Unveiling the Wicked

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16/20
Nom du groupe Exciter (CAN)
Nom de l'album Unveiling the Wicked
Type Album
Date de parution 1986
Style MusicalHeavy Speed
Membres possèdant cet album128

Tracklist

Re-Issue and remastered in 2005 by Megaforce Records.
1. Break Down the Walls 06:38
2. Brainstorm 01:32
3. Die in the Night 04:10
4. (I Hate) School Rules 03:56
5. Shout It Out 04:39
6. Invasion / Waiting in the Dark 05:39
7. Living Evil 06:53
8. Live Fast, Die Young 03:52
9. Mission Destroy 06:21
Total playing time 43:44

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Exciter (CAN)


Chronique @ largod

29 Avril 2013

Attaque à l’arme lourde

Connaissez-vous V ?
Pas le V pour Vendetta, magnifique bande dessinée d’Alan Moore et David Lloyd, adaptée à l’écran par les Wachowski en 2006 dans un film réalisé par James Mc Teigue. Mais plutôt la série du milieu des années 80.
Là où le V du premier désigne en fait le numéro de la cellule, soit 5 en chiffre romain, de laquelle s’est échappé le héros portant un masque de comédie en l’honneur de Guy Fawkes, combattant de la liberté du XVIIème siècle, le second V est le signe de la Victoire. En l’occurrence celle des Terriens sur des envahisseurs extra-terrestres, utilisant ce symbole de ralliement à la cause résistante.
La résistance contre une bande d’humanoïdes reptiliens en provenance de la planète Sirius, expliquant le visuel de la pochette de ce quatrième album de nos Canadiens favoris en matière de speed-metal, constitue la trame du scénario de la mini-série créée, écrite et réalisée par Kenneth Johnson en 1983. La vendetta violente du justicier masqué de V comme Vendetta consiste avant tout en une vengeance personnelle longuement élaborée contre un régime fasciste et ses tortionnaires, opprimant le peuple de Londres.

L’occupation, l’injustice et l’oppression, armes faciles des régimes les plus retors, auront toujours eu pour conséquence de réveiller l’instinct de survie et de révolte le plus primaire des peuples de la planète. Entrer en résistance pour goûter à l’euphorie de la victoire finale regorge d’un nectar enivrant pour toute personne privée de sa liberté de penser, d’expression ou de mouvement. Assister à la mascarade des petits chefs agissant sans discernement et abusant de prérogatives aussi illégitimes qu’infâmes n’est-il pas la révélation de la nature monstrueuse de l’humain, si l’on se réfère au titre de ce nouveau LP d’Exciter paru en 1986 ?

Force est de reconnaitre que le groupe dévoile soudain un penchant pour un style devenu massif et d’une lourdeur implacable si on le compare aux précédents missiles envoyés depuis Ottawa par Beehler et sa bande.

La faute à qui me direz-vous ?
Côté line-up, le mini EP « Feel the Knife » aura été la dernière production du line-up original du groupe. C’est désormais Brian McPhee qui occupe le poste de guitariste en lieu et place de John Ricci et qui se présente carte de visite en main, au travers d’un solo « Brainstorm » placé en piste 2 de la face 1. Cet « Eruption » revisité et relevé à la sauce au poivre mêle distorsion, descentes de manche, effet à gogo et gros son envoyé pleine face. Pas de chichi, il passe en force et fait passer Eddie Van Halen et Akira Takasaki pour des sources d’inspiration ayant oublié de régler leurs amplificateurs sur le 11. Tiens, marrant, le potard s’arrête à 10…

Guy Bidmead officie à nouveau derrière le pupitre du Britannia Row Studio de Londres en ce mois de décembre 1985 et il gratifie Exciter d’une mise en son particulièrement propre et puissante. Le résultat densifie l’effet de chacun des titres, faisant la part belle à une section rythmique basse-batterie toujours aussi omniprésente et les phrasés plutôt mélodiques et heavy du nouvel arrivant, sans mettre trop en avant le chant de guerrier d’un Dan Beehler, marathonien des fûts, moins speed mais tout en gorge rougeoyante et s’époumonant sur des vocaux hallucinogènes.

