3 ans après le trop moyen
Pathfinder qui peinait à trouver son chemin entre thrash mélodique et redondances made in
Slayer, voici les vétérans Allemands de
Necronomicon qui reviennent en cette fin d'été 2018 avec une nouvelle livraison.
Unleashed Bastards, à la pochette qui emprunte à la mascotte d'
Overkill (mais rappelez-vous le premier album, la bestiole sur la pochette en était déjà un brouillon) sort chez El Puerto Records/Soulfood. Ceux qui veulent gagner du temps et ne souhaitent pas lire ces modestes développements écrits peuvent d'ores et déjà se raccrocher à la chronique parue il y a quelques mois pour le dernier Infernäl Mäjesty, No
God, enlever
Slayer des références citées la remplacer par
Destruction, et le constat final, positif, sera à peu près identique.
Ainsi "Leave The Lights On", au riff infernal, (et avec des soli magnifiques, une constante dans l'ensemble du disque, témoin "Forbid Me I'm Leaving"), "Religion
Live Fast", l'opener "
Burn And Fall" ou "
Total Rejection" - en écoute ci-dessous - sonnent à l'instar d'autres passages picorés dans les 51 minutes de
Unleashed Bastards comme un ersatz de la bande du duo Schmier/Sifringer. Tantôt menaçant (le début de "
Malevolent"), tantôt toutes voiles dehors ("Religion
Live Fast") mais aussi avec quelques parallèles avec les Danois d'
Artillery lorsque le tempo ralentit laissant place à quelques sucreries mélodiques. Notons parallèlement un travail remarquable sur les refrains ("We Did, We Do, We Always
Burning", "Leave The Lights On", "My Name Is
Vengeance"...) tous mémorisables facilement. Enfin, les riffs, ciment d'un bon album de thrash sont ici reconsidérés à leur juste place et parfois franchement incisifs et réussis ("Leave The Lights On", "
Imperial", "Personal Enemy" et ses beaux soli ou le fantastique hit potentiel "My Name Is
Vengeance").
Tout ceci constitue une bonne surprise tant
Pathfinder était décevant et bien en dessous de ce
Unleashed Bastards. Malheureusement, on regrettera les quelques minutes de trop qu'un album de 51 minutes contient. Ici, les 12 titres auraient gagnés à être amputés d'un ou deux pour un album plus serré, plus intense, défaut qu'a eu aussi No
God des Canadiens cités au premier paragraphe. La fin de "Forbid Me I'm Leaving" est de trop, et on remarquera un ou deux passages superflus ("
Unleashed", un peu convenu et sauvé par son solo). Dommage. L'influence
Destruction, toujours collée aux basques du gang depuis ses débuts est encore très (trop?) présente. Malgré ces deux défauts,
Unleashed Bastards reste convaincant, porté par un son précis et grâce à ses nombreux titres mémorables, avec notamment une fin d'album réussie, ("Personal Enemy"/"
The Nightmare Continues").
N'attendant pas grand chose de
Necronomicon en 2018, force est de constater que la bande de Freddy Fredrich sort un vrai bon album. A la fois mélodique et acéré ("My Name Is
Vengeance", "
Imperial"),
Unleashed Bastards est truffé de plans plus que sympathiques, bien assemblé et plus qu'agréable à l'écoute. Il rentre facilement en tête et se retient facilement. Surprenant de la part d'un groupe qui a sorti plus d'albums dispensables que de réelles réussites (le premier,
Escalation, voire
Construction of Evil).
Necronomicon maîtrise avec ce disque l'équilibre entre thrash frontal et subtilités mélodiques. Un gage de survie tant on ne donnait pas cher de la peau des Allemands avant cette sortie. Finalement meilleur que ce qu'à fait
Destruction depuis
Metal Discharge. Comme quoi, tout arrive !
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