S'il y a un élément qui m'aura frappé dans le metal symphonique français de ces dernières années c'est bien la délicatesse... Oui la délicatesse... Mot peu répandu dans le metal il est vrai, et certains y verront là une forme de « commercialisation » , pas assez underground etc... Bref, vous l'aurez compris, oui vous, amateurs de death, trash, hardcore, black et autres headbangers buveurs de bières, cet album ne vous est pas (forcement) destiné (sauf s'il vous prend une passion soudaine pour les groupes pratiquant du metal subtil et poétique, auquel cas je vous invite à écouter cet album).
Bon, revenons à nos moutons... Français en l'occurrence...
Après un premier album plutôt intéressant et prometteur, le jeune groupe parisien revint avec ce
Non Omnis Moriar. Alors que vaut-il précisément? Analysons donc un peu la musique du groupe afin de mieux comprendre la richesse de cet opus.
Ce qui fait la grandeur de
Wildpath c'est avant toute chose les claviers.
A la fois grandioses, puissants, doux et mélancoliques, ils sont l'atout majeur du groupe. Son essence même. Son corps. Car toute la musique de
Wildpath est construite autour de cet instrument et ce dernier lui donne une dimension imaginaire, énigmatique et poétique, comme quelque bande originale d'un film fantastique.
Oui c'est cela! Dès l'introduction instrumentale (entièrement composée aux claviers, cela va de soi) l'auditeur est emporté dans un autre monde, un peu comme un voyage dans une autre dimension, avec, il faut bien l'avouer, un côté un peu trop « rose, happy, plein de jolis lapins, où les oiseaux chantent et les fleurs poussent ».
La présence quasi enivrante du clavier va en repousser plus d'un, pensant certainement tomber sur album de metal symphonique typé
Epica ou
Nightwish. Mais il faut savoir l'apprécier à juste titre, s'asseoir paisiblement dans un fauteuil et se laisser voyager dans le tourbillon de symphonie et de piano. Écoutez donc Sanctuary Part II –
Death pour vous en rendre compte.
Ensuite, il faut bien noter le travail excellent de la jeune chanteuse Marjolaine. Bah oui, parce qu'un album de metal symphonique à chanteuse sans chanteuse, bah, c'est pas un album de metal symphonique à chanteuse, si vous me suivez? Non? Bon tant pis. Enfin faut bien l'admettre, certains groupes du genre recrutent des chanteuses plus pour leur physique que pour leur voix, qui la plupart du temps laisse à désirer, trop mielleuse ou soporifique. C'est vrai qu'entre un album où on voit sur la pochette une chanteuse poser dans une position convaincante et la pochette de
Non Omnis Moriar, le choix est sûrement vite fait. Quoique...
Bon, je vais arrêter de m'égarer dans des réflexions où vous n'avez pas forcément envie de me suivre et me concentrer sur ce que je disais...
Se mariant à merveille avec le piano et les orchestrations, la voix de la chanteuse délivre à son auditeur une véritable explosion de douceur et de beauté, l'entrainant dans une autre dimension, dans un monde où les plus « hardeux » d'entre les metaleux se laisseront aller à rêver. Elle fera ressurgir en vous des blessures du passé, et cherchera à vous les soigner par de douces paroles.
Parfois accompagnée de chœurs (Secret's Case) et/ou de scream (Grinnin' Sanity) elle passera d'un chant subtil sur l'excellente et entrainante ballade
Desire Part I –
Lust à un chant plus énergique comme sur
Ghost Memories (qui reste pour ma part l'une des meilleurs chansons de l'album).
Pour finir, je vais m'attarder un petit peu sur les diverses influences du groupe afin de permettre au(x) lecteur(s) pas encore convaincu par ce qui précède cette partie de jeter un œil (une oreille plutôt) à ce subtil chef-d'œuvre des Français de
Wildpath.
La grande influence du groupe semble être les musiques des films de Tim Burton, notamment celles composées par Danny Elfman. Cemetear en est une jolie preuve, un interlude vraiment subtil et beau, comme un accès au pays des merveilles (d'ailleurs la pochette assez jolie de l'album pourrait très bien représenter une Alice, en robe, venant d'atterrir brutalement dans son monde imaginaire).
Ensuite comment ne pas noter que le groupe s'inspire aussi des grands noms du metal symphonique,
Nightwish en premier, par son côté poétique (plus qu'épique), mais aussi
Epica par les quelques screams qui font leur apparitions par-ci par-là (sans pour autant devenir aussi violents que sur certaines chansons des Néerlandais).
Vous l'aurez compris,
Wildpath nous offre ici un très bel opus, digne des grands du genre. Et les jeunes Français semblent avoir trouvé leur propre style, leur propre empreinte, à travers ces claviers si magnifiques et cette voix si magique. Alors, fans du genre, ne passez pas à côté de ce qui peut devenir un très grand groupe de metal symphonique. Et pour ma part, j'attends d'ores et déjà leur prochain opus avec impatience (en enregistrement pour le moment).
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