Né en 2019 d'une idée originale de la chanteuse portugaise Dy MooB, c'est pierre par pierre que ce projet heavy/power mélodique s'est échafaudé. Au moment même où elle commença à composer son premier et présent album studio, «
Unknown Sound », soit quelques semaines à peine suite à la création de son concept, l'inspirée auteure, compositrice, arrangeuse et interprète se mit en quête de partenaires pour une optimale mise en musique des 11 pistes de l'auto-production. Dans ce dessein, ont tout d'abord été appelés en renfort les talents de Draco aux guitares,
Perseus à la basse et d'
Hydra derrière les fûts, suivis, en 2020, de Cethus et Cepheus aux guitares rythmiques et d' Aquilla aux claviers ; membres actifs, également impliqués dans le processus créatif, architectural et esthétique de la galette.
De cette étroite collaboration naîtra, un an plus tard, une rondelle d'obédience heavy/power mélodique aux accents symphonique gothique, où l'ombre de
Bif Naked,
Ela,
Darkwell,
The Gathering,
Elis,
Ghost, plane sur nombre d'arpèges dispensés au fil des 44 minutes de la traversée. Aussi, effeuille-t-on un propos à la production d'ensemble plutôt soignée, même si l'une ou l'autre finition manque encore à l'appel, et témoignant d'un potentiel technique réel et judicieusement exploité, et d'une inspiration mélodique que pourraient leur envier moult de leurs homologues générationnels. De quoi nous intimer d'aller explorer plus en profondeur les entrailles du navire...
C'est en de magmatiques territoires power/heavy mélodiques que nous mène volontiers le combo portugais, non sans parvenir à générer un headbang bien senti. Ainsi, sous couvert de truculents gimmicks guitaristiques et de séries de notes qui pourront rappeler un
Bif Naked de la première heure, l'impulsif «
Never Die » tout comme le sémillant « All the
Lies » nous propulsent au cœur d'un vaste champ de turbulences tout en préservant une sente mélodique des plus hypnotiques, et sur laquelle viennent se greffer les sensuelles volutes de la déesse. Techniquement plus complexe mais délivrant un sillon mélodique guère moins enveloppant, le pulsionnel «
Swords Against
God II », pour sa part, ne saurait davantage rater sa cible.
Dans une même dynamique, le collectif s'est, par ailleurs, attaqué au redoutable exercice des reprises, laissant par là même entrevoir une once d'originalité quant aux mesures dispensées. D'une part, plus tonique encore que chacune des pistes sus-mentionnées, l'échevelante version power de « Square
Hammer » – titre heavy emprunté au riche répertoire du groupe de heavy mélodique suédois
Ghost – décoche ses riffs en tirs en rafale adossés à une rageuse et galvanisante rythmique. Nous est également octroyée une relecture power mélodique de «
Poison », hit hard rock issu du single éponyme d'
Alice Cooper publié en 1989. Deux "tornadeuses" et poignantes alternatives aux versions originales y attendent donc le chaland.
Quand la cadence de leurs frappes se fait un poil plus mesurée, nos compères trouvent à nouveau les clés pour nous assigner à résidence. Ce qu'attestent, tout d'abord, «
Blessed in the Name of
Satan » tout comme «
Lost Dreams », mid/up tempi rock'n'metal symphonique gothique à la confluence de
Darkwell et
Elis. S'offrent alors à nous deux pistes aussi intrigantes qu'enivrantes aux riffs lipidiques, calées chacune sur une ligne mélodique toute de nuances cousue, et mises en habits de lumière par les cristallines inflexions de la sirène. Estampé rock'n'metal atmosphérique gothique, non sans rappeler
The Gathering, le félin «
Final Breath », lui, déverse ses sinueuses et grisantes rampes synthétiques coalisées à un léger tapping. Dans cette énergie, s'imposera également « Arms of
Satan », mid/up tempo heavy symphonique gothique au carrefour entre
Bif Naked et
Elis, au regard de la soudaineté des montées en régime de son corps orchestral et de son refrain immersif à souhaité mis en exergue par les fluides patines de la princesse.
Lorsque les lumières se font tamisées, toute tension s'évanouira d'un coup d'un seul, la troupe se muant dès lors en un véritable bourreau des cœurs en bataille. Ainsi, nous immergeant dans un bain orchestral aux doux remous, la ''darkwellienne'' ballade «
Swords Against
God I » est une réelle invitation au voyage en d'oniriques contrées ; un instant privilégié un brin éthéré recelant une mélodicité aussi exigeante dans sa conception que propice au total enivrement de nos sens, sur laquelle se calent les angéliques inflexions de la maîtresse de cérémonie, que l'aficionado du genre intimiste ne saurait éluder.
Résultat des courses : la troupe nous plonge au cœur d'un message musical à la fois éruptif, solaire, parfois énigmatique, romantique à ses heures. Diversifié sur les plans atmosphérique et rythmique, l'opus l'est en revanche bien moins quant à ses lignes de chant, la belle monopolisant le micro de bout en bout de notre périple. Nos acolytes devront encore peaufiner leur ingénierie du son, diversifier un zeste leurs exercices de style et penser à évacuer toute zone de remplissage, à l'instar de leur entame « Hello », pour pouvoir emporter l'adhésion. Cela étant, le groupe dispose dores et déjà de l'arsenal technique et esthétique requis pour espérer se hisser sans tarder parmi les espoirs de ce registre metal. Bref, pas encore un foudre de guerre mais un truculent et intrigant premier mouvement concocté par la formation portugaise...
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