Unity in Diversity - Awakening

Liste des groupes Metal Mélodique Naos (FRA) Unity in Diversity - Awakening
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15/20
Nom du groupe Naos (FRA)
Nom de l'album Unity in Diversity - Awakening
Type EP
Date de parution 07 Mars 2017
Style MusicalMetal Mélodique
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1.
 Human
Ecouter05:04
2.
 Women in Chains
Ecouter03:42
3.
 Internal War
Ecouter04:02
4.
 Eternal Renewal
Ecouter04:29
5.
 United Mankind
Ecouter10:24

Durée totale : 27:41

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Naos (FRA)



Chronique @ ericb4

28 Mars 2017

Une formation que l'on retrouve sous un autre jour...

Dans l'histoire du metal symphonique à chant féminin, dès qu'une page se tourne une autre s'écrit déjà, au fil de l'évolution des œuvres de leurs auteurs. Et ce, même si nombre d'entre eux se sont hélas prématurément effacés de ce concurrentiel paysage musical. L'expérimenté trio lyonnais le sait bien. Ayant pris la mesure des enjeux, sans omettre ses fondamentaux, il a opéré quelques retouches concernant sa dynamique rythmique et ses lignes mélodiques, rendues accessibles et avec un son plus moderne dans sa nouvelle proposition. Soucieux de ne pas se répéter à l'identique, suite à « Inoctura », EP et premier effort sorti en 2009 et à son vibrant et initial album full length « Life » paru en 2014, le combo rhodanien nous octroie, 3 ans plus tard, « Unity in Diversity - Awakening », un inattendu et second EP où s'enchaînent 5 titres de durées hétérogènes sur un ruban auditif de 28 énergisantes minutes. Manifeste transpirant une indéfectible inspiration et pour lequel aussi bien les paroles, témoignant d'un jeu d'écriture affiné, que les musiques, aux portées savamment accouchées et restituées, sont l'oeuvre exclusive du collectif français.

Pour mémoire, anciennement dénommé Orion (de 2005 à 2007), le groupe s'est aussitôt constitué mais a dû interrompre ses activités en 2011, avant de revenir dans les rangs trois années plus tard ; et suite à quelques changements de line-up, la formation s'est désormais stabilisée, incluant dès lors : Mathieu Lachenal, d'abord bassiste (en 2007), puis claviériste, arrangeur et vocaliste ; Tom Louis, guitariste, bassiste, vocaliste et arrangeur, dès 2007 ; Marion Gibello (ex-Bel O Kan) en qualité de frontwoman, intronisée en 2014. De cette étroite collaboration, à l'aune de cette dernière production, émerge un set de compositions metal mélodico-symphonique gothique ou progressif aussi dynamiques que magnétiques, réservant leur lot de surprises, une pointe d'originalité ainsi qu'une touche de romantisme. Oeuvre pour laquelle, comme par le passé, le combo a soigné ses enregistrements, évacuant toute note résiduelle, et équilibré son mixage, offrant ainsi une parfaite péréquation de l'espace sonore entre instrumentations et lignes de chant. Une logistique de bon aloi que l'on doit conjointement à Laurent Nafissi et Tom Louis. Bref, on découvre un réjouissant opus auquel a contribué le coach vocal Asphodel en tant que choriste, densifiant en la magnifiant l'assise oratoire du trio lyonnais.


Premier constat : ce sont les morceaux à la cadence atténuée qui s'imposent, retenant l'attention dès les premières mesures. Coulés dans le bronze, ces titres au caractère bien trempé diffusent, en outre, une énergie communicative. Et ce, d'autant plus que ces passages à la rythmique refrénée offrent à la fois le charme de leurs harmoniques et l'élégance de leurs arpèges.
Ainsi, dans le sillage atmosphérique de Krypteria, avec une touche électro dans la veine d'Amaranthe, le corpulent mid tempo syncopé « Human » impose tant la régularité métronomique et mesurée de ses frappes sèches que les puissantes et prégnantes patines calées dans les médiums de la sirène. Si la ligne mélodique tend à l'uniformité, on ne passera outre ni l'éblouissant solo de guitare, ni la clôture choralisée de la piste, celle-ci assurant un serein trait d'union avec sa voisine de bobine. Aussi, sur un riffing martelant, l'offensif mid tempo « Women in Chains » se fait à la fois enivrant et vénéneux, au fil des déambulations de la déesse qui, de ses volutes sensuelles et chatoyantes, nous intime de suivre le déroulement d'une pièce estampée gothique. Et ce, dans la lignée de Tristania, avec un zeste de Passionworks quant à ses harmoniques et à L'Ame Immortelle en ce qui a trait à sa suave mélodicité. Et la sauce prend, sans avoir à forcer le trait. Mais le collectif rhodanien a bien d'autres armes de séduction à sa disposition pour nous retenir.

Lorsqu'il s'adonne aux moments tamisés, le groupe esquisse ses mots bleus avec toujours autant de tact et non sans efficacité. Ainsi, de sensibles arpèges au piano corroborent les angéliques inflexions de la maîtresse de cérémonie sur « Eternal Renewal », touchante ballade progressive que n'aurait reniée ni Delain, ni Sirenia, ni même Nightwish. Tant les délicats couplets que les subtils refrains seront aptes à capturer le pavillon du chaland. En outre, la forte charge émotionnelle qu'elle véhicule fait de cette intimiste plage un délectable moment de félicité, qu'il serait illusoire de vouloir esquiver sans une pointe de regret. Bref, un morceau à forte valeur ajoutée.

Mais c'est dans une tout autre énergie que nos gladiateurs ont également placé leurs espoirs et frappé plus fort encore les esprits. Comme souvent dans ce registre metal, mais non sans inspiration, ni brio, l'équipage finit sa course par une généreuse offrande mélodico-symphonique progressive. Ainsi, l'entraînante fresque « United Mankind », exercice inédit pour nos acolytes, délivre plus de 10 minutes d'un spectacle épique, et même dantesque, que l'on ne lâchera pas une seule seconde. Une manière habile de nous rappeler quelques jouissives séries d'accords empruntées à « Life ». Sous-tendu par de sémillantes attaques vocales dispensées par la belle, le nightwishien brûlot épaissit opportunément son corps oratoire de choeurs parallèlement à une densification de son convoi orchestral. Doté de ce supplément d'âme, qu'on recherche souvent plus qu'on ne le trouve, y compris parmi les cadors du genre, ce roboratif propos joue également, à plein, la carte de l'émotion ; et force est de reconnaître qu'il parvient à nous rallier à sa cause. On éprouve alors le doux sentiment d'effeuiller une opératique offrande aux airs de pièce d'orfèvre.

Si le groupe a diversifié son offre, magnétisé l'attention sur la plupart des portées de sa rondelle, une petite ombre ternirait quelque peu le tableau. Ainsi, s'il devait y avoir un petit, mais petit, bémol à déplorer, le virulent et sombre « Internal War » serait de ceux-là. Délivrant une rythmique enjouée arc-boutée sur un riffing effilé, le vivifiant morceau laisse entrevoir des arrangements orchestraux de bonne facture. Ce faisant, au sein de ce vaste champ de turbulences, parsemé de nombreux chemins de traverse, cette piste accuse quelques irrégularités mélodiques ; et l'attention, une baisse de régime.


Aussi on (re)découvre cette expérimentée formation sous un autre jour, animée par une inaltérable énergie créatrice, celle qui, précisément, a valu à son auditoire l'octroi d'un propos fort et sensible. Différentes facettes du registre metal symphonique sont ainsi passées en revue, que l'on se plaît à se passer et repasser. Toutefois, une légère baisse de régime, un relatif manque de variété (instrumentaux, duos...) et une certaine uniformité atmosphérique n'autorisent guère une inconditionnelle adhésion. Sans doute, le format de l'opus ne le permet-il pas autant que souhaité. Mais le plaisir de parcourir la galette d'un groupe qui en a sous le pied reste intact, et pourrait même faire des émules parmi les âmes les plus sensibles aux vibes des sources d'influence sus-mentionnées. Rendez-vous pourrait-il être pris avec un second album full length ? Ce que d'aucuns espèrent empreints d'une impatience à peine dissimulée...


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