Le pilonnage en règle au mortier laisse néanmoins la place à deux balles traçantes tirées par nos snipers embusqués et conservant le chromosome speed habituel des précédentes livraisons.
« Shout it out » renoue avec la pointe de sauvagerie sur un up-tempo au riffing épileptique et énervé. Sans atteindre le mur du son, ce morceau regorge de ce chant à bout de souffle et d’énergie positive que la basse et la batterie bétonnent derrière une guitare Priestienne. Le break et la reprise de rythme donne le sourire à tout amateur de headbanging brise-nuque. Avec son départ de Grand-Prix de Formule 1, « Live Fast, Die Young » se distingue par des lyrics balancés en limite d’implosion. Sachant que le refrain et les couplets ne permettent aucune reprise de souffle, on se demande comment Dan Beehler pourra assurer live son jeu de batterie et le chant, sans risquer le malaise vagal. Ça bastonne de tous les côtés, le rythme reste enlevé et le nouveau six-cordiste tricote gentiment quelques licks et un solo en toucher du meilleur effet.

Ici s’arrête la contribution classique et rapide d’Exciter. Ce nouvel album garde pour l’essentiel la marque indélébile d’un bombardement savamment étudié et préparé au canon de 130 mm. Quand les Canadiens attaquent, ils le font désormais à l’arme lourde.

Premières salves avec un « Break down the walls » qui porte admirablement bien son nom. Comme dans un Beyrouth la proie aux harcèlements des orgues de Staline, l’effet bulldozer de ce titre met à bas toutes les fondations encore debout dans son périmètre. Double-grosse caisse en avant, la basse atomique d’Allan Johnson se couple à un riff tranchant, retenant les chevaux. Ce mid tempo lourd et pesant perfore tel un shrapnel la cuirasse des plus endurcis avec un chant conquérant et deux soli survivant au déluge de décibels.

La lourdeur des compositions s’impose au fil des titres et les influences des plus grands transpirent de-ci de-là.
Comme par exemple Judas Priest sur le mélodique « Die in the night » aux couplets musicalement aussi convaincants que le refrain, fait pour être hurlé sur scène par une cohorte de headbangers en délire. Allan Johnson vous prend par les tripes et le gaucher Brian Mc Phee démontre qu’il a de la musicalité au bout du médiator, chose avec laquelle on était moins habitué sous l’ère Ricci. La sauvagerie et l’énergie enfin canalisées, le groupe arrive à offrir de jolies pièces d’artillerie, rutilantes et mortelles.
Aussi agile qu’un tank russe T34, le mid tempo « I hate school rules » ravage chaque pouce de terrain avec un son explosif et une basse archi épaisse. Le refrain arraché du larynx de Dan Beehler et tout en Kiss des grands soirs entraine la mélodie vers des horizons lourds et métalliques. C’est au final « Mission Destroy » qui s’avère atteindre la cible en premier. Dans le genre morceau qui colle aux rangers, sa linéarité lui donne l’efficacité d’un tir de rocket anti-char. Guitare brève et concise, grosse frappe de Dan Beehler et basse vrombissante, Exciter raffole de ces titres simples d’apparence mais qui savent atteindre le cœur des bunkers les plus renforcés.

C’est sous un tapis de bombes lâchées par un B52 aussi féroce qu’intouchable qu’Exciter clôt ce quatrième chapitre de leur conquête des contrées lointaines.
Après une entrée en matière aussi massive qu’ « Invasion », « Waiting in the Dark » s’arrache sur un faux rythme speed mêlé à un up tempo qui donne la priorité à la mélodie. La reprise de rythme se fait après un magistral refrain envoyé avec autorité par le batteur-chanteur alors que le break coule à nouveau le titre dans un océan de pesanteur à prise rapide. Brian McPhee, en tireur embusqué, décoche avec dextérité quelques ogives perforantes. « Living evil » fait penser dès les premières notes à une incursion dans l’univers heavy-metal, pur et dur. Le riff abrasif et la tonitruante section rythmique satellisent rapidement ce titre dans le cosmos des titres à la trame épaisse et à la finesse grossière. Le chant redevient strident, les instruments engluent la mélodie dans un heavy de chez heavy. Enorme ! Le solo plus en feeling et en émotion aère l’impression d’oppression avant que la reprise vers l’outro ne vous fasse l’effet d’un exocet reçu en plein thorax.

