Pathfinder... Between Heaven and Hell

Liste des groupes Thrash Metal Necronomicon (GER-1) Pathfinder... Between Heaven and Hell
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14/20
Nom du groupe Necronomicon (GER-1)
Nom de l'album Pathfinder... Between Heaven and Hell
Type Album
Date de parution 27 Novembre 2015
Style MusicalThrash Metal
Membres possèdant cet album9

Tracklist

1. Pathfinder... Between Heaven and Hell
2. Betrayed
3. Inside the Fire
4. Reborn
5. Under the Gun
6. We Are the League
7. Alone in the Dark
8. Farewell to a Friend
9. Monster
10. Out of Hell
11. Killing Pain

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Necronomicon (GER-1)


Chronique @ LeMoustre

10 Novembre 2015

Find Your Path

Dans le flot des reformations multiples issues des années 80, on peut distinguer les franches réussites, les resucées sympathiques, et les inutiles redites. Comment un groupe peut-il changer en se réinventant ? Quelle recette fonctionnera si ça n'a pas (trop) marché avant ? Comment retrouver l'énergie et l'inspiration des débuts ? Quels ingrédients pousser ? Lesquels laisser de côté ? Comment sonner authentique sans paraître daté ? Toutes ces questions, chaque groupe se les pose avant, pendant, et après leur reformation, souvent avec une minorité des membres d'origine, comme dans le cas présent. Necronomicon (à ne pas confondre avec ses multiples homonymes) avec le rescapé Volker Fredrich (guitares, chant) aux commandes, sort un nouvel album qu'on attendait pas vraiment, faute à un retour mitigé en 2012 (Invictus, chroniqué dans ces pages).

Necronomicon, dans les années 80, c'est un groupe de thrash allemand, pas génial ni vraiment insipide, avec une petite aura maléfique sympathique (pochettes des débuts en noir et blanc, des titres à l'inspiration "evil", un son underground à souhait, un peu comme les Anglais de Deathwish). Loin des maîtres Kreator, Sodom ou Destruction donc, qui ont su progresser au fur et à mesure de leurs sorties, à la fois en qualité de composition et en dextérité musicale, capitalisant ainsi sur leurs turbulents débuts. Le premier album éponyme restant finalement le plus cohérent, encore aujourd'hui. Rien de réellement marquant, donc. Parfois pour savoir où l'on va, il faut savoir d'abord d'où l'on vient. Ce dicton, qui s'adapte à beaucoup de situations, résume finalement assez bien Pathfinder... Between Heaven and Hell, à la pochette digne d'un film d'héroïc-fantasy, assez inhabituelle pour le groupe.

Ainsi, après l'intro parlée, digne d'un vieux Manowar, enchaînée avec une ligne de basse très doom-metal, le ton est donné. La mise en place progressive du titre, léchée et privilégiant la puissance, fait place à un thrash classique et plutôt mid-tempo, comparable aux morceaux les moins énervés des récents Sodom/Destruction. Les refrains, gros point fort du disque, sont mémorisables facilement, et permettent une lisibilité plutôt agréable. Toutefois, l'album, dans sa globalité, reste sur des titres assez convenus, et souvent peu marquants. "We Are The League", aux faux accents de mauvais Venom, rate sa cible. Le riff Slayeresque de "Betrayed" peine à convaincre malgré sa double grosse caisse toutes voiles dehors. La voix nasillarde de Fredrich ne facilite pas non plus les choses, restant souvent calée entre Schmier et Tom Angelripper. Comme en sus on a parfois l'impression d'avoir déjà entendu les moments les plus marquants (le refrain de "Betrayed"), on sort des écoutes répétées de ce Pathfinder plutôt frustré, un peu à la manière des Whiplash de l'année 97 (l'album Sit Stand Kneel Pray), quand celui-ci se prenait pour Megadeth.

Plutôt mid-tempo, le groupe propose des moments fort sympathiques tout de même ("Inside The Fire", sans doute la composition la plus convaincante, avec un travail sur les guitares réussi dans les enchaînements), et enfile des riffs comme un évadé de prison les prostituées à Barbès. Plutôt longues, les compositions sont construites avec soin, et les soli souvent savoureux (celui qui ouvre "Reborn", très bon morceau, mélodique, et à la ligne de basse mise en avant bien trouvée). Tout ceci fera forcément enrager le thrasher exigeant, tant Necronomicon pourrait éviter les lieux communs (le poussif "Under The Gun", sauvé par son superbe solo ou le longuet "Alone In The Dark", anecdotique et au final grotesque).

Retour pas franchement convaincant donc, pour les Allemands. Un peu trop propre eu égard à ses débuts, un peu trop conforme à ses illustres aînés, un peu trop convenu aussi, Necronomicon sauve les meubles, mais pas la décoration. Les longues compositions (aux intros travaillées) recherchées mais peu marquantes en dehors des titres cités, ne font pas mouche à chaque fois et le groupe a semble t-il perdu l'énergie des débuts. Un album de thrashmetal académique, à tendance mélodique et constitué de rares moments forts (rajoutons la mélodie ouvrant "Monster", fort réussie, enchaînée avec un thrash incisif et typiquement teuton sur ce titre convaincant). Malheureusement, l'album n'est pas homogène en morceaux de cette trempe. Necronomicon se chercherait-il encore ? Entre thrash allemand dans des racines encore palpables ("Farewell To A Friend") et une recherche mélodique pas si éloignée d'un Metal Church, par exemple, le groupe devrait demander au personnage de la pochette quel chemin choisir.

5 Commentaires

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LeMoustre - 10 Novembre 2015: Disons qu'ils auraient pu faire un super EP, à l'image des Belges de After All cette année, avec les 3 ou 4 titres soulignés dans la chronique. Je ne connais que très peu Invictus, qui ne m'a pas laissé un souvenir mémorable, mais il souffre aussi, au vu de la chronique en ces lignes, de remplissage également. 12 reste une note moyenne, pas mauvaise, mais simplement moyenne car l'album est trop inégal en soi. Dommage, comme tu dis.
Sperma_frost - 11 Novembre 2015: Et bien pas très encourageant tout ça, merci pour ton analyse J, ça prend vraiment une mauvaise pente...
tormentor - 11 Novembre 2015: Merci pour ta chro intéressante comme d'hab! Au moins on sait où on va car moi je me serais jeter sur ce skeud comme un loup affamé! Maintenant j'irai plus méfiant en allant écouter ça sur internet avant. Le Invictus m'avais bien plus à moitiujours d'ailleurs.
growler - 11 Novembre 2015: "Invictus" m'avait vraiment laissé sur ma faim, au vu de ta chronique, claire et précise, Jérôme, Je passe mon tour.
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