La folie est, paraît-il, une altération de la psyché humaine, un parasite sensoriel ne cherchant qu'à s'abreuver d'individus à la force de caractère assez pauvre. En outre, cette aliénation psychologique provoquerait une fureur capable de déplacer les montagnes et de vider les océans de leur faune nutritionnelle. Si telle est la linéature de cette sentence, alors indubitablement
Maximum The Hormone mérite d'être enserré dans une camisole de force. Car oui, ces mecs sont fous. Ils se sont échappés d'un asile et ce n'est pas pour nous déplaire. Qui se plaindrait d'ailleurs ? Le mélange des styles que matérialisent nos chirurgiens hyperactifs est assez improbable et hautement toxique. Il ne faudrait pas voir le patient régurgiter toute sa bombance non plus.
Car voilà le véritable dilemme des crossovers ; trifouiller pour ne pas provoquer la nausée. En cela, ces shinobis des temps modernes ont réussi à trouver une formule qui marche du tonnerre, reléguant la plupart des groupes nippons au simple statut de bisounours en mal de câlins (oui, là, là). Un an et demi qu'on avait plus de nouvelles d'eux. Et c'est sans prévenir que l'on apprenait la sortie de ce maxi trois titres à l'artwork fleurant bon le punk acidulé et corrosif des années 90. « Tsume Tsume Tsume » constitue un nouveau pied de nez à ceux qui pensaient que leur succès n'aura été que vaguement éphémère. Il capitalise ainsi toutes ces attentes et écrase les critiques d'un mouvement de mawashi geri dans la face.
Le titre éponyme est , en soi, un condensé du savoir faire de
Maximum The Hormone. Énergique, sévèrement burnée, une tuerie brutale et mélodique qui figurera en bonne position des plébiscités. On retrouve ici un patchwork de diverses influences ( Sum 41, System of a
Down et j'en passe) au sein d'un morceau où toutes les palettes vocales et stylistiques sont visitées. D'un neo metal électrisant à un break hardcore lourdingue, d'une punchline pop qu'on chante à tue-tête vers un riff cinglant thrash, la facilité déconcertante avec laquelle ces magiciens virevoltent est proprement ahurissante. Et ce n'est pas fini, [f] prend la relève et poursuit ce qui a été entamé, à savoir la destruction de nos jolis cervicales. Là encore, la magie opère (des magiciens je vous dis).
Peut être moins bordélique qu'un « Tsume Tsume Tsume » mais tout aussi dévastateur, le rythme ne baisse pas d'un iota, tout ça grâce à un Daisuke au mieux de sa forme (ces phrasés rap délirants font toujours effet) et un Ryo qui n'a pas perdu son sens du riffing étincelant.
Seul ombre au tableau (à croire qu'il en faut toujours), ce
Kill all the 394 jouant à fond la carte du punk cher au groupe. Complètement anecdotique, le maxi finit sur une note négative, ce qui est vraiment dommage vous le conviendrez.
Bien évidemment, il y en aura toujours pour dire que la formation en fait beaucoup trop, au risque de devenir agaçant et fatigant. Quoiqu'il en soit, ce nouveau fragment musical ,aussi court soit il, comblera les attentes envers la formation nippone. Une fois encore voici un indispensable d'un groupe qui semble à l'apogée de son style.
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