Groupe pionnier de la scène grecque, aux côtés des
Rotting Christ,
Necromantia et autres
Thou Art Lord,
Varathron évolue ainsi au sein d'un des foyers les plus vivaces et les plus atypiques de la seconde vague black metal en Europe. Ayant sorti en 1993 "
His Majesty at the Swamp" devenu depuis un incontournable, Stefan "Necroabyssious" décide de battre le fer tant qu'il est chaud et de retourner aux Storm Studios athéniens au printemps 1995 pour y mettre en boîte le deuxième méfait du groupe, "
Walpurgisnacht".
Signé chez le label hollandais Cyber Music pour son premier disque,
Varathron s'associe cette fois-ci avec une maison locale (Unisound Records), la production étant quant à elle confiée au confrère
Magus Wampyr Daoloth, leader de
Necromantia. "
Walpurgisnacht" c'est la fameuse Nuit de Walpurgis, contée par Goethe dans son '
Faust', celle où les sorcières et autres âmes noires se rassemblent dans les profondeurs d'une forêt pour communier avec le Malin. L'artwork, bien qu'il soit moins ultime que celui d'un "Opus Nocturne" sorti quelques mois auparavant et dont il partage certaines caractéristiques, est franchement réussi.
Necroabyssious s'est entouré de deux nouveaux musiciens dont un claviériste, instrument absent sur le premier disque. Ces claviers accentuent les ambiances mystiques et mélancoliques du black metal de
Varathron ainsi que le côté atmosphérique voire gothique qui s'en dégage, un morceau comme "The
Dark Hills" proposant par exemple une sorte d'extreme gothic pas si éloigné de ce que pratiquait un
Tiamat sur le diptyque "The
Astral Sleep" / "
Clouds". Une dimension par ailleurs caractéristique de cette scène grecque et qu'on retrouvait également à cette époque chez leurs compatriotes deathsters de Septic
Flesh.
Le son est un peu plus travaillé et le chant de Necroabyssious (qui varie toujours entre vocaux extrêmes mi-black mi-death et des passages déclamés ou chuchotés) plus articulé mais l'identité du groupe demeure cependant intacte, tous les morceaux étant liés par cette science du riff intense et entêtant et ces leads pleines de feeling. Le disque se complait dans un rythme majoritairement mid-tempo même si sur quelques morceaux plus musclés tels que l'opener "Tleilaxu (
The Unborn Child)" ou l'excellent "Birthrise of the
Graven Image", la BAR intègre des accélérations bienvenues.
Sur les titres les plus longs, "Under the Sight of Horus" et son intro orientalisante mais surtout l'exceptionnelle "Cassiopeia's
Ode",
Varathron délivre l'intégralité de sa palette et fait montre d'une grande maîtrise, enchaînant riffs mortels, breaks opportuns et leads classieuses. Le riff principal de ce dernier morceau, au magnétisme puissant, s'imprimera d'ailleurs directement dans le crâne de l'auditeur et mettra beaucoup de temps à en sortir.
Malheureusement, "
Walpurgisnacht" perd un peu en intensité sur sa deuxième partie car si le court interlude "Redeunt Saturnia Regna" et ses lignes de piano cristallines apparaît d'abord comme bienvenu, l'enchaînement d'un "Somewhere
Beyond Seas" répétitif et parsemé de rares parties de chant déclamées et du dernier titre également instrumental et plus anecdotique, laisse un peu l'auditeur sur sa faim.
Qu'à cela ne tienne, "
Walpurgisnacht" est un album très solide et dans un sens presque archétypal de cette scène black metal grecque des nineties dont il réunit les principaux aspects. Necroabyssious mène sa barque avec brio et tout en faisant modérément évoluer son art, livre un deuxième opus de grande qualité.
Merci pour la chro' - C'est pas 94, Opus Nocturne ?
J'ai apprécié le rapprochement audacieux avec Tiamat.
Si Opus Nocturne est estampillé '94 (on peut voir 12/94 sur certains sites), Osmose ne l'a sorti que l'annéé suivante, en février 1995. Pour ma part, je l'avais choppé dès sa sortie sur la VPC d'Osmose (dont je recevevais les photocopies tous les mois) début mars '95. Il y a plein d'imprécisions sur le Web, sur ces albums parus entre deux années. Par exemple, le Nifelheim des suédois de Throne of Ahaz est souvent estampillé '95 alors que je l'avais choppé sur la VPC d'Adipocere en novembre '94 (toujours sur les fameuses photocopies mensuelles). La liste est interminable. Pour le reste, merci bien au chroniqueur pour sa belle critique et sa jolie plume. ++FABIEN.
Merci pour la précision.
Salut, merci à vous deux pour vos messages et à Fabien pour sa précision sur la date de sortie d'Opus Nocturne. J'ai légèrement remanié la phrase en question de sorte à ne plus faire mention de l'année. Merci encore pour avoir pris la peine de lire et de commenter.
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