Il existe certains albums dont la réputation n'est plus à faire et dont on entend des échos ou bien encore des articles lus ci et là, nous faisant dire : "Ce disque est culte ! Il me le faut !".
Triumph and Agony, au titre prémonitoire, fait donc partie de cette catégorie de champions du microsillon que "tout le monde" aime et cite en référence, passant plus ou moins sous silence les autres productions du groupe.
Vous l'aurez compris : l'ultime opus paru sous le nom de
Warlock est considéré comme leur meilleur, s'imposant un peu comme un mètre étalon dans la carrière globale de
Doro, leur chanteuse charismatique qui continue l'aventure en donnant son nom au groupe en 1989 (sortie de
Force Majeure qui aurait dût être signé
Warlock) à cause d'une sombre histoire de droits.
Du line up des débuts et au moment de la sortie de ce quatrième cd, il ne reste plus que
Doro (oh le scoop!) et le batteur : Michael Eurich, les nouveaux venus sont Tommy Bolan à la guitare et Tommy Henriksen à la basse, ces départs d'anciens ont peut être révélé autant de signes avant coureurs du "split". Mais
Doro y croit encore, elle est omniprésente à l'écriture des paroles ainsi qu'à la composition de la musique, aidée sur deux titres par son guitariste Niko Arvanitis et surtout par un certain Joey Balin qui produit également le disque.
La sublime pochette est l'oeuvre de Geoffrey Gillespie, un illustrateur que l'on peut retrouver sur d'autres productions, notamment celles de notre chère Frauleïn. La version 33 tours est magnifique mais hélas pour moi je n'ai que le cd, ce qui est tout de même suffisant pour se repaître de belles formes (!) et de chatoyantes couleurs.
Mon premier contact avec
Warlock s'est fait par l'intermédiaire du clip de "All We Are", le temps s'était arrêté et une belle blonde moulée dans un cuir incendiait mes sens, la sportivité des musiciens n'y faisait rien, tout obnubilé que j'étais par cette créature onirique à la voix brute d'émotions.
C'est aussi le premier titre de l'album et l'on constate que
Doro n'a pas perdu une once d'énergie, la brusque montée en puissance juste avant le solo fait son effet, il en est de même avec les choeurs puissants : quel début !
"Three Minute Warning" déboule à cent à l'heure, avec ce titre pas besoin de vitamines il vous requinque en moins de deux !
Le bien connu "
I Rule the Ruins" continue le travail du jeté de tête et nous fait pousser une guitare imaginaire entre les mains, aucun faux pas dans l'enchaînement de ces trois titres courts et puissants.
Puis, à l'instar d'un
Hellbound, l'album présente une accalmie, le mid tempo "
Kiss of Death" est sauvé par son chant fougueux et il en est de même pour la ballade "Make Time For Love", ces morceaux ne sont pas les plus captivants mais apportent cette petite dose de variété non négligeable dans les tempos, les ambiances mais aussi dans les propos.
L'accrocheur "East Meets West" nous replonge dans le
Metal de prédilection du groupe avec de nouveau un bon refrain, on remarque encore la puissance du chant de
Doro, d'ailleurs le titre suivant, "Touch of
Evil", se termine par un cri strident de la chanteuse qui a de quoi rivaliser avec la furiosité de la musique qui souvent semble s'effacer devant tant de passion.
L'équilibre se rétablit avec le mid tempo "
Metal Tango" qui dégage une certaine fraîcheur dans l'esprit : son rythme particulier, ses notes aux claviers, on sent que les deux camps chanteuse/musiciens sont au diapason avec toutefois des plages individuelles pour se distinguer via un solo lumineux ou une vocalise plus appuyée.
Après un "
Cold,
Cold World" assez anecdotique et manquant peut être d'un vrai refrain c'est le tour de la ballade finale, la plus connue de
Warlock, celle qui est encore jouée
Live par
Doro : "
Für Immer".
Ce morceau à l'habillage simple mais à la mélodie efficace est à écouter la main sur le palpitant, c'est une déclaration d'amour aux fans de
Warlock écrite par
Doro qui cultive encore et toujours ce lien "au plus profond de son coeur, pour toujours". Le solo retient l'attention au milieu de cet afflux de bons sentiments, l'album se finit ainsi d'une bien belle manière avec ce titre cultissime.
Le chant, sur l'album entier, est peut être trop mis en avant mais heureusement celui ci est sensationnel, c'est un peu le fil rouge de nos émotions, qu'il fasse un peu passer la musique au second plan n'est pas sans être gênant parfois mais les instruments ont tout de même du répondant et mettent bien en valeur la voix.
D'autres changements de line up se profilent à l'horizon et le nom de
Warlock va laisser la place à celui de
Doro qui prolongera cette passion pour le Heavy Rock/
Metal avec l'enregistrement de
Force Majeure ressemblant assez à
Triumph and Agony tout en modernisant de plus en plus sa musique sur les disques ultérieurs.
Cet opus à la production soignée et aux compos bien ficelées n'entame pas mon amour pour le premier album de la formation qui possède plus de spontanéité mais les deux ont le mérite d'exister et ce serait dommage de se priver de l'un ou de l'autre.
Alors, à vous de choisir si vous souhaitez commencer par le début ou par la fin de cette aventure Warlockienne aux multiples rebondissements!
Je crois bien avoir été trop injuste avec "Cold Cold World" qui remplit bien sa fonction de brûlot bien senti juste avant le grand final tout en émotion d'un "Fur Immer" galvanisateur.
L'album a deux segments principaux qui s'enchaînent avec une efficacité monstre. Le début et le final sont juste parfait. Je trouve aussi que "Cold Cold War" est vraiment très bien placé.
Album calibré pour le succès ! Pourtant le groupe ne s en relèvera pas. Warlock est puissant, mélodique et metal, Doro est très en voix et se donne à fond sur cet album.
1 classique intemporel.
Rentré en vinyle, il tourne sans cesse sans lassitude. Limite additif!
Très bonne chro .
Après écoute des 4 albums de Warlock, voici mon classement de préférence.
1) Burning The Witches 18/20
2 ) Triumph And Agony 17/20
3 ) Hellbound 16/20
4) True As Steel 16/20
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