Wait

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14/20
Nom du groupe Steelheart
Nom de l'album Wait
Type Album
Date de parution 1996
Labels Z Records
Style MusicalHard Rock
Membres possèdant cet album23

Tracklist

1. We All Die Young
2. Live 2 Die
3. Ahh Song
4. Electric Chair
5. Wait
6. Garden of Delight
7. Take a Little Time
8. Cabernet
9. Say No More
10. Shangrila
11. All Your Love

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Steelheart


Chronique @ olivierbarbery

13 Mars 2012

Michael Matijevic, un artiste qui a des choses à dire dans des contrées hors de la planète Metal

Denver, Colorado, USA. Nous sommes le soir d’Halloween, le 31 octobre 1992. Steelheart ouvre pour Slaughter et chante ‘Dancin’ in the Fire’, tube tiré de leur dernier opus « Tangled in Reins » qui a fait l’unanimité. L’ambiance est électrique. Il s’agit du dernier concert de la tournée, et fort d’une réputation scénique solide, le groupe du Connecticut met le feu à la scène. Ce n’est pas les paroles du titre qu’ils sont en train de jouer qui contrediront ce fait.

Mike Matijevic, le frontman charismatique, fait le show. Comme à son habitude il saute, virevolte, et cabotine un maximum. Il grimpe alors sur une poutrelle d'éclairage qui, mal fixée, bascule sur le chanteur du poids de sa lourde tonne. Ce dernier tente une esquive mais est frappé à l’arrière du crâne par la masse métallique. Ce dernier chute, tombe face contre terre et se brise le nez, la pommette et la mâchoire. Sa colonne vertébrale est également touchée. Il se relève péniblement, titube hors de scène et tombe inconscient. Les urgences l’emmènent rapidement à l’Hôpital.
Mike Matijevic restera plusieurs semaines hospitalisé, souffrant d’une commotion cérébrale et de lourdes pertes de mémoire.

Steelheart s’est éteint ce soir du 31 octobre 1992… Fauché en pleine ascension d’une carrière plus que prometteuse. La période du début des années ’90 étant propice à l’abattage quasi-systématique des groupes de Hair Metal par l’industrie du disque, la question du devenir de Steelheart sans cet accident de Denver reste en suspens.

Il faudra attendre 1996, 4 ans plus tard pour que Steelheart sorte un successeur au superbe « Tangled in Reins ». Mais si le nom « Steelheart » figure bien en grosses lettres sur la pochette, il a peu de chose en commun avec le groupe des deux premiers albums de la formation originale. Je dirais qu’il ne s’agit pas vraiment d’un nouvel album du combo ricain, mais plus du premier album solo de Mike Matijevic. D’ailleurs, seul Matijevic est de la partie, entouré de Kenny Andrews, Alex Makarovichon et Vincent Mele Jr.

Le ton n’est clairement plus le même ici. Les arrangements sont plus fins, presque pop. La saturation des guitares laisse place à des riffs plus rock voire exclusivement acoustiques sur certains titres. Des instruments étonnants font leur apparition : violons, violoncelle, piano, et ce n’est pas pour me déplaire. Nous ne sommes plus en présence d’un groupe de Hair Metal, c’est certain. Exit les soli virtuoses et techniques dont Chris Risola avait le secret. Ils laissent la place à des soli moins démonstratifs, et plus dans le feeling.

Cependant, si le style a radicalement changé, « Wait » reste un très bon album.
Quelques titres sont même de très haute volée.
‘We All Die Young’ tout d’abord qui ouvre les hostilités est une perle de composition, avec son introduction à la guitare d’une élégance rare et sa ligne de chant extrêmement mélodieuse et inspirée. Le refrain est à ce titre particulièrement accrocheur. A l’écoute, on se rend compte que la voix de Matijevic, très gros atout du groupe a gardé toute sa puissance et son amplitude hors norme. Il est peut-être temps de rappeler que le chanteur est l’un les plus doués du milieu Metal et Rock. Il possède 5 octaves, ce qui fait de lui un vocaliste exceptionnel, et je pèse mes mots.

‘Electric Chair’ est également à mettre dans le haut du panier. Ce titre mid-tempo acoustique, est tout simplement magique. Une mélodie enchanteresse, des arrangements très précis et judicieux, et la voix chaude et maitrisée de Matijevic qui emporte tout sur son passage.

Il est également bon de souligner les qualités indiscutables de ‘Garden of Delight’ (autre titre acoustique où une section de cordes, violon et violoncelle s’invite sur les accords des guitares acoustiques), ou bien ‘Shangrila’, une splendide ballade qui fait montre de la sensibilité dont peut faire preuve le sieur Matijevic : tout en finesse et en émotion.

Aux côtés de ces quelques titres d’exception, des chansons moins inspirées mais cependant très efficaces (‘Live to Die’, ‘Ahh Song’, ‘Take a Little Time’ ou ‘Virgin Soul’) côtoient des titres passables (‘Cabernet’, ‘Forgive Me’), et même insipides (‘Wait’, ‘Say No More’)

De très belles choses ressortent de cet album. Une maitrise musicale indéniable, des titres sublimes, mais également des titres beaucoup plus dispensables, et parfois totalement ratés (‘All You Love’). Le style de l’album peut en dérouter beaucoup. Beaucoup de mid-tempo et de ballades. Les guitares saturés qui se sont fait la malle au profit d’arrangements moins hard rock. Mais il reste surtout la sublime voix de Michael Matijevic, un artiste qui a des choses à dire dans des contrées hors de la planète Metal. Et rien que pour cet argument, cet album vaut le détour.

