Violence and Force

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16/20
Nom du groupe Exciter (CAN)
Nom de l'album Violence and Force
Type Album
Date de parution Fevrier 1984
Style MusicalHeavy Speed
Membres possèdant cet album192

Tracklist

1.
 Oblivion
 00:34
2.
 Violence and Force
 04:04
3.
 Scream in the Night
 04:13
4.
 Pounding Metal
 04:33
5.
 Evil Sinner
 04:58
6.
 Destructor
 04:19
7.
 Swords of Darkness
 03:58
8.
 Delivering to the Master
 06:06
9.
 Saxons of the Fire
 03:27
10.
 War Is Hell
 06:18

Durée totale : 42:30

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Exciter (CAN)


Chronique @ largod

02 Janvier 2013

Energie primaire

Le langage binaire utilisé par les ordinateurs repose sur un concept de codage d’une extrême simplicité : le O pour indiquer que le courant ne passe pas et le 1 pour son contraire. Encore fallait-il y penser et surtout l’inventer.
La simplicité correspond aussi à une qualité et à un état d’esprit que beaucoup de nos congénères s’affuble sans réellement la mettre en pratique. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliquer ? Histoire de noyer le poisson, sans doute.

Exciter ne se retrouve décidemment pas dans la catégorie des ‘poissonnicides’ et encore moins des vantards ou des menteurs. Loin d’en faire des tonnes, leur musique simple et efficace ne s’adresse fondamentalement pas que pour les oreilles mais surtout pour les tripes. On ressent leur énergie qui vous traverse le corps ou on rejette en bloc. Pas de subterfuge, les trois pistoleros canadiens jouent ce qu’ils aiment et laissent le superflu au vestiaire.

Après avoir commis un premier album chez Shrapnel records l’année passée, Exciter revient en 1984 avec un deal sous le bras signé avec Megaforce du fameux Jon Zazula. Les membres d’Exciter rentrèrent donc en novembre 1983 au Pyramid Sound Studios d’Ithaca à New York sous la houlette de Carl Canedy, déjà producteur du premier Anthrax, « Fistful of Metal ». Ce second album regorge de puissance et d’énergie brute, captée au mieux des moyens mis à disposition du batteur des Rods pour le mettre en boite. Pour y trouver un défaut, peut- être aurait-il mieux valu réduire le nombre de titres, un ou deux paraissant réchauffés dans leur structure par rapport à l’ensemble. Néanmoins, restons sur un point positif en notant une production un peu plus équilibrée que le précédent album et qui donne aux différentes compositions un soupçon de modernité au niveau du son. Plutôt facile lorsque l’on se remémore le côté garage-rustine-trombone du son du premier opus…

L’instrumental « Oblivion » lui aussi gagne en concision et se fait submerger par le phénoménal « Violence and Force » qui annonce d’entrée la couleur. Les roulements de double grosse-caisse, la basse trépignante et le chant guerrier sont au rendez-vous d’un titre dont le riffing parait avoir été à nouveau mixé dans une lessiveuse. Pourtant, ça décoiffe et Dan Beehler, en très grande forme, met les pendules à l’heure avec une ligne de batterie aussi tendre qu’Attila, tout comme le break et l’accélération qu’il nous expédie dans le bas ventre.

Le speed ou les morceaux up-tempo se taillent une part non négligeable de cet album.

A signaler la très bonne entame heavy de « Scream in the night » avec son gros riff qui se poursuit ensuite sur un rythme hardcore dont le groupe nous avait déjà habitué sur le « Heavy Metal Maniac ». Casque de spéléologue sur la tête, Allan James Johnson part en expédition dans le gouffre de Padirac pendant que le chant du batteur/guerrier à la chevelure imposante délivre un refrain d’excellente facture. Pour ceux qui disposent de la version vinyle, « Evil Sinner » déboule sur un rythme soutenu avec à nouveau un gros travail à la basse. La mélodie glisse sur le riff thrashcore de John Ricci alors que le refrain « She’ll come tonight, to burn the Sky » de l’ami Beehler est à marquer dans les annales.
« Destructor » part tambour-battant, à fond la caisse, mais il ne parvient pas à ses fins. Le titre n’aura pas tenu ses promesses. On ne retiendra rien d’original si ce n’est la débauche de décibels. Le fan du groupe attend toujours plus de ses idoles et même le jeu de batterie ne parvient pas à le sauver complètement. « Swords of darkness » fait aussi dans le déjà entendu mais son refrain parvient malgré tout à lui redonner un peu de relief. Son outro à la Iron Maiden et le solo de John Ricci vous cueillent aussi avec un brin de malice. Au rayon énergie primaire, poignée dans le coin et compte-tours en zone rouge, « Saxons of the fire » et son solo en force font perdre bien des plumes à l’auditeur. Ce récit de champ de bataille, conté par un Dan Beehler en pleine possession de son organe, part ventre à terre et ne vous lâche pas d’un pouce. L’asphyxie est proche sur le refrain et le pont, puis le break vous font terminer à genoux face au bourreau.

Et lorsqu’Exciter ne fait pas du speed, le groupe propose des odes Heavy à la lourdeur démoniaque.

Propulsé par une attaque dantesque sur les toms basse et medium, « Pounding metal » éclabousse la première face de son empreinte intemporelle. Poing levé, qui n’a pas repris une fois dans sa vie cet hymne sur-vitaminé aux anabolisants ? Construit pour la scène, ce titre fait la part belle à un riff simple et à un Dan Beehler impérial derrière ses fûts et jouissant d’un refrain ultra efficace. John Ricci parvient même à introduire un solo shreddé avec une pointe de toucher. La guitare sèche en introduction de « Delivering to the master » coïncide à merveille en atmosphère avec le rythme plombé et massif de ce titre. Chant torturé et solo un poil engoncé sont soudain sublimés par une accélération en fin de morceau qui mute ce titre en objet de gourmandise.
La cerise sur le gâteau est sans nulle doute « War is hell » dont l’entame à la Judas Priest / Accept laisse place à un riffing entêtant, souligné par une ligne de basse qui pulse fort. La guitare donne écho aux paroles de Dan Beehler dans un style punk revisité à la sauce Exciter. Bon titre au final.

Soyons objectifs. Exciter ne parvient pas à prendre le pouvoir avec ce second album. Ils enfoncent à nouveau le clou après avoir marqué un grand coup avec un premier album passé à la postérité. En ne cherchant pas à s’inscrire dans un schéma castrateur pour leur musique et certainement aussi limités dans leur inspiration, les canadiens font le boulot et nous gavent allègrement d’énergie euphorisante, sans chichi ni tralala.

Un style est né. Ça passe ou ça casse, On aime ou on n’aime pas.
Exciter s’en moque.


Didier – Décembre 2012
The devil is ringin' the death bells
The killer is screamin' the victims yells
War is Hell

21 Commentaires

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samolice - 12 Fevrier 2013: Didier, à force d'écouter Anvil, tu prends tous les groupes pour des canadiens! Pourquoi pas Voivod aussi tant que tu y es. N'importe quoi...
LeMoustre - 18 Fevrier 2016: Très beau papier, Didier, comme d'habitude. On sent la passion de ce type de groupes en toi, et si ça pouvait être aussi contagieux que la grippe, ce serait super. Disque qui respire les années 83 - 85, titres taillés pour le live, et un réel plaisir de se repasser cet album (et ses deux suivants, les seuls que je connais), en attendant les voir au FoS en septembre.
ZazPanzer - 30 Décembre 2017:

Relecture de cette excellente chronique après réhabilitation personnelle d'Exciter que j'avais mis sur le banc de touche à tort. Bordel comment ai-je pu passer à côté de ce terrible Violence & Force aussi longtemps ? Allez, une dernière écoute et je vais ranger le LP qui tourne en boucle depuis plusieurs semaines pour découvrir le Unveiling The Wicked que j'ai acheté avec !

mechant - 31 Août 2019:

Exciter etait à mes yeux un 2°couteau de la scene Speed/Thrash naissante....je m 'etais focalisé longtemps sur les leaders du Big 4 mais aussi qlq formations de ci delà....Mais la lecture des Chro des premiers mefaits d' Exciter a fini par me convaincre que leurs achats etaient necessaires.

HMM m a litteralement cloue au mur .....fermement decidé à poursuivre mon exploration  j'ai rentré "violence & force  il y a qlq jours en vinyl....

Mon dieu quel album....!

Je ne ferais aucun commentaire sur les qualités de ce disque vu que la chroniqie ci dessus est on ne peut plus claire.

Merci pour ce temoignage .

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