La révélation du génome d’Exciter se fait donc au grand jour.
Fini le speed-core des premiers albums et des productions perfectibles, certes en progrès depuis le précédent album, mais confinant le groupe à un simple sparring-partner de seconde zone.
Moderne et massif, le son des Canadiens leur permet enfin de dévoiler des compositions toujours aussi énergiques mais savamment mises en musique par un trio pas aussi manchot ou binaire qu’il n’y parait. On ne parlera pas de mue complète ou de changement radical, mais plutôt d’une maturation lente et d’une maturité artistique, aidée en cela par l’arrivée de Brian McPhee.
Tel un combat gagné contre les a priori, Exciter prend à contre-pied ceux qui voulaient les cataloguer dans les groupes de speed-freaks. A nouveau, lorsque l’on se trouve injustement étouffé par les majorités bien-pensantes, la bête qui sommeille en chacun de nous se réveille. Exciter, déchirant sa carapace de cuir et d’acier, libère sa vraie nature : armé jusqu’aux dents, le soldat d’Ottawa ajuste son viseur. Vous n’y échapperez pas…


Didier – mars/avril 2013
I’m living evil

13 Commentaires

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ZazPanzer - 15 Janvier 2018:

Quelle réussite ce disque ! Il mêle parfaitement aggressivité et refrains catchy sur des compos inspirées et jamais redondantes, la synthèse parfaite, avec le chant qui va bien et des supers soli. Je m'en veux d'être passé à côté de ce groupe aussi longtemps ! Me faut HMM et Long Live The Loud en vinyle maintenant que j'ai les deux autres. Bon par contre la pochette, no comment... Fallait bien une petite faille pour pouvoir critiquer un peu !

LeMoustre - 15 Janvier 2018:

Autant Long Live en vinyle se trouve facilement, autant HMM c'est plus dur surtout en état Near Mint. Bonnes recherches.

PhuckingPhiphi - 17 Janvier 2018:

Tiens, c'est bizarre, mais pour moi, c'est justement avec cet album qu'Exciter descend d'une marche dans le panthéon des pionniers du Speed qu'ils furent, passant de l'état de machine de guerre dévastatrice ayant pondu la redoutable trilogie "Heavy Metal Maniac/Violence and Force/Long Live the Loud" à celui, moins glorieux, de groupe de seconde division, perdu dans la concurrence impitoyable du milieu des années 80.


Certes, ralentir la cadence n'est pas forcément un défaut, mais les compositions ne m'accrochent pas plus que ça, et je peine à retrouver sur cette rondelle la fureur réjouissante de ses trois prédécessrices (surtout "(I hate) Shcool Rules", que je trouve particulièrement indigente). Certes, la production a beaucoup gagné en professionnalisme, mais à tout prendre, je préfère encore le son cru des premiers albums.


Petite anecdote rigolote à propos de cette fameuse pochette, en effet fortement inspirée par la série "V” (je note au passage que je n'étais pas le seul à nourrir des pensées coupables à l'égard de la reptilienne Diana et de ses tenues moulantes) : le logo du groupe et le titre de l'album étaient censés être imprimés dans une encre argentée brillante, mais suite à une erreur de fabrication, ils sont finalement sortis dans un gris tout terne qui provoqua une vive déception de la part du groupe !


Merci pour la kro ! :)

mechant - 31 Août 2019:

Rentré en meme temps que Violence & force en vinyle...je me regale à nouveau avec 1 album sincere et efficace...

De plus les pochettes des vinyles sont juste kitsch à souhait....et ca j'adore!

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