Formé en 1986 à
New York,
Demolition Hammer lâche un thrashdeath particulièrement nerveux. Après ses démos
Skull Fracturing &
Necