Acquis à la cause de CCP Records depuis 2006, avec leur seconde escapade "Woest",
Winter Of Sin me lorgnait discrètement lors d'achats compulsifs, au rayon
Metal de feu Fnac Bastille, via l'apreté de sa pochette (tout comme l'ancien album). Connaissant le bon flair de ce label, signant des combos qui ne me laissent jamais indifférent, je me décidai une nouvelle fois à tenter ma chance... et c'est là que j'aurais dû écouter les sages avertissements de Nostradamus à mon égard.
Dès la 1ère épreuve, dénommée "Schimmen", j'ai été envahi d'une brêve liesse (pas le même effet si c'est du "Chimène Badi"). Une courte mais belle introduction, le sacro-saint passage obligé où le malaise ambient veut s'imposer à tout prix.
Et cela continue avec "
Onheil". Une prestation, certes honorable, mais non déroutante : la basse est en tout cas aux premières loges pour vous applaudir en continu et vous demande de continuer à les suivre, agrémenté d'un clavier aux subtiles notes atmosphériques chaleureuses. L'on s'enfonce alors davantage dans ce maudit dédale en ruines (voir livret) !
Leur lugubre démarche nous malmène. "Spervuur" démarre alors. Un début tonitruant, un chant éraillé l'y aidant... mais trop uniforme, un mot qui vous viendra souvent en tête sur cette cuvée 2008 de
Winter Of Sin. Un aspect plutôt mat s'installe alors, effacé de temps à autre par ce doux Gert (clavier) qui a la bonne initiative de s'inviter sur chaque morceau, brut et froid, de cet ode à l'isolement.
"Door Pijn Verscheurd" se fait désirer et débarque tout azimut. J'imagine les musiciens nous dire "Ne fermez pas encore cette porte, nous pouvons nous améliorer...". C'est en tout cas le sentiment qui m'étreint. Classique redondance de leur mixture sonore.
Un manque évident de montée lyrique, un morceau des plus basiques que l'on pointerait bien du doigt, aucune souplesse affichée sur ce titre, une acide compagnie avec Christiaan (Basse) et Gerd (Claviers), exaspérant de platitude.
Après avoir entendu "All
Life End Here", et malgré un départ plus affiné, une intonation meilleure (Dick / Ricardo à l'unisson), je serais étonné si vous aimez celui-ci car nous avons affaire à un autre titre sentant le réchauffé, répétitif et lassant au bout de 5 écoutes.
*
Dark Clouds Gather North et
Into Oblivion rehaussent un peu le ton... mais tel un désert chargé de miasmes vocales, ces deux titres assènent leur verve sans relâche. Ceci vous fera en tout cas oublier ce qu'est le Pop/Rock... c'est déjà ça de pris. Cependant, le chant funeste de Gheest égrène la même quantité de radiations salvatrices, les mélodies sont un peu plus effacées (seul Gert parvient à vous tirer de votre ultime torpeur). Est-ce que les dernières cartouches de cet album sauront nous extirper de ce mauvais pas ?
En tout cas, ceux qui suivent (Overheerscher, surplombée de Zee Van
Haat, titre rapide et sans transition de quelque sorte), on en ressort avec un goût âcre au fond de la gorge. C'est en sorte le coup de grâce puisque le morceau final (Razernij) reste une composition inaltérable et solide mais qui est vouée à disparaître de notre mémoire immédiate car furieusement neutre... extrêmement dommage.
Winter Of Sin conclut donc, sans grand talent, leur sale besogne sur cet album au teint bien vitreux. J'ose espérer que pour vous, cela ne vous a pas occasionné une visite préventive auprès de votre urologue.
--
Avec hargne... et un doigté sans merci,
Apophis 2036 / Summonight
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire