Deux ans après l'excellent et utopique "
Nothing and Nowhere" qui avait annoncé le style fixe de
The Birthday Massacre, un nouvel opus nommé "
Violet" sort chez Metropolis Records. Qu'en est t-il de ce nouveau son ? Quels thèmes abordent les canadiens au fameux Lapin Sanguinaire ?
Verdict !
Tout commence avec un prologue musical qui nous fait entrer de nouveau dans le monde sombre et si personnel du groupe. Notons que sur ce nouvel opus des pistes d'ambiance seront disposées un peu partout pour faire revenir l'ombre et l'inquiétude datant du précédent "
Nothing and Nowhere".
Puis, c'est "Lovers
End" qui ouvre en douceur mais en noirceur avec un nouveau son plus clair, plus travaillé, plus moderne... Et ce sinistre refrain qui ne vous sort plus de la tête :
"1.. 2.. 3.. 4
Underneath the cellar floor
5.. 6.. 7.. 8 Lover will suffocate"
L'instrument qui a le plus évolué semble être le synthé', toujours aussi présent mais moins obscure. Et cela se fait ressentir sur le titre éponyme "
Violet" !
Tout semble synthétique et électronique. Le groupe se concentre sur un univers imaginaire et surtout émotionnel, tournant autour des sentiments et des événements que connait un humain au long de sa vie.
Ces derniers sont d'ailleurs très bien représentés dans la pochette de l'album dont je vous fais l'analyse picturale en supplément !
Toujours les mêmes couleurs dominantes et ces étranges "ombres" que l'on a pu découvrir sur le site officiel MA-GNI-FIQUE du groupe, ouvert juste pour l'occasion (cf. http://www.nothingandnowhere.com/).
La silhouette d'une petite fille qui rencontre un lapin venu lui annoncer une nouvelle. (Toujours cette influence de Alice aux Pays des Merveilles qui n'a pas disparu...) Dressé sur ses pattes arrières, il semble prédire l'avenir de la fillette, représenté par les écrans de télévision en fond qui se mélangent parmi les innombrables cubes aux icônes informatiques : du simple coup de
Blues (Parapluie) au gros chagrin d'amour (Cœur brisé) en passant par les atrocités de la guerre à la télé (Bombe) - ou bien de la colère -, jusqu'à l'angoisse du temps qui passe (Sablier) et cette affreuse sensation de grandir, la préoccupation constante du sexe opposé - de la simple relation au mariage - (Signe Mâle) et enfin la présence constante de la mort (Crâne).
Pour en revenir à la musique, une mignonne et plus longue piste d'ambiance "
Red" nous isole un moment et nous fait découvrir, après cette immersion d'une minute, une magnifique chanson qui m'a littéralement envoyé dans les étoiles à chaque écoute, le soir, avant de m'endormir : l'étonnante "
Play Dead".
On sent une puissance de plus en plus grande au niveau des guitares électriques et des basses, le synthé' joue de plus en plus un rôle important au sein du groupe, notamment avec le solo indescriptiblement parfait de ADM. Quant à Chibi, elle n'a pas perdu sa voix de princesse, plus claire et plus puissante, plus présente et moins mélancolique qu'autrefois.
La peur et la mort reviennent dans la fameuse "
Blue" qui a fait découvrir un peu plus le groupe sur le net avec la mise en ligne du clip. Un son presque angoissant qui créer tout un univers de petite fille où se mêlent une odeur de cadavres, de poupées décapitées et d'étranges fantômes...
Ces thèmes s'arrêtent là où commence la dernière piste d'ambiance "Black". Vous remarquerez que nous sommes passés par toutes les couleurs dominantes du groupe :
Violet, et donc Rouge + Bleu, et le Noir. Ne manque plus que le rose... Qui apparaitra dans le clip de la dernière piste "Nervermind" qui n'a qu'un faible intérêt par rapport au reste pour la simple et bonne raison qu'elle n'a rien à voir musicalement.
C'est une sorte de concentré de clavier et d'un son Pop/Rock influencé par ces musiques de jeux vidéo japonais... Un air qui ne me plait pas vraiment, qui ne dégage aucun sentiment et qui envahira un peu trop le style du groupe par la suite...
Malgré ce petit bémol,
The Birthday Massacre semble complètement atteint par le
Syndrome de Peter Pan et drogué par les champignons d'Alice au Pays des Merveilles. Une nouvelle réussite pour un album de maturité plus commercialisé, plus célèbre et plus disponible que son prédécesseur. Mais jusqu'où ce son évoluera t-il ?
++
Chronique publiée depuis
http://www.myspace.com/_razort_
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