Fondé en 1990 par Cezar (guitare / chant),
Ash (basse / chant) et Zurek (batterie),
Christ Agony est un pur rejeton de la première vague Black
Metal, leur amour de
Bathory et
Hellhammer /
Celtic Frost s’exprime d’ailleurs clairement sur les démos. Grâce à leurs premiers efforts phonographiques, le trio polonais attire l’attention de
Carnage Records, label national ayant notamment découvert
Cryptic Tales et surtout
Vader. Pendant l’été, le trio investit le Modern Sound studio et y enregistre donc
Unholyunion (1993) son premier album complet, accouchant ainsi d’un hybride Black / Death /
Doom à la croisée des chemins.
Bien que dans la lignée de la démo
Epitaph of Christ, Cezar et ses sbires ont gagné en puissance et en maîtrise. Les compositions sont toujours empreintes d’un occultisme certain, notamment au travers de la dualité du chant écorché de Cezar et celui plus grave de
Ash. Une aura satanique omniprésente émane de ce disque, et ce dès les arpèges qui suivent l’introduction de Inceremonial et le riff
Doom Metal très sabbathien qui suit (l’interpénétration des styles à cette époque, on ne va pas revoir ce chapitre à chaque fois !). Lorsque
Christ Agony accélère (il faut tout de même attendre 4 : 20 sur le premier titre), nous ne sommes pas loin des vieux
Bathory, les rythmiques épurées de Cezar faisant merveille.
Le son manque un peu de profondeur, mais cela apporte le charme de la sincérité au produit.
Niveau compositions c’est simple, la galette est composée de 4 titres : un morceau de dix minutes et trois de un quart d’heure. Oui,
Christ Agony aime développer de longs thèmes lancinants, nous immergeant dans un univers changeant de démons et de chagrins, Darkthurnal réussit d’ailleurs plutôt bien : passage psychédélique, plans lourds et Doomy, des rythmiques plus appuyées de temps à autre, quelques solos ambiant, des accélérations efficaces, et même une partie ritualiste (10 : 45), sans oublier un final Death
Metal ou la bête se déchaîne enfin. Sur Ritualus
Spectrus, les polonais s’essayent même au chant clair, il en résulte une sorte de Death /
Gothic sombre de bon aloi.
Toutefois les chansons sont tous plus ou moins construites sur le même modèle de titres à tiroirs jouant sur le côté épique et les atmosphères.
Unholyunion peine d’ailleurs à tenir en haleine l’auditeur pendant ses longues 53 minutes. Déjà que certains plans durent, on a l’impression qu’ils finissent par revenir, d’où un décrochage inéluctable par moments.
Christ Agony possèdent de très bonnes idées à la base, mais s’est peut-être montré trop ambitieux avec des morceaux si longs sur un premier album.
Si
Unholyunion comporte des défauts de jeunesse, il prouve en revanche que
Christ Agony possède déjà une personnalité bien affirmée et sait déjà jongler entre ambiance et efficacité.
BG
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