Dieu de la Lune et de la Nuit dans la mythologie japonaise,
Tsukuyomi est une figure représentée comme un esprit masculin. Cependant, certaines interprétations le considèrent comme une divinité androgyne, principalement animées par la culture chinoise du yin et du yang. Ce démiurge est peu présent dans les légendes d’antan et son nom est souvent associé au calendrier que l’on connaît aujourd’hui. Il aurait la pouvoir de contrôler le temps, l’accélérer, le ralentir ou même le figer. Il est également un symbole de l’ordre, de la régularité et de la clarté dans la nuit. De nombreux cultes lui rendent hommage et on le célèbre régulièrement dans la culture nippone puisque l’astre lunaire est perçu comme une source de beauté et d’inspiration.
Figure centrale dans The
Heritage et The Rise Of
Tyrannotophia, le groupe de downtempo deathcore néerlandais et slovaque de
Distant ont décidé d’en faire le thème principal en l’honneur de leur dixième anniversaire avec la publication de leur quatrième opus sobrement intitulé
Tsukuyomi : The
Origin. Version étendue de leur premier EP
Tsukuyomi, cette sortie comprend sept morceaux inédits ainsi que les six titres originaux remasterisés. Ce disque enrichit un conte original, assez éloigné des mythes du pays du Soleil Levant, pour raconter par le biais d’ambiances et atmosphères écrasantes l’histoire d’un être mauvais prêt à tous les sacrifices, même les plus innommables, pour régner sur le monde. Pour relater ces récits, la formation s’est entourée de nombreux invités parmi lesquels Alex Erian (
Despised Icon), Travis Worland (
Enterprise Earth) ou encore David Simonich (
Signs Of The Swarm).
Ce sont avec ces featurings que notre quintet signe ses meilleures impressions. La diversité vocale y est forcément pour beaucoup mais on sent également des mélodies plus travaillées, des climats peaufinés et des instants mémorables.
Les quelques touches au synthétiseur sur Acolytes Of
Damnation procurent davantage de mélancolie et d’angoisse au travers d’une mélodie tragique, morose. Les nombreux breakdowns de la composition permettent de même d’approfondir ce caractère anxieux et inquiétant, même si l’on déplore une certaine risibilité au sein de pannes de plus en plus languissantes, violentes.
Le morceau éponyme prend une tournure plutôt représentative du blackened deathcore, notamment par son introduction acoustique et ses chœurs apocalyptiques. Le chant écorché est aussi de la partie pour renforcer ce souffle black metal, une parfaite incarnation de la souffrance et de la torture. On remarquera également une application parcimonieuse des breakdowns qui permet de ne pas tomber dans la surenchère inutile.
En ce qui concerne Malice, on retrouve plus ou moins les mêmes éléments que sur Acolytes Of
Damnation, des pannes à foison qui sont cependant moins indigestes car mieux modérées en termes de lenteur. Le vocaliste de
Signs Of The Swarm confirme également son statut d’expert dans la scène deathcore avec son grain reconnaissable ainsi que par sa remarquable profondeur.
On constate une véritable évolution stylistique de la part du collectif néerlando-slovaque qui ne se contente plus seulement d’un downtempo assez conventionnel mais aussi d’inspirations slam, djent ou même électroniques. Cependant, si certaines œuvres séduisent par ce changement artistique, d’autres sonnent en revanche insipides et peu recherchées.
Un titre comme
Loveless Suffering ennuie rapidement par son riffing redondant, ses variations quasiment inexistantes et par son rythme qui peine quelque peu à s’emballer. A l’inverse, Feast Of
Misery expose une certaine audace et une envie que l’on pourrait rattacher à de l’expérimentation. Malheureusement, celui-ci est complètement noyé par les doubles basses de la batterie, ce qui rend l’instrumental dense et peu compréhensible. Dans une structure relativement similaire, nos regards se tourneront plus vers un
Fleshweaver certes assez court mais où les riffs discordants et les breakdowns permettent un rendu plus intelligible.
Avec
Tsukuyomi : The
Origin,
Distant offre une immersive qui, bien que inégale, témoigne d’une réelle maturité. Le groupe ne se contente plus d’un downtempo classique et enrichit son univers sonore avec des inspirations multiples, des featurings marquants ainsi que des atmosphères soigneusement travaillées. Si certaines compositions pêchent par une absence de dynamisme ou une surcharge instrumentale, d’autres brillent par leur intensité et leur originalité. Bien que l’album ne touche pas toujours les cieux de la créativité, il reste une étape significative dans la discographie du collectif néerlando-slovaque, capable de captiver et de troubler à parts égales. Ce quatrième tableau est donc un passage plutôt recommandé pour ses surprenants mais rares élans d’audaces et de grandeur.
collectif norvégio-slovaque ?
Oui, il y a des membres originaire de Norvège et d'autres de Slovaquie donc il fallait faire un "diminutif" pour inclure les deux pays, ce qui donne norvégio-slovaque :P
Le début de la chronique dit néerlandais et slovaque.
Rohlala, y'a des fois où je ne suis pas réveillé ????
C'est corrigé, merci de ta vigilance !
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