Denver, Colorado, USA. Nous sommes le soir d’
Halloween, le 31 octobre 1992.
Steelheart ouvre pour
Slaughter et chante ‘Dancin’ in the
Fire’, tube tiré de leur dernier opus «
Tangled in Reins » qui a fait l’unanimité. L’ambiance est électrique. Il s’agit du dernier concert de la tournée, et fort d’une réputation scénique solide, le groupe du Connecticut met le feu à la scène. Ce n’est pas les paroles du titre qu’ils sont en train de jouer qui contrediront ce fait.
Mike Matijevic, le frontman charismatique, fait le show. Comme à son habitude il saute, virevolte, et cabotine un maximum. Il grimpe alors sur une poutrelle d'éclairage qui, mal fixée, bascule sur le chanteur du poids de sa lourde tonne. Ce dernier tente une esquive mais est frappé à l’arrière du crâne par la masse métallique. Ce dernier chute, tombe face contre terre et se brise le nez, la pommette et la mâchoire. Sa colonne vertébrale est également touchée. Il se relève péniblement, titube hors de scène et tombe inconscient. Les urgences l’emmènent rapidement à l’Hôpital.
Mike Matijevic restera plusieurs semaines hospitalisé, souffrant d’une commotion cérébrale et de lourdes pertes de mémoire.
Steelheart s’est éteint ce soir du 31 octobre 1992… Fauché en pleine ascension d’une carrière plus que prometteuse. La période du début des années ’90 étant propice à l’abattage quasi-systématique des groupes de Hair
Metal par l’industrie du disque, la question du devenir de
Steelheart sans cet accident de Denver reste en suspens.
Il faudra attendre 1996, 4 ans plus tard pour que
Steelheart sorte un successeur au superbe «
Tangled in Reins ». Mais si le nom «
Steelheart » figure bien en grosses lettres sur la pochette, il a peu de chose en commun avec le groupe des deux premiers albums de la formation originale. Je dirais qu’il ne s’agit pas vraiment d’un nouvel album du combo ricain, mais plus du premier album solo de Mike Matijevic. D’ailleurs, seul Matijevic est de la partie, entouré de Kenny Andrews, Alex Makarovichon et Vincent Mele Jr.
Le ton n’est clairement plus le même ici. Les arrangements sont plus fins, presque pop. La saturation des guitares laisse place à des riffs plus rock voire exclusivement acoustiques sur certains titres. Des instruments étonnants font leur apparition : violons, violoncelle, piano, et ce n’est pas pour me déplaire. Nous ne sommes plus en présence d’un groupe de Hair
Metal, c’est certain.
Exit les soli virtuoses et techniques dont Chris Risola avait le secret. Ils laissent la place à des soli moins démonstratifs, et plus dans le feeling.
Cependant, si le style a radicalement changé, «
Wait » reste un très bon album.
Quelques titres sont même de très haute volée.
‘We All
Die Young’ tout d’abord qui ouvre les hostilités est une perle de composition, avec son introduction à la guitare d’une élégance rare et sa ligne de chant extrêmement mélodieuse et inspirée. Le refrain est à ce titre particulièrement accrocheur. A l’écoute, on se rend compte que la voix de Matijevic, très gros atout du groupe a gardé toute sa puissance et son amplitude hors norme. Il est peut-être temps de rappeler que le chanteur est l’un les plus doués du milieu
Metal et Rock. Il possède 5 octaves, ce qui fait de lui un vocaliste exceptionnel, et je pèse mes mots.
‘Electric Chair’ est également à mettre dans le haut du panier. Ce titre mid-tempo acoustique, est tout simplement magique. Une mélodie enchanteresse, des arrangements très précis et judicieux, et la voix chaude et maitrisée de Matijevic qui emporte tout sur son passage.
Il est également bon de souligner les qualités indiscutables de ‘
Garden of
Delight’ (autre titre acoustique où une section de cordes, violon et violoncelle s’invite sur les accords des guitares acoustiques), ou bien ‘Shangrila’, une splendide ballade qui fait montre de la sensibilité dont peut faire preuve le sieur Matijevic : tout en finesse et en émotion.
Aux côtés de ces quelques titres d’exception, des chansons moins inspirées mais cependant très efficaces (‘
Live to
Die’, ‘Ahh Song’, ‘Take a Little Time’ ou ‘
Virgin Soul’) côtoient des titres passables (‘Cabernet’, ‘
Forgive Me’), et même insipides (‘
Wait’, ‘Say
No More’)
De très belles choses ressortent de cet album. Une maitrise musicale indéniable, des titres sublimes, mais également des titres beaucoup plus dispensables, et parfois totalement ratés (‘All You Love’). Le style de l’album peut en dérouter beaucoup. Beaucoup de mid-tempo et de ballades. Les guitares saturés qui se sont fait la malle au profit d’arrangements moins hard rock. Mais il reste surtout la sublime voix de Michael Matijevic, un artiste qui a des choses à dire dans des contrées hors de la planète
Metal. Et rien que pour cet argument, cet album vaut le détour.
Ah ouais ? Bon, il va falloir au minimum que j'écoute, et peut-être même que j'achète alors, car ce morceau m'a hérissé les poils dès les premières secondes où je l'ai entendu, et il me fait encore cet effet. Quel titre...
Ton budget d'achat ne cesse de grimper Zaz. Va falloir jouer au loto.
Bon tu vois, je viens de faire des économies ! Ça m'a permis de commander à l'instant le cd de "Carved In Stone" de Shadow Gallery que je devais absolument régulariser avec le "Grand Illusion" de Styx ;-)
Vocalement je préfère la version album néanmoins.
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