Formation relativement ancienne, avec déjà trois full-lengths à son actif,
Winter Of Sin n'a cependant jamais véritablement réussi à percer, la faute à un style parfois fluctuant ou à une production bancale. Dès
2012, le duo Dick "
Schrat" Barelds et Ricardo "
Schmerz" Gelok semble décidé à frapper un grand coup. Pour ce faire, les deux compères débauchent deux compatriotes transfuges de chez
God Dethroned, j'ai nommé le growleur Henri Sattler et le batteur Michiel Van Der Plicht, ce dernier sévissant également chez les brutes de
Prostitute Disfigurement.
Fort de ce nouveau line-up,
Winter Of Sin se lance alors dans un nouvel album, six ans après son dernier méfait. Mis en boîte aux Soundlodge Studios entre autres, ce nouveau disque bénéficie déjà d'un magnifique artwork de Juanjo Castellano (auteurs des pochettes de
Vomitory -
Primal Massacre ou du dernier
Putrevore), qui livre ici un de ses plus beaux travaux, même si l'on notera une ressemblance avec un certain "Like An
Ever Flowing
Stream" de qui vous savez.
Signé chez les allemands de
Cyclone Empire, "Violence Reigns Supreme" (titre pour le moins évocateur) semble prêt à nous en mettre plein la vue.
Une chose est sure, l'apport des deux recrues a été plus qu'indéniable. Celui qui sort le plus du lot reste Michiel Van Der Plicht. La machine de guerre néérlandaise (qui a engregistré toutes les parties de batterie en 4 heures) offre une performance de haut vol, entre blasts millimètrés et double-pédale furieuse, capable également de calmer le jeu quand il le faut. Une fois ce socle rythmique en béton assuré, la paire de gratteux
Schrat/
Schmerz s'en donne a coeur joie et distille un black/death mélodique de haute volée.
A vrai dire, lorsque l'on se prend en pleine face un missile comme "
Astral Death Reign Algorithm" dès le premier titre, le ton est donné : une intro qui ne paye pas de mine aux claviers avant un déferlement apocalyptique sur fond de tapis de blasts, des riffs épiques et les growls démoniaques de Sattler venant compléter admirablement le tableau.
Winter Of Sin réussit le pari de mêler la finesse des mélodies (sans aucune facilité ni niaiserie) à une furie black/death de tout instant, collant mandale sur mandale jusqu'à "Black
Ashes", notamment sur son excellent morceau-titre, véritable tuerie au riff principal accrocheur en diable.
Passé l'instrumental "
Virus",
Winter Of Sin calme (relativement) le jeu, ne s'offrant cependant pas le luxe de composer de morceau faible. Même les titres d'apparence moins complexe et travaillée possédent le petit plus qui fait la différence, que ce soit un riff mélodique furieusement entraînant ("
Infection of
Infinity","Unleash
Mayhem") ou l'interprétation sans faille d'Henri Sattler, dont la diction impeccable donne une sincérité et un sens véritable au mid-tempo "Inheritors Of
Pain".
Alors certes, les influences de
Winter Of Sin sont encore perceptibles. L'aura des deux figures de proues de la scène suédoise des nineties se fait ressentir, entre le riff à 4:00 de "
Eternal Winter" qui rappelle "Obsolete Tears" (
Sacramentum) ou l'interlude "
Virus" aux faux-airs de "Crimson
Towers" (
Dissection). Cependant, lorsque le tout est exécuté avec une telle maestria, on aurait tort de se plaindre et de bouder notre plaisir. En 2014,
Winter Of Sin a en effet frappé un grand coup et s'apprête peut-être à prendre une place de choix sur la scène metal avec un "Violence Reigns Supreme" maîtrisé de bout en bout. Un must que les amateurs ne devraient surtout pas rater.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire