Vessels

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17/20
Nom du groupe Be'lakor
Nom de l'album Vessels
Type Album
Date de parution 24 Juin 2016
Style MusicalDeath Mélodique
Membres possèdant cet album71

Tracklist

1.
 Luma
 02:00
2.
 An Ember's Arc
 08:28
3.
 Withering Strands
 10:56
4.
 Roots to Sever
 07:05
5.
 Whelm
 07:20
6.
 A Thread Dissolves
 02:59
7.
 Grasping Light
 06:51
8.
 The Smoke of Many Fires
 09:29

Durée totale : 55:08

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Be'lakor


Chronique @ Icare

17 Août 2016

Une véritable perle pour les amateurs de musique brumeuse à la beauté désenchantée et terriblement addictive

On dira ce qu’on voudra, l’Australie n’est pas vraiment reconnue pour ses groupes de death mélodique. Pourtant, au milieu des scènes hard rock et black qui dominent largement la musique saturée au pays des kangourous, un combo est parvenu à s’illustrer avec brio et ce dès la sortie de son premier full length, The Frail Tide, en 2007, deux ans à peine après sa création.
Il s’agit bien sûr de Be’lakor, qui revient désormais avec son quatrième full length, Vessels, après une trilogie très réussie qui l’aura finalement imposée comme l’un des espoirs les plus sérieux du genre.


Evoluant toujours dans un style unique et reconnaissable entre mille, les Australiens restent fidèles à la recette qui a fait leur succès, proposant huit longs titres à tiroirs pour un total de 56 minutes. Les morceaux sont complexes, riches et travaillés, proposant une musique aux multiples facettes passant d’un death mélancolique aux mélodies contemplatives et touchantes à un riffing plus dynamique d’une façon très fluide (à 8,48 minutes de Withering Strands, le break central de Roots to Sever).
Si on pense parfois à Opeth ou Insomnium dans la texture des guitares avec cette rythmique lourde et ce rendu doom death lancinant et mélancolique, Be’lakor est finalement un groupe assez personnel, qui, à l’instar d’un In Mourning, propose sa propre version du death mélodique.

Les deux minutes de Luna débutent idéalement l’album, nous immergeant immédiatement dans l’univers contemplatif du combo avec ces grattes saccadées et puissantes à la fois qui nous collent des frissons grâce à une mélodie aérienne d’une pureté idéale, et la transition avec An Ember’s Arc est superbe, avec cet arpège lumineux de toute beauté appuyé par les saccades nerveuses de la basse, et la cascade de notes du clavier qui nous met à genoux.
Puis la voix de George Kosmas résonne, particulièrement grave et articulée, ajoutant une aura encore plus sombre et résignée à cette musique toujours aussi belle et inspirée qui nous fait voyager dans des paysages gris dévastés par un spleen poignant.
Après un nouveau break acoustique, le morceau repart lentement, montant progressivement en puissance avant de débouler sur un court blast qui vient rehausser la violence de la musique. Les riffs, jamais simplistes, s’enchaînent à un tempo varié pour un titre qui incarne à la perfection le savoir-faire des Australiens, entre arpèges d’introduction, cassures acoustiques et velléités death progressif toujours tiraillées entre efficacité et mélancolie.
La fin du morceau est un condensé d’émotions pures qui nous transportent, avec ce superbe arpège qui se mue en une explosion mélodique exceptionnelle sous les hurlements de Kosmas.

Non, c’est un fait, Be’lakor n’a rien perdu de son talent, nous offrant des titres complexes à la fois puissants et mélodiques à mille lieux du mélo death traditionnel. On remarquera d’ailleurs que l’influence de cette scène, très palpable lors des débuts du groupe, se fait de moins en moins sentir, le combo orientant ses compositions vers un metal toujours plus émotionnel et atmosphérique quitte à lorgner vers les terres d’un Katatonia par exemple. De fait, ceux qui appréciaient surtout le combo pour son riffing acéré et son dynamisme risquent ici d’être un peu déçus, le groupe se complaisant dans des tempos majoritairement lents ou mid et des parties de guitares à la fois lourdes et planantes parfaitement rehaussés par la basse afin de créer une ambiance noire et mélancolique.

Voici donc l’un des seuls reproches que l’on pourra faire à ce disque qui conviendra finalement mieux aux amateurs d’un doom death racé et émotionnel qu’aux aficionados de l’école de Göteborg : certains déploreront peut-être une musique pas assez agressive et le manque de tempi rapides ainsi que de riffs brise nuques sur un album de death.
Qu’à cela ne tienne, Vessels se fait toujours plus riche mélodiquement et d'un feeling inouï qui nous submerge, avec ces nombreuses lignes de piano, ces breaks acoustiques subtiles, et surtout ses montées en puissance imparables qui nous propulsent la tête dans les étoiles (le début de Roots to Sever qui sonne comme du Lacrimas Profundere, avec ces notes de piano à la coloration très gothique et ces grosses guitares qui explosent, la fin de Whelm, extraordinaire, la pluie de notes lumineuses à la fin de Grasping Light).


Raffiné, aérien, d’une profondeur sans égale et bouleversant, le metal de Be’lakor vous fera passer un délectable moment de spleen, et si vous êtes amateurs de musique brumeuse à la beauté désenchantée et terriblement addictive, vous ne pouvez pas passer à côté de cet album, qui est une véritable perle du genre.
Alors, prêts pour un superbe voyage de 56 minutes au pays des rêves et des chimères ? Le navire australien vous attend pour lever les voiles, laissez la terme ferme et embarquez sans hésiter dans ce Vessels, vous ne le regretterez pas.

9 Commentaires

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Icare - 18 Août 2016: Si vous ne connaissez pas, allez-y, c'est du tout bon!
Forlornhope - 18 Août 2016: Merci pour cette très bonne chronique, très bon groupe et excellent album
 
ben19 - 24 Août 2016: J'attendais cette chronique avec impatience et je suis en parfait accord avec toi.
J'écoute cet album depuis sa sortie et je suis littéralement accro, une véritable addiction.
Flandre - 04 Septembre 2016: Merci Icare de faire partager ton engouement pour ce groupe exceptionnel que j'ai découvert en 2009 avec ce magnifique album Stone's Reach. Ce Vessels est tout aussi riche, mélodieux, accrocheur et entêtant.
Tout ce que j'aime dans le death mélodique.

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