Entre le déménagement de Adipocere à Cacophonous et le remerciement de ses deux acolytes
Ash (basse / chant) et Zurek (batterie) remplacés respectivement par Mauser (futur
Vader) et Gilan, la période a été tumultueuse pour Cezar, désormais seul rescapé du line-up originel. Cependant, une fois le deal conclu avec Frater
Nihil, l’entité polonaise ne perd pas de temps et file en studio dès le mois de janvier pour mettre en boite le successeur de l’excellent Daemoonseth – Act II, afin de clôturer la trilogie avec
Moonlight - Act III (1996).
Malgré toutes ces péripéties,
Christ Agony semble avoir conservé son identité particulière, soit un Black / Death teinté d’éléments
Doom /
Gothic, refaisant surface dès Asmoondei et son riff de départ envoûtant. Devilish
Sad s’étalant sur 8 minutes n’a même rien à envier aux compositions du disque précédent : ambiances sombres y alternent avec accélérations épisodiques et jeu de guitare tantôt appuyé, tantôt acoustique. On retrouve aussi avec plaisir le chant extrême caractéristique de Cezar.
Laissant parfois transparaître des influences ritualistes (début de Mephistospell), le trio cultive toujours son occultisme musical, on notera simplement une agressivité légèrement en retrait, prélude d’un mode pilotage automatique qui viendra hélas promptement sur les disques à venir. La prise de risque est en effet minime,
Moonlight se contentant de reprendre (avec talent cependant) les recettes de Daemoonseth.
On peut aussi écouter par endroits quelques prémices à la molle évolution du groupe, à l’image d’un Paganhorns dont le mid tempo perpétuel et les guitares presque mielleuses sont une berceuse de choix, ou encore les voix claires de Mephistospell (un titre très correct par ailleurs) préfigurant de l’orientation à venir.
Toutefois si la suite s’avérera décevante,
Moonlight – Act III reste d’une qualité honorable, à l’image des riffs entêtants de la chanson titre ou encore du côté épique et du crescendo final de
Eternal Hate. C’est cependant trop juste pour espérer se hisser au niveau du mythique Daemoonseth. Cet album s’avère tout de même tout à fait correct, surtout grâce à la patte
Christ Agony omniprésente et qui fait la différence, pendant que les clones de
Cannibal Corpse et de
Darkthrone commencent à se marcher dessus sur la planète extrême.
La dernière bonne offrande avant la chute.
BG
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