Tragedy of Delusion

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15/20
Nom du groupe Meteora
Nom de l'album Tragedy of Delusion
Type Album
Date de parution 06 Mars 2020
Labels Nail Records
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album4

Tracklist

1.
 Common Enemy
 06:45
2.
 Memento Mori
 05:12
3.
 My Reality
 05:24
4.
 Stay Among Us
 06:30
5.
 Die, Live, Forgive - My Reality, Pt. II
 05:05
6.
 Tag the Truth
 04:40
7.
 Black Rose
 05:07
8.
 When Angels Fall
 06:10
9.
 Tragedy of Delusion
 08:15
10.
 Beautiful Oblivion - My Reality, Pt. III
 03:33

Bonus
11.
 Numb (Linkin Park Cover)
 03:45

Durée totale : 01:00:26

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Meteora


Chronique @ ericb4

19 Août 2021

Un complexe et intrigant mais palpitant et délicat propos...

S'il est des formations désireuses de prendre le temps nécessaire à la pleine maturité de leurs gammes et de leurs paroles avant de se lancer dans la bataille, ce quintet hongrois sorti de terre à Budapest en 2010 serait assurément du nombre. En effet, ce n'est que quatre ans suite à sa création que le combo accouchera de son introductif EP, « Price of Salvation », lui-même suivi, en 2017, d'un très encourageant album full length intitulé « Our Paradise », opulent opus faisant alors du groupe un sérieux espoir de ce si couru registre metal. Pas moins de quatre années supplémentaires seront requises avant de le voir revenir dans les rangs, plus boosté que jamais, avec sous le bras son second mouvement de longue durée, « Tragedy of Delusion » ; une galette généreuse de ses 60 minutes signée, cette fois, chez le puissant label hongrois Nail Records. Le temps semble venu pour le collectif est-européen de porter l'estocade ou, pour le moins, de frapper plus fort les esprits...

A bord du navire, continuent de nous accueillir ses membres fondateurs, Máté Fülöp (basse et growls) et Atilla Király (claviers), auxquels s'agrègent les talents de la soprano Noémi Holló, du lead guitariste Csaba Solymosi et de Gábor Kása (ex-Inception), en remplacement de Márió Krajczár (Echonald), à la batterie. Au regard de l'actuelle et étroite collaboration, leurs aspirations metal mélodico-symphonique gothique premières se sont vues enrichies de touches power et progressif, celles-ci redéfinissant partiellement le contenu de l'actuel message musical délivré. Ainsi, à nouveau calé sur le schéma de la Belle et la Bête, l'opus ne saurait éluder les influences de Nightwish, Epica, Xandria et Sirenia, mais aussi d'Ancient Bards, Therion et Metalwings, la touche personnelle en prime.

Preuve qu'ils ont mis les petits plats dans les grands, nos acolytes ont confié le mixage et le mastering aux mains expertes de Béla Boros – bassiste de Chronology et Palmetta, sollicité par Dalriada, Ideas, Leecher, Miserium, entre autres, pour l'enregistrement et/ou le mixage de certains de leurs albums – et du guitariste Zoltán Cserfalvi (Chronology, ex-Ossian, ex-Palmetta, guest chez Dalriada...), ayant, pour sa part, contribué à la production d'opus d' Armageddon, Blood Rainbow, Elfsong, Omen, notamment. En émane une production d'ensemble de fort bonne facture, avec un soin particulier apporté aux finitions. Mais entrons plutôt dans le paquebot, en quête de pépites profondément enfouies dans ses entrailles...

A l'instar du précédent effort, c'est à l'aune de ses plages les plus magmatiques que le quintet marque ses premiers points. Ainsi, inscrivant dans sa trame un fondant refrain mis en exergue par les troublantes inflexions de la sirène et ne ralentissant que rarement le rythme de ses frappes, comme pour mieux nous retenir, le tempétueux et intrigant up tempo power mélodico-symphonique « Memento Mori » ne lâchera pas sa proie d'un iota. Dans l'ombre coalisée d'Epica et Therion, l'orientalisant et tonique « Die, Live, Forgive - My Reality, Pt. II », lui, essaime de féroces coups de boutoir tout en délivrant de sémillants arpèges d'accords, pour un rendu tenant toutes ses promesses. Dans cette dynamique, on n'esquivera pas davantage le trépident et ''sirénien'' « Tag the Truth » pour son énergie aisément communicative.

