Plus connu pour ses monuments historiques, sa féta, ses plages paradisiaques, Nana Mouskouri et Nikos Aliagas, la Grèce a enfanté pourtant deux monstres du métal extrême avec Septic
Flesh et
Rotting Christ. Moins renommé que ses illustres congénères,
Varathron traine cependant ses cornes de bouc de 1988, mais sa discographie ne comporte que quatre full-lenght, dont deux de très bonne qualité (
His Majesty at the Swamp en 1993 et
Walpurgisnacht en 1995). Le groupe, composé aujourd’hui, de l’indéboulonnable Stephan Necroabyssius au chant, de Sotiris et de Achilleas aux guitares, de Haris à la batterie et de Tolis à la basse, publie sa cinquième offrande intitulée «
Untrodden Corridors of Hades » chez
Agonia Records.
En préambule, il est à noter que l’artwork, superbe, signé Mark
Riddick (
Absu,
The Black Dahlia Murder,
Arsis) présage du contenu pour tous les néophytes. Cet opus a été enregistré, mixé et produit par Kostas Kalampokas et masterisé par Tom Kvalsvoll (
1349,
Arcturus,
Darkthrone), laissant augurer du meilleur.
« Kabalistic invocation of solomon » lance les hostilités et plante littéralement le décor. Introduction ésotérique, quasiment religieuse avec de relents arabisants, mid-tempo puissant, mélodie très (trop ?) présente, vocaux démoniaque, parfois incantatoires, le tout, rehaussé d’une ambiance sinistre, obscure, ajouté à une dimension mystique. Ce titre est loin d’être un cas isolé puisque la rythmique générale de l’opus lorgne énormément vers une cadence retenue, avec ici ou là, une accélération comme sur « The bright Trapezium », « Delve into the past » ou «
Realm of obscure ».
En fait
Varathron poursuit le sillon qu’il avait tracé avec son opus précédent, à savoir une direction plus mélodique, avec une prédominance mid-tempo et une mélodie très présente, laissant loin derrière lui, les velléités brutales de son passé. Cependant, même s’il a quelque peu ralentit la cadence,
Varathron a conserver sa coloration « black-metal » au travers de tempis très puissants, mais surtout au niveau de la mise en place d’une ambiance lugubre, sombre et d’une atmosphère brumeuse à couper au couteau, puant la mort par tous les pores, domaine, où il faut bien le reconnaître, les grecs excellent.
Même s’il a réduit la voilure, en ne proposant que 7 titres (contre 11 sur «
Stygian Forces of Scorn »), mon enthousiasme en prend vite un coup par les nombreuses longueurs qui émanent de la trop longue durée des compositions, qui oscillent, pour la plupart entre 6 et 8 minutes, j’en veux pour preuve le break aérien bancal de « The bright trapezium », et les titres interminables que sont « Delve into the past » ou «
Arcane conjuring ». Pour ne rien arranger, « Leprociuous
Lord » est ennuyeux (pour rester poli) de bout en bout, dénué d’inspiration et qui ne parvient jamais à décoller. Tout cela confine à un ennui et à une lassitude précoce, qui vont poindre dès le troisième morceau. Je n’évoquerai pas le manque d’originalité qui est tout simplement aux abonnés absents ainsi que le manque criant de moments forts. Pour finir, même s’il s’égosille tout au long du disque, Stephan Necroabyssius ne parviendra jamais à ma convaincre et, son chant monocorde, ajoutera au marasme ambiant.
C’est assez déçu que je ressors de la découverte du nouvel album de
Varathron, groupe dans lequel, j’avais placé beaucoup d’espoir. Hormis quelques qualités indéniables, «
Untrodden Corridors of Hades » ne parviendra jamais à surprendre, la faute à une rythmique à dominante mid-tempo et une mélodie omniprésente dont les lignes ne sont pas toujours inspirées, annihilant de ce fait, une certaine forme de brutalité inhérente au genre…dommage car le potentiel est réellement présent.
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