Il serait totalement justifié de déplorer le manque d'inspiration d'un album aussi hétéroclite que ce
Good 2B Alive, nouvel effort des américains de
Steelheart. Néanmoins, eu égard aux insuffisances d'un dernier opus sombrant doucement mais inéluctablement dans les abysses d'une musique bien trop Soft/Rock et bien trop Pop, on pourra au moins se féliciter qu'il s'éloigne, du moins dans ses grandes largeurs, de cette musicalité trop mélodique pour se construire (ou plutôt se reconstruire) une identité
Hard Rocks contemporaine.
Cependant la complexité subsiste. Difficile de se convaincre complètement de l'intérêt de ce nouvel opus. Difficile de ne pas y voir une certaine continuité dans cette décadence qui frappe ce groupe depuis ce moment fatidique de 1996 où le très discutable
Wait anéantit l'édifice que cette formation avait pourtant minutieusement bâtis. Difficile de ne pas considérer ces longues années de silences, ponctuées par quelques atermoiements aussi rares que moyens, comme autre chose qu'un monumental gâchis. Difficile de prédire à cet album évoluant dans un genre tourmenté une destiné autre que malheureuse.
Mais ne soyons pas excessivement suspicieux et goûtons donc aux saveurs de ce disque, à supposer qu'il en ait.
Le premier constat qui nous frappe à son écoute, outre ce retour à une expression plus dynamique, concerne ses mélodies. Sans aucun pouvoir susceptible de bouleverser les poncifs de genres séculaires et établis (loin s'en faut), elles revêtent une certaine efficacité, à défaut d'une efficacité certaine. De plus, si les appétences pour ces arrangements plus radiophoniques n'ont pas totalement disparu de la musique de
Steelheart, elles sont désormais suffisamment parcimonieuse et suffisamment bien intégrées pour ne plus gêner l'écoute de ceux qui, comme votre humble serviteur, sont avide d'un minima de guitare électrique saturé et de chants aigus.
S'agissant des voix, notons, justement, que Mike Matijevic nous propose une interprétation qui, quant à elle, n'est pas de nature à nous évoquer ces autrefois où il excella, mais qui, toutefois, sera bien meilleur que ce qu'il nous offrit auparavant.
Et ainsi des titres tels que Samourai, Lol, Buried
Unkind et son attachant break final,
Twisted Future au riff principal certes classique mais entêtant et aux passages intimistes agréablement dépaysants, Underground et son joli intermède de cuivres, You Show me Hold you Love ou encore, par exemple,
Good 2B Alive parviennent à nous faire vivre d'agréables instant. Des instants qui, malheureusement, seront bien vite oubliés, car si les mélodies de cet opus sont relativement pêchues et ses chants pas trop décevant, son plus gros défaut reste, toujours encore, le manque de personnalité de la musique convenue qu'il défend. Tant et si bien d'ailleurs que lorsque résonne le silence suivant les dernières notes du morceau
Good 2B Alive, l'oubli aura déjà fait son œuvre.
En définitive, après mûres réflexions, ce
Good 2B Alive n'a donc pas grand-chose à offrir en comparaison d'autres disques actuels si ce n'est quelques jolis instants qui s'étiolent rapidement. Son salut le plus acceptable réside en une juxtaposition avec son pitoyable prédécesseur. Une bien maigre consolation lorsqu'on se souvient des qualités entendues sur un admirable
Tangled in Reins il y a fort longtemps maintenant...fort fort longtemps...
Je n'attendais ni "chinese démocracy", ni celui là, faut croire que j'ai bien fait :) Merci pour la chro et désolé pour ta déception !
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