Bien difficile de nos jours pour les amateurs de thrash old school de se mettre de nouvelles gâteries sous la dent. Pour diverses raisons que j'ignore; désintérêt des maisons de disque, manque de nouveaux groupes, peut-être manque tout simplement de talent et de qualité ou que sais-je?; il vaut mieux ces derniers temps se tourner vers le retour des grosses écuries et de leurs énièmes albums plutôt que d'attendre indéfiniment LE nouveau groupe thrash qui rendra à ce genre ces lettres de noblesse.
Dans ce schéma, le constat est trop souvent le même: trop d'attente, trop d'exigence pour des groupes qui viennent parfois à s'essouffler et donc: résultats mitigés.On s'en retourne alors inlassablement vers nos bons vieux classiques: "Fabolous
Disaster", "Among the living" et consorts qu'on use et abuse sans modération.
Toutefois, cette attente si souvent déçue en est-elle pourtant vaine?
Petit élément de réponse avec ce jeune groupe qu'est "
Warbringer" et leur suite d'un premier album remarqué: "
Waking into Nightmares". Papy du métal ou autre collectionneur, range donc tes vieux et poussiéreux 45 tours, la jeunesse rebelle a encore quelques mauvais tours à te réserver.
Rebelle, réellement, la jeunesse? Le mot peut paraître contradictoire malgré l'énergie de cet opus tant il aurait bien pu être l'œuvre de groupes dont les membres ont l'âge d'être leurs pères. La rébellion a donc un goût de pré-mâché, mais qu'importe, tant que c'est bon!
Rien que la cover de l'album et même le nom de groupe ont des parfums du début des 80's. Et dès le début des premières notes de "
Jackal", morceau introductif, une tornade de nostalgie nous prend à la gorge. Ahhh, le bon vieux temps...
Et pourtant, il s'agit bien d'un album datant de 2009! Mais malgré le changement de millénaire, cela a la même saveur d'antan.
Le constat général de l'album est surtout que cela vite, très vite, comme aux plus belles heures du style. (Je radote...)Les morceaux puissants sont entre-coupés de séquences de riffs très efficaces qui constituent, selon moi, l'atout principal de "
Waking into Nightmares".
La double pédale est également matraquée à outrance, sans relâche, pour notre plus grand plaisir. Les solis sont souvent un peu courts mais il paraît qu'il ne faut pas abuser des bonnes choses.
Le tout paraît simple, mais comme on attribue faussement à ce mot des connotations réductrices, je dirais que l'ensemble est fluide. Cela s'enchaîne et il y a une vraie continuité tout au long des quarante minutes de l'album.
Nous sommes donc face à des titres efficaces, provenant d'un groupe plein de fougue qui prime l'efficacité contrairement à certains groupes plus renommés qui préfèrent en mettre plein la vue, comme pour protéger leur statut, plutôt que d'être agréable à l'écoute (Je vous laisse diriger cette critique contre bon vous semble).
A remarquer notamment l'instrumental "
Nightmare Anatomy" dont la montée en puissance démontre les grandes capacités du groupe.Dans le désordre, on peut également citer "Living in a whirlwing" comme un exemple probant de mes propos, "
Abandoned by time" pour l'incroyable prestation du batteur, "
Shadow fron the tomb" pour son ambiance maléfique et mon coup de coeur, le finish "
Forgotten Dead". (Bon ok, c'est dans l'ordre, en réalité...)
Faisant de mon mieux pour rester le plus objectif possible, je citerais deux bémols majeurs:
Le premier est la voix du chanteur. Tout d'abord, elle est souvent forcée, même parfois exagérée. Alors que musicalement, le groupe s'évertue à éviter le plagiat, la voix rentre dans le stéréotype du chanteur brailleur, comme au début de "Severed reality". Mais surtout, elle est très impersonnelle, tant on croyait à certains moments écouter Tom Araya. Or, quitte à écouter ce genre de voix, malgré la qualité de cet album, je préfère me réécouter sagement
Slayer.
Le second point est le manque évident d'originalité. Il manque ce brin de détachement par rapport aux tendances du thrash pour en faire un "remarquable".
Toutefois, relativisons: je ne pense pas que leur objectif était de révolutionner le genre mais plutôt de se faire plaisir à jouer des morceaux de grands-pères. (j'exagère à peine) Si elle n'est pas bienveillante, la jeunesse!
De plus, ces critiques n'entachent que très peu l'indéniable qualité de cet album.
Amateurs du genre, je crois que vous avez compris le message...
Pour ma part j ai grandement apprecié ce second album des warbringer...si comme le souligne le Moustre et Fabien, le groupe n est pas original il reste tout de meme des compos brutales fortement influencées par la scene Thrash des 80's, qui procurent bien du plaisir.
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