Dans un souci d'élargissement du champ des possibles, nos acolytes ont par ailleurs inscrit quelques effets de contraste au cahier des charges pour tenter de l'emporter, et ce, de deux manières différentes. Ainsi, éminemment tortueux et non sans renvoyer simultanément à Metalwings et Ancient Bards, le mordant « My Reality » déploie ses riffs corrosifs adossés à une frondeuse rythmique, témoignant parallèlement de saisissants effets de contraste atmosphérique, ses couplets ténébreux se voyant relayés de refrains bien plus solaires. Et la sauce prend, in fine. Tout en restant calé sur un léger et fluide tapping, les éruptifs et énigmatiques efforts power symphonique « Black Rose » et « When Angels Fall », quant à eux, disséminent une pluralité de phases rythmiques ainsi qu'un joli face à face entre deux inspirés vocalistes que tout oppose, avec, pour conséquence, de happer le tympan, un peu malgré nous. On retiendra encore « Numb », reprise du hit de Linkin Park ici mué en un galvanisant mid tempo metal progressif aux accents death qu'un même et vibrant duo encense ; une originale et prégnante alternative conférant à l'originale de plus de 17 ans d'âge une seconde jeunesse.

Que l'aficionado d'instants tamisés se rassure, nos compères lui ont concocté une plage des plus magnétiques, propice au total enivrement de nos sens. Aussi, le chaland pourra-t-il se laisser porter par la fluidité de la sente mélodique sur laquelle évolue l'a-rythmique et ''nightwishienne'' ballade « Beautiful Oblivion - My Reality, Pt. III ». Corrélativement investie d'un duo mixte en voix claires d'une sensibilité à fleur de peau et de délicats arpèges au piano sur fond de soyeuses nappes synthétiques, l'instant privilégié ne se quittera qu'à regret.

Mais ce serait à l'aune de ses pièces en actes symphonico-progressives que le combo serait au faîte de son art, ce dernier trouvant alors sans mal les armes pour nous retenir plus que de raison. Ce qu'atteste, tout d'abord, « Common Enemy », un mid/up tempo à la fois épique et romanesque à la croisée des chemins entre Epica et Xandria. Abondant en coups de théâtre et recelant une enveloppante muraille de choeurs corrélée aux grisantes empreintes vocales de nos deux tourtereaux, les 6:45 minutes de la fresque offrent un spectacle à la mesure des attentes du chaland. Malgré une mise en route un peu tardive, le complexe et ''therionien'' « Stay Among Us » tout comme le dantesque titre éponyme, « Tragedy of Delusion », nous octroient de sidérantes montées en régime du corps orchestral et un duo mixte en voix de contraste bien habité, les cristallines volutes de la belle n'ayant de cesse de faire front aux serpes oratoires de son acolyte de growler. Et la magie opère, une fois encore.

A l'issue de notre périple, force est d'observer un propos à la fois puissant et enivrant, certes un tantinet complexe et parfois intrigant mais palpitant et empreint de délicatesse, dévoilant en outre de fines nuances mélodiques et n'accusant pas l'ombre d'un bémol harmonique susceptible de le desservir. Offrant par ailleurs un heureux panachage atmosphérique, confirmant le potentiel technique pressenti lors de la précédente fournée et témoignant d'une ingénierie du son difficile à prendre en défaut, c'est dire que le combo hongrois a élevé d'un cran le niveau de ses exigences propres au fil des années. Si son identité artistique lentement s'esquisse, il faudra encore à la formation est-européenne s'extirper plus encore de l'empreinte de ses maîtres inspirateurs et consentir à davantage de prises de risques qu'elle ne l'a consenti jusqu'alors pour espérer élargir le champ de son auditorat et surtout le pérenniser. Néanmoins, nos cinq gladiateurs semblent dorénavant suffisamment armés pour offrir une farouche résistance face à leurs si nombreux opposants et se hisser, par là même, parmi les valeurs montantes de ce registre metal. Affaire à suivre, donc...

Note : 15,5/20

1 Commentaire

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Madness77 - 21 Août 2021:

Merci pour la découverte je vais écouter ça prochainement déjà je trouve le visuel superbe.

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