Si je vous dis metal symphonique à voix féminine, vous me parlerez de
Nightwish,
Epica… Mais à mon avis, sûrement pas de
Wildpath, groupe venant de nos contrées, plus particulièrement de notre capitale,
Paris.
Ils sont presque inconnus, on en entend jamais parler et pourtant, quel talent ! Quelle musique ! Après 2 albums corrects sans forcement être transcendants, ils reviennent cette année avec
Underneath. Lorsque j’ai appuyé sur lecture, je m’attendais à un bon album, mais sans plus. Honte à moi d’avoir cru cela.
Dès l’introduction, le ton est donné, c’est beau, majestueux, épique, complexe sans être étouffant.
Cet album nous fait voyager, un voyage entre bonheur, tristesse, mélancolie et rêves. On passe aisément d’un univers à l’autre bercé par tous ces instruments. Commençons par la guitare, elle est très bonne, les rythmiques sont soutenues, diverses, les parties mélodiques sont très belles, rappelant les plus grands noms du genre (
Luca Turilli, Timo Tollki…), tapping, sweeping, arpèges, tout y est ! La batterie est tout aussi intéressante, les rythmes sont variés, tantôt entraînants, tantôt sautillants, tantôt plus lents. L’instrument donnant toute la splendeur à la musique du groupe reste le clavier ! J’ai rarement vu un claviériste aussi bon, même si parfois, certaines parties peuvent surprendre un peu (Crystallized). Les sons sont très variés, allant de l’électro aux cartoons (Anchored). Bref, une très belle performance.
On ressent les influences du groupe,
Diablo Swing Orchestra par exemple dans
Reviver, un titre Jazz metal entraînant à souhait, ou encore
Nightwish. L’artiste qui semble avoir le plus influencé notre sextette est Danny Elfman, compositeur très talentueux, ayant entre autres composé la quasi-totalité des musiques des films de Tim Burton. Son influence fait régner un climat assez sombre et étrange sur tout l’album.
Certains passages, surprenants au premier abord, semblent ensuite être tout à fait naturels.
Je citerai entre autre, encore une fois Anchored, car c’est pour moi une des plus belles réussites dans cette galette. Après 3 minutes de chœurs épiques et de grosses guitares, on se retrouve d’une seconde à l’autre projeté dans un tout autre univers, une polka acoutisco-cartoonesque vient nous caresser les oreilles. Ça parait surprenant mais c’est beau, bien pensé et très bien maîtrisé, d’autant plus qu’au bout de quelques secondes viennent se poser plusieurs voix, des voix d’anges enchanteresses venues de nulle part. Dur à décrire…
De même, dans Timeworm, lorsque l’ambiance Tim burtonesque croise un tango russe (Heu oui…), magistral !
Parlons maintenant un peu du chant, c’est peut-être, en tant que chanteur, le point que je pourrais le plus objectivement juger. Marjolaine, la chanteuse, s’est beaucoup améliorée depuis le précédent opus, c’est indéniable. Toutefois, le chant reste assez spécial, très cristallin. A notre plus grand plaisir, les nuances vocales sont nombreuses, la chanteuse maîtrise le sujet! Le chant est parfois excellent, par exemple dans
Reviver, dans
Frozen au refrain entêtant, dans
Dive où Marjolaine explore magistralement un registre plus grave. Mais celui-ci peut s’avérer un peu moins bon comme dans The
Craft où on aurait souhaité un peu plus de pep. Bref, un chant assez original qui, personnellement, me touche, ce ne serait peut être pas la même chose pour tout le monde. Au niveau des lignes vocales, c’est très bien écrit, des envolées majestueuses, un tas d’influences, des mélodies imparables même dans une chanson plus calme comme
Dreaming Doll. Vocalement, je trouve que c’est Crystallized qui remporte la palme de la richesse : Mélodies très délicates puis envolées lyriques soutenues, chœur entraînant d’influence gospel. Mais lorsque les voix s’éclipsent c’est, encore une fois, le clavier accompagné de la guitare qui fait la différence.
A cet album, vient s’ajouter un second disque contenant la quasi-totalité des chansons en version orchestrale. Cela démontre encore une fois le talent du claviériste, et il ne s’agit pas seulement des chansons en versions instrumentales. En effet, de nombreux petits arrangements ont été introduits dans ces nouvelles versions. Un disque qui n’était peut-être pas indispensable, mais qui montre bien que les musiciens ne se fichent pas de nous et qu’ils ont énormément travaillé sur cet album.
Je pense que vous l’aurez compris, j’ai aimé cet album, j’ai adoré le travail de titan que vient de produire ce groupe, j’ai un très grand respect pour ceux que je considère dorénavant comme un très grand représentant de la scène metal française actuelle. Une bien belle découverte. Si vous ne connaissez pas, je vous invite à découvrir ce groupe, qui, je l’espère, n’aura pas fini de nous étonner !
Naître, évoluer, être différent, savoir exprimer ses émotions, savoir toucher au cœur… Je pense que
Wildpath a rempli le contrat.
merci =)
Alors c'est très sympa, vraiment original, on est pas très loin d'un Nightwish dernière période (donc très BO de film), avec un côté vraiment plus décalé.
Mais par contre y a quelques points à améliorer.
Notamment le chant. Certes la chanteuse est bien calée, mais qu'est-ce que c'est fade... Aucune émotion ne ressort de ce chant, aucune passion, il n'y a pas de nuances...
Et deuxièmement, le son. Alors certes ça dépend des moyens, mais les sons de clavier font un peu cheap par moment, et surtout la boite à rythme électro n'est pas toujours de bon gout. Sur les intros ça passe bien, mais pas sur les refrains très power sympho avec de la double.
Bon après là c'est plus du détail, mais ça m'a fait tilter direct.
Bref, un bon album, très intéressant qui apporte vraiment du neuf, mais des choses par ci par là à améliorer pour pouvoir vraiment marquer notre univers au feutre indélébile.
Merci en tout cas au chroniqueur de m'avoir fait découvrir ce petit groupe que je vais suivre de près.
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