9 Commentaires

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ZazPanzer - 13 Mars 2012: "La version de "We all die Young" du film est beaucoup plus pop que la version de l'album."
Ah ouais ? Bon, il va falloir au minimum que j'écoute, et peut-être même que j'achète alors, car ce morceau m'a hérissé les poils dès les premières secondes où je l'ai entendu, et il me fait encore cet effet. Quel titre...
olivierbarbery - 13 Mars 2012: Je ne dirai pas que ce titre mérite à lui seul l'achat du disque, mais presque. D'autant qu'il y a d'autres titres qui valent le détour. Après, ça n'a rien à voi avec les deux précédents.

Ton budget d'achat ne cesse de grimper Zaz. Va falloir jouer au loto.
ZazPanzer - 13 Mars 2012: Je viens d'écouter la version originale sur YouTube. A priori, je préfère largement celle de Rockstar, peut-être parce que je l'ai découverte en premier, et peut-être aussi à cause du jeu de guitare de Zakk Wylde que j'adore. Cependant la voix est plus filtrée sur la version du film, c'est intéressant d'écouter la première mouture.
Bon tu vois, je viens de faire des économies ! Ça m'a permis de commander à l'instant le cd de "Carved In Stone" de Shadow Gallery que je devais absolument régulariser avec le "Grand Illusion" de Styx ;-)
olivierbarbery - 13 Mars 2012: 100% d'accord avec toi sur les parties guitare de Zakk. Je viens de me le réécouter et c'est juste énorme.
Vocalement je préfère la version album néanmoins.
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Chronique @ dark_omens

20 Avril 2014

Un disque sans grand intérêt...

Il aura fallu attendre 4 longues années, ainsi que de nombreux déboires personnels, avant que le chanteur Mike Matijevic ne vienne se rappeler à notre bon souvenir et donner une suite à l'excellent Tangled in Veins. Ce dernier inscrivait son propos dans une démarche, certes, éminemment séduisante mais très ancré dans l’immédiate contemporanéité de son époque. Et en effet malgré les exceptionnels talents particuliers de son chanteur lui conférant une dimension très singulière, difficile de nier que musicalement l’œuvre n’est rien d’autre qu’un album de Hard-US, certes, excellent mais sans réelle révolution à l’horizon. Or le paysage culturel est en pleine mutation en ces temps troubles.

Alors quel destin attend Steelheart fort de ce Wait ?

Commençons donc par évoquer les desseins musicaux du groupe car si autrefois ses influences semblaient se nourrir des travaux notamment de Motley Crue, Tora Tora ou encore de Skid Row, tel n’est plus le cas aujourd’hui. Abandonnant son Hard-US racé au profit d’une musique Rock Pop dans laquelle viendrait, subrepticement, s’égarer quelques riffs amorphes et sans convictions, Steelheart semblent désormais se complaire dans un propos poussif où la médiocrité apparaît comme un critère inéluctable. Pires, au cœur de cet ostensible naufrage tranquille et sans heurt, même les atouts de ces Américains qui naguère nous firent frémir sont étonnamment silencieux. Ainsi l’exceptionnelle voix de Mike Matijevic, bien que présente, est bien trop insuffisamment mise en exergue pour rehausser la fadeur de ce plat globalement insipide.

Et de cet ensemble manquant singulièrement de percutant, rien ne semble capable de s’extraire positivement afin de pouvoir éveiller en l’auditeur assommé un intérêt suffisant. Ainsi les titres en pénurie de vivacité s’enchaînent sur de molles mélodies conjuguées à cette impression de déjà entendu où l’on croit reconnaître, çà et là, les influences de certains illustres représentants de la musique Soft/Pop Rock tels que U2 par exemple (We All Die Young et Say No More, notamment). Toutefois ces titres, bien qu’insuffisant, apparaissent encore comme présentables, comparés aux autres atroces rengaines que ce Wait nous offre. Ainsi des morceaux tels que Electric Chair, All your Love, Shangrilla, Garden of Delight mais aussi tels que Virgin Soul et Forgive Me, sont justes indignes de Steelheart. Ces titres, aux allures de ballades ou du moins de chansons à la légèreté directement accessible, offre la quintessence mielleuse de friandise aux mélodies soporifiques. Bien évidemment, impossible de taire le fait que cet album était initialement prévu uniquement pour le marché asiatique très friand de ce genre de romance musicale, cependant huit bluettes sur un total de douze titres représentent un ratio presque intolérable. Et ce d’autant plus que le reste de l’opus n’est guère de nature à nous réjouir.

Délaissant les routes familières d’un Hard-US dans lequel, pourtant, il excellait ; Steelheart nous propose, avec ce Wait, un terne condensé de Soft/Pop Rock dans lequel il corrompt totalement son identité autrefois remarquable. Cette démarche évolutive ne serait pas si critiquable pour peu que le résultat ne soit pas aussi piteux, pauvre, inintéressant, insignifiant…

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