Until Dawn

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17/20
Nom du groupe Elvellon
Nom de l'album Until Dawn
Type Album
Date de parution 01 Juin 2018
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album18

Tracklist

1.
 Spellbound
Ecouter04:04
2.
 Oraculum
Ecouter04:29
3.
 Silence from the Deep
Ecouter04:40
4.
 The Puppeteer
Ecouter04:33
5.
 Fallen into a Dream
Ecouter07:35
6.
 Of Wind and Sand
Ecouter01:51
7.
 King of Thieves
Ecouter04:57
8.
 Until Dawn
Ecouter06:09
9.
 Dead-End Alley
Ecouter04:45
10.
 Shore to Aeon
Ecouter08:53
11.
 Born from Hope
Ecouter04:29
12.
 Dreamcatcher
Ecouter04:26

Durée totale : 01:00:51

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Elvellon



Chronique @ ericb4

09 Juillet 2018

Une enchanteresse proposition symbolisant l'avènement d'une nouvelle étoile...

L'enfant spirituel de Nightwish revient dans les rangs, quelque trois longues années suite à son galvanisant et introductif EP « Spellbound ». Le temps pour le quintet allemand originaire de Moers d'affûter ses gammes et d'affiner sa plume, et surtout de peaufiner sa logistique et de parfaire ses arrangements. Reprenant quatre des cinq titres de cette initiale auto-production, nos cinq acolytes y ont rajouté huit pistes inédites dans ce tout premier album full length répondant au nom de « Until Dawn » ; une galette généreuse de ses 60 palpitantes minutes et sortie, cette fois, chez Reaper Entertainment. On comprend dès lors que le groupe teuton appelle de ses vœux une réelle ascension dans son registre metal d'affiliation, et s'il se projette volontiers dans le futur, il n'a pas pour autant tourné le dos à ses fondamentaux. Ce faisant, il lance un signe fort à ses homologues générationnels, tels que Beyond The Black, Sleeping Romance, Walk In Darkness, Once, ou encore Metalwings. Et il n'a pas tari d'arguments pour assurer sa défense, loin s'en faut...

Cofondé en 2010 par le claviériste Pascal Pannen et le batteur et percussionniste Martin « Maddin » Klüners, le collectif allemand est resté fidèle à son line-up d'origine. Aussi continue-t-il à combiner harmonieusement les talents du guitariste Gilbert Gelsdorf (ex-Ravian), du bassiste Phil Kohout (ex-Vanir), et de la mezzo-soprano Nele Messerschmidt, dont les puissantes inflexions rappelleront celles de Manuela Kraller (ex-Xandria), avec quelques rondeurs empruntées à Amanda Somerville (Trillium) et à Tarja, à ses débuts chez Nightwish. Avec le concours du vocaliste Gogo Gassi sur « The Puppeteer » et de l'émérite violoniste Ron Koprivica, pour des prestations de fort bon aloi.

De cette collaboration naît une œuvre metal mélodico-symphonique gothique aux relents prog et power, d'une technicité éprouvée et d'une efficace mélodicité, à l'ingénierie du son soignée, mais non aseptisée. Mastérisé par Alex Kloss (Deadlock, Postmortem, Storm Seeker...) aux Maarweg Studios, à Cologne (Allemagne), le pléthorique opus jouit d'un enregistrement d'excellente facture réalisé pour partie aux Toolhouse Studios, à Rotenburg an der Fulda (Allemagne), et au LeFink Studio, à Duisburg (Allemagne). Produit et mixé par Beray Habip et Gilbert Gelsdorf, le manifeste témoigne d'une péréquation de l'espace sonore entre lignes de chant et instrumentation, d'une belle profondeur de champ acoustique, et n'accuse que de rarissimes sonorités résiduelles.

Comme pour nous signifier qu'il est resté proche de ses sources, le groupe nous livre une jaquette d'obédience néo-romantique rappelant étrangement celle de « Wishmaster », ou encore « Highest Hopes : The Best of Nightwish » du célèbre combo finlandais. Jamais loin de leurs maîtres inspirateurs, tout en développant un propos d'une belle épaisseur artistique, nos cinq gladiateurs auraient déjà mis les petits plats dans les grands...


Le fringant quintet surprend par sa faculté à composer et enfiler ces séries d'accords qui font mouche. Susceptibles de rester durablement gravées dans les mémoires de ceux qui y auront goûté, ces offrandes metal symphonique pur jus sont à appréhender comme de réels hits en puissance. Dans cette mouvance, le chaland de la première heure se rappellera des galvanisants refrains de « Oraculum » ; sémillante proposition dans la droite lignée de Xandria (seconde mouture), mise en exergue par les saisissantes patines de la sirène. Il n'éludera pas davantage le tubesque et nightwishien « Born from Hope », un moment fort en émotion, où dominent de fringantes rampes de claviers que viennent relayer les troublantes impulsions de la belle. On ne restera pas plus de marbre à l'aune des entraînants et ''delainiens'' « Silence from the Deep », « Until Dawn » et « Dreamcatcher » ; trois véritables ogives dotées chacune d'un tracé mélodique certes prévisible mais d'une précision d'orfèvre, et d'un subtil legato à la lead guitare pour l'une ; de limpides arpèges au piano pour la seconde ; d'une basse aussi claquante que dévorante pour la dernière offrande.

