Inoctura

ajouter les paroles de l'album
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
13/20
Nom du groupe Naos (FRA)
Nom de l'album Inoctura
Type EP
Date de parution Août 2009
Style MusicalMetal Mélodique
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1.
 Inoctura
 01:40
2.
 Last Dream, First Hope
 04:27
3.
 Eva
 06:43
4.
 Century's Quest
 04:20
5.
 Coma Carus
 04:08

Durée totale : 21:18

Acheter cet album

 buy  buy  buy  buy  buy  buy  buy
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Naos (FRA)


Chronique @ ericb4

24 Juin 2016

Quelques faux pas de jeunesse à éradiquer pour espérer l'emporter...

Nouveau venu dans un registre metal symphonique à l'actuelle forte concurrence, le jeune quintet français originaire de Lyon brandit à son tour le glaive, prêt, lui aussi, à en découdre. Ainsi, Tom Louis (guitare), Mathieu Lachenal (claviers), cofondateurs du combo, se sont adjoints les compétences d'Arthur Loretto (basse), d'Aurelien Braun (batterie) et de Stéphanie Montel (chant (Pyrah, ex-Khaelys)), pour finaliser et sortir leur premier bébé, à l'instar de « Inocturna », EP de 5 titres dispatchés sur 21 minutes de pistes. Cette initiale auto-production enregistrée au NSR Studio témoigne d'une efficiente et mesurée dynamique d'ensemble et d'arrangements de bon aloi. Cela dit, les empreintes vocales sont parfois sous-mixées par rapport à l'instrumentation et quelques notes résiduelles éraflent encore le tympan. Enfin, la structure d'ensemble obéit aux codes du genre, avec une classique introduction, une alternance de mid et up tempi et un environnement instrumental luxuriant. Mais, entrons sans plus attendre dans l'ambiance de cette rondelle, habitée par les influences de Delain, Nightwish, voire Within Temptation, toutes proportions gardées.

En guise d'entame, on ne s'est pas orienté vers un sempiternel instrumental. En effet, des choeurs masculins aussi enveloppants qu'abyssaux introduisent le bref « Inoctura », où une dense orchestration samplée se déploie et leur succède progressivement. Le tonnerre gronde, déchirant le silence, on croirait percevoir d'électrisants éclairs zébrer un ciel d'ébène. La débâcle annoncée serait-elle au bout du chemin ? Soudain, le cortège instrumental synthétisé s'interrompt pour laisser une voix limpide et haut perchée, celle de la jeune sirène, déambuler au cœur de cette ambiance orageuse. Puis, à nouveau, un silence glaçant envahit l'espace.

Le combo a également orienté son propos en direction des charts. Ainsi, une introduction aux nappes synthétiques largement déployées sous-tendues par une touche féminine en voix de fond, à l'image d'un Nightwish de la première heure, nous mène à l'entraînant « Century's Quest », vivifiant titre metal symphonique aux riffs acérés et à la rythmique enjouée. Puissance et mélodicité cohabitent sereinement, notamment sur le refrain, enivrant instant s'il en est. Des grunts caverneux sortent des ténèbres, prêts à nous cueillir, prestement relayés par une ligne de chant semi-lyrique, suivant un tracé mélodique cohérent et inspirant un headbang subreptice, non sans rappeler Voices Of Destiny, première période.

Nos acolytes ont aussi pensé à diversifier leur palette d'ambiances et de styles. Ce faisant, des riffs graveleux étreignant une rythmique syncopée lacèrent le tympan sur « Coma Carus », morceau gothique symphonique à la touche dark. La belle et la bête évoluent alors de concert sur des sables mouvants. Les effets de contrastes vocaux sont peut-être trop accentués, donnant ainsi une impression de déconnexion partielle entre les deux voix au détriment d'une complémentarité des empreintes oratoires. Dans cette mouvance, l'insécurisant sillon mélodique pourrait pousser quelques pavillons non éprouvés à la porte de sortie de la plage

On n'aura pas omis un ralentissement du tempo, sans y perdre en énergie et en substance mélodique. Ainsi, des perles de pluie inondent les premiers instants de « Last Dream, First Hope », délectable piste metal symphonique aux couplets bien ciselés, relayés par des refrains immersifs, dans l'ombre harmonique de Delain. Des blasts en série et des riffs en tirs en rafale s'introduisent sur ce mid tempo au cheminement mélodique plutôt engageant. Les claires impulsions de la belle ne sont pas étrangères à l'accessibilité de la prise en main de la pièce, dans la droite lignée d'Arven. Un break opportun calme le jeu avant de se faire aspirer par une impitoyable déferlante sur le refrain. Un joli solo de guitare s'invite à la danse, parachevant de nous imprégner des vibes de l'acte, se clôturant comme il a commencé, par de soyeuses gammes au piano. La boucle est bouclée, et l'on serait tenté par une remise du couvert...

Enfin, le collectif s'est essayé à l'élaboration de ses mots bleus, à l'image du moment tamisé de l'opus. Ainsi, la power ballade « Eva » nous imprègne de ses souriants couplets, mis en exergue par le timbre angélique doublé d'un léger vibrato de la déesse. On aurait cependant souhaité un dénouement plus rapide et davantage de lumière mélodique quant au refrain, un poil trop linéaire pour nous retenir plus que de raison. De plus, les séries d'accords et les modulations harmoniques tendraient à se répéter et le risque de décrochage n'est pas bien loin, même si les compétences techniques du corps orchestral ne manquent pas à l'appel.

On ressort de l'écoute de la galette avec le sentiment d'être aux prises avec un potentiel technique et mélodique intéressant, mais à affiner encore. Et ce, par le truchement d'une qualité de production d'ensemble plus finalisée, plus conforme aux attentes d'un public de plus en plus réceptif à ce registre metal. Pour un premier jet, le groupe ne s'est pas avéré malhabile, mais il doit encore se laisser le temps nécessaire à la maturité de son projet pour impacter plus immédiatement et largement l'auditoire visé. Pour l'heure, on pourra se laisser tenter par une ou deux écoutes attentives pour se forger son propre regard, pour le plaisir de la découverte. On attend dès lors confirmation de leur élan créatif par la sortie d'un album full length.

0 Commentaire

0 J'aime

Partager
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire