Life

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15/20
Nom du groupe Naos (FRA)
Nom de l'album Life
Type Album
Date de parution 16 Novembre 2014
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album3

Tracklist

1.
 Life
Ecouter01:30
2.
 No Boundaries
Ecouter03:30
3.
 The Value of Your Ego
Ecouter03:46
4.
 Shameless Desire
Ecouter04:55
5.
 More Feelings
Ecouter02:51
6.
 Goodbye
Ecouter03:25
7.
 Liberation
Ecouter03:26
8.
 Origin
Ecouter03:35
9.
 Be the Change
Ecouter04:33
10.
 Eva (Acoustic Version)
Ecouter04:34

Durée totale : 36:05

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Naos (FRA)



Chronique @ ericb4

28 Juin 2016

A l'instar de cette offrande, le combo lyonnais revêt le visage d'une valeur montante du metal symphonique...

Patience est mère de la sûreté, dit-on. Ce vieil adage se vérifierait-il à l'instar de cette formation française, ayant misé sur un metal symphonique mélodique entraînant et éminemment accessible, dans le sillage de Delain, Nightwish, Within Temptation, notamment ? Quoiqu'il en soit, le groupe s'est laissé le temps de peaufiner sa production, faire mûrir ses compositions et affiner sa plume. C'est dire que le quintet lyonnais a témoigné d'un travail minutieux en studio et su dépasser le stade de production initial, à l'image de l'introductif Ep « Inoctura », afin de nous livrer 5 ans plus tard un album full length de 10 titres aux finitions aiguisées, au mixage plus équilibré entre parties instrumentales et vocales et ayant bénéficié d'une qualité d'enregistrement quasi professionnelle, sous la houlette de Laurent Nafissi.

Si les arrangements, au demeurant de bonne facture, sont le fait du combo, la plupart des paroles ont été laissées aux soins de la chanteuse Marion Gibello (ex-Bel O Kan), venue remplacer au pied levé Stéphanie Montel ; la musique, quant à elle, émane des portées écrites pour beaucoup par le guitariste et vocaliste Tom Louis. On comprend que le line up a subi une refonte, incluant dorénavant le batteur Aurélien Braun, avec le retour du bassiste Arthur, en remplacement de Yoann Chillault, et du claviériste Mathieu Lachenal à la place d'Alexis Baptiste. Entrons sans plus attendre dans les arcanes du propos pour une traversée d'une demi-heure dans le champ musical de « Life », afin de voir ce que nous réservent nos cinq acolytes.

C'est dans un registre metal symphonique plutôt engageant, dans le sillage des références sus-citées, que nous parviennent les gammes et les arpèges du combo lyonnais. Et ce, à commencer par l'entame de l'opus, où une originale congruence de lignes de choeurs s'observe : l'une, profonde, voire ténébreuse, venue du fond des âges en background ; l'autre, frondeuse, sèche et guerrière. De concert, elles nous immergent dans le climat épique du bref et progressif semi-instrumental « Life », s'achevant sur une frappe lourde d'un tambour martial. Et ce, avant d'enchaîner prestement sur son voisin de piste. Des nappes synthétiques coalisées à quelques arpèges au piano introduisent l'entraînant et fouettant « No Boundaries », titre metal symphonique dans la veine mélodique d'un Delain des premiers émois. Le riffing se montre graveleux et la rythmique ample et effilée, évoluant mano a mano sur un cheminement harmonique plutôt serein. Sur un dense parterre instrumental, s'engage une lead guitare bien inspirée par les séries d'accords investies et un petit solo bien customisé, s'insère un tapping martelant mais aéré ainsi que la jeune sirène, arborant un timbre clair et finement modulé, dans un registre plus rock que lyrique. Par ailleurs, le véloce « Liberation » déploie une poignante charge percussive d'une régularité métronomique, nous assène son lot de blasts incandescents ainsi qu'un solo de guitare au picking maîtrisé. Dans ce tumulte, la douce se fait sauvageonne et, au fur et à mesure que l'on pénètre dans les entrailles de la bête, on suit l'ensemble sans sourciller, avec même un headbang subreptice inconsciemment lâché au détour d'un riff bien senti et infiltré.

Nos acolytes se sont aussi tournés vers des moments plus immédiats, visant les charts. Ainsi, l'engageant « More Feelings » déploie une rythmique souple et dynamique, des riffs effilés, sous-tendus par une soyeuse couverture synthétique, au fil d'un tracé mélodique tout en nuances. Très efficace sur le refrain et doté de variations inattendues et opportunément placées, mis en habits de lumière par la douce, on découvre un titre frais, énergique et un poil acidulé, propice à son élection parmi les hits de ce registre metal.

le collectif a également pensé à diversifier ses ambiances, exercice où il s'est montré vaillant et bien investi. Une empreinte orientalisante d'inspiration indienne nous parvient de « Shameless Desire », par quelques gammes entamées à la sitar, dans le sillage des premiers Xandria. Les arrangements contribuent à assoir cette impression tout comme la déesse, ondulant ses inflexions, rivées aux notes haut perchées. Conjuguées aux riffs meurtrissants adossés à une rythmique massive, ces séries de notes au parfum d'une ambiance des mille et une nuits nous transporte en de lointaines contrées exotiques, parfaitement mises en relief par le corps orchestral.

Sinon, le combo a ralenti le débit de ses frappes, offrant d'amples plages instrumentales, souvent tamisées, parfois lascives, jamais répétitives. D'une part, le mid tempo à la rythmique plombante étreinte par des riffs acérés « The Value of Your Ego », titre heavy symphonique, se dote de couplets corpulents et de refrains aériens. Les blasts abondent, avec quelques effets de reverb et des grunts s'invitent au bal, alors que les gimmicks guitaristiques octroient quelques moments bien sentis. La belle, par ses angéliques impulsions judicieusement distribuées, parvient à équilibrer l'atmosphère de la pièce, adoucissant à sa manière, la ferveur de l'ensemble rougeoyant. Autre mid tempo, « Be the Change » distille ses sculpturaux couplets relayés par d'invitants refrains. L'impact mélodique est immédiat, le corps vocal corpulent, l'empreinte cristalline de la sirène étant amplifié par une indéfectible chorale murale. En parallèle, l'orchestration monte en puissance et en vélocité, dans la lignée d'un Nightwish de la première heure. On est saisi par tant d'emphase couplée à une réelle authenticité du message musical délivré.

Loin de s'être montré maladroite, la troupe nous a livré ses mots bleus, remarquablement restitués, après une écriture exigeante des portées les véhiculant. Ainsi, des perles de pluie au piano entament l'intimiste « Goodbye », délicieuse ballade livrée avec humilité et authenticité, et surtout beaucoup de finesse et de justesse. On se laisse caresser par la douce brise insufflée par les sulfureuses patines oratoires de la jeune interprète, parfaitement accrochées à l'imparable tracé mélodique de la plage, dans l'ombre de Within Temptation. Nul doute que ce frissonnant instant gagnera le champ émotionnel de ceux qui auront eu l'heureuse idée de s'y engager. Des arpèges de velours au maître instrument à touches attirent non moins le tympan sur « Origin », immersive ballade où volètent d'envoûtants refrains ponctués d'amples et d'ondoyantes rampes synthétiques. Ce délectable environnement organique a pour corolaire les claires volutes, d'où s'extirpent quelques envolées, du corps vocal de la déesse. Il se pourrait que la charge émotionnelle véhiculée soit suffisamment puissante pour faire chavirer nos cœurs, en témoignerait une petite larme versée sous l'impact de la magnificence de l'instant posé. Enfin, en version acoustique, « Eva », titre repris de l'ep, revêt un tout autre visage, témoignant d'une désarmante fragilité. Un ravissant guitare/voix s'offre à nous, sur fond de ligne mélodique à l'indéniable charme désuet. Romantique jusqu'au bout des ongles, l'instant a-rythmique reste campé sur ses subtils accords, sans jamais décoller, y compris sur le refrain. Malgré cette petite carence, à la lumière de l'atmosphère tamisée et sous le joug des aériennes volutes de la douce, la magie opère.

On ressort de l'écoute de la roborative galette interpelé par la graduelle et efficiente progression du combo. Ce propos témoigne d'une évolution certaine de ses compositions, la maturité du collectif ayant assurément oeuvré au cours de ces cinq années séparant les deux productions. Diversifié dans ses atmosphères, dynamique et romantique à la fois, mélodiquement affuté, il n'en faudra pas plus pour suggérer aux amateurs du genre de prêter leur tympan pour une écoute ou deux. Et ce, afin de prendre la mesure du potentiel artistique et technique affiché par le groupe. Certes, l'originalité n'est pas encore de mise et on pourrait encore envisager d'autres phases vocales pour espérer rallier un public plus élargi à sa cause. Mais rien de rédhibitoire qui ne nous empêche de profiter de plages susceptibles d'éveiller d'authentiques plaisirs..

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