Lorsqu'il investit les espaces symphonico-progressifs, d'un battement d'aile, le combo teuton nous rallie à sa cause. Ainsi, on restera suspendu aux lèvres de la déesse sur l'imposant « Spellbound » ; titre cinématique et nightwishien en l'âme, où martèle un tambour martial d'une régularité métronomique sur fond d'amples nappes synthétiques, et qui, lentement, prend son envol, allant jusqu'à tutoyer les étoiles. Et que dire de « Fallen into a Dream », altière fresque de l'opus cultivant les contrastes atmosphériques et rythmiques au rang d'un art ? Un seyant sillon harmonique nous attend sur cette flamboyante pièce en actes, et qui n'aurait rien à envier à « Beauty of the Beast » (in « Century Child » de Nightwish) ; un moment privilégié où la belle se transcende littéralement, s'autorisant à flirter avec les notes les plus haut perchées, pour un vibrant final en crescendo. Peut-être bien la perle de la livraison...

Dans cette même mouvance, le combo offre une seconde ouverture, d'une nature foncièrement différente. Emanant de son prédécesseur, « Shore to Aeon » nous octroie neuf minutes d'une vague romantico-progressive sensible jusqu'au bout des ongles, à mi-chemin entre un Nightwish de la première heure et Blackmore 's Night. On effeuille alors une élégante et pénétrante ballade folk symphonique où peu à peu s'embrase le corps orchestral, ce dernier finissant sa course crescendo. Violoneuse à souhait, délicieusement parsemée de clapotis pianistiques, voguant sur d'enveloppantes et sinueuses nappes synthétiques où dansent les sulfureuses et câlinantes volutes d'une déesse fort bien inspirée, cette plantureuse et enivrante ritournelle poussera irrémédiablement à une remise du couvert.

Par ailleurs, et plus qu'il ne l'a consenti jusqu'alors, la troupe a accolé une dimension power à son message musical, élargissant de fait le champ des possibles stylistiques à son projet. Ainsi, dans la veine d'Ancient Bards, doublé de relents d'Epica, s'impose à nos tympans alanguis le tempétueux « The Puppeteer » ; cinglant up tempo où rugissent des riffs corrosifs, où abondent les frappes sèches d'un batteur bien habité, et où vrombit une intarissable basse. Dans ce champ de turbulences s'infiltrent les rageuses impulsions de la maîtresse de cérémonie. Dans une même énergie, difficile de résister à l'appel d'une sirène se faisant charmeuse sur « King of Thieves » ; chatoyante empreinte vocale aux accents orientalisants contrastant avec la saillante rythmique et un tapping à l'inaltérable martèlement dont se pare le colérique manifeste. Et, là encore, en dépit d'une mélodicité en demi-teinte et d'un schéma techniciste convenu, la sauce prend. Mais la palme revient à « Dead-End Alley » ; titre aussi fulgurant qu'efficace, déjà présent sur le précédent méfait. Empruntant un cheminement harmonique des plus grisants et calé sur de solides arrangements instrumentaux, le brûlot glissera avec célérité dans le pavillon de l'aficionado du genre.

Enfin, pour compléter un tableau déjà richement orné, et en dépit de sa brièveté, l'unique passage instrumental de l'opus a sa raison d'être, jouant opportunément son rôle d'interlude. Tout comme Epica, à l'instar de « The Fifth Guardian » (in « The Quantum Enigma »), le laconique et orientaliant « Of Winds and Sand » se pose comme une rafraîchissante oasis dans le désert, une pause inespérée à mi-parcours, synonyme de profonde quiétude, que l'on vient chercher après une tumultueuse traversée.


Fort de ses huit années d'expérience, doté du rayonnant Ep sus-cité, de deux singles (« Oraculum » (2013) ; « Born from Hope » (2014) et jouissant de prestations scéniques remarquées, à l'échelle locale pour l'essentiel, le quintet allemand est revenu grandi de son parcours. Plus exigeant aujourd'hui qu'hier concernant sa production d'ensemble, le combo n'a nullement failli sur les plans logistique et technique. De plus, il a su diversifier les ambiances tout comme les schèmes rythmiques de son œuvre, avec un rare souci du détail à la clé. Des armes redoutables s'il en est et dont devront se méfier ses challengers.

Si l'originalité désormais requise par un auditorat déjà sensibilisé aux travaux de ses maîtres inspirateurs n'est pas encore au rendez-vous de nos attentes, force est d'observer que nos cinq gladiateurs révèlent un potentiel mélodique et harmonique difficile à prendre en défaut, et que pourraient leur envier leurs concurrents directs. C'est dire que leur projet s'est étoffé de compositions plus abouties et propices à l'enivrement prolongé de nos sens. Aussi, une réelle évolution transparaît à la lecture de cet éblouissant et émouvant message musical, la présente galette témoignant d'une belle épaisseur artistique, d'un élargissement du spectre vocal de la frontwoman et d'un environnement orchestral plus seyant qu'autrefois. Bref, un coup de maître signé par la formation teutonne...


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