écoles, comme le dirait l’ami Albaladejo. Plus bluesy tu meurs sur « Hurt so good » avec un apport des chœurs sur le refrain, Fin vous fait hisser les poils, tiens tiens les voici revenus, avec sa ligne de chant abrasive en diable sur cette ballade overdosée à la vitamine C. Phil Lynott semble soudain l’habiter sur le chant de « Cinderella boys » mais Fin revient puiser dans son substrat de chanteur gargarisé aux meilleurs crus de bourbon pour délivrer une copie pleine d’émotions et de feeling.

Donc Captain Way, quel est le programme désormais ?
Votre expérience reconnue de compositeur et de musicien devrait enfin vous aider à fixer un cap. On oublie UFO et on embarque sur un nouveau vaisseau, armé sous le nom de Waysted non ? Cargaisons en fond de cale, barils de poudre et de rhum parfaitement alignés, fidèles moussaillons prêts à vous suivre tant que l’argent est là et parfait second Ecossais à vos côtés, faites hisser la grand-voile. Le vent se lève !

Didier – octobre 2012

17 Commentaires

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samolice - 05 Décembre 2012: Re Didier
ayant acquis tout récemment le vinyle, tu as raison, pas de "Heaven tonight" sur cet EP.
C'est excellent de bout en bout, notamment "Rock steady" qui est un titre fabuleux. Je me demande si cet Ep ne va pas très bientôt prendre la place de favori du groupe dans mon petit coeur et détroner ainsi le Lp suivant...
Merci de m'avoir motivé pour l'acheter car je me régale.
largod - 05 Décembre 2012: belle acquisition Sam et ravi que tu décolles avec.
je vais m'attaquer au suivant très vite.. enfin moins vite que Matt Skywalker même si je parviens à faire des premiers jets en 4 heures
samolice - 05 Décembre 2012: Oui mais lui est dopé au shred alors que toi c'est à l'ancienne, un bon vieux stylo à la main. Ah non, je me trompe?
largod - 05 Décembre 2012: j'utilise les moyens modernes quand même : un bon clavier et on laisse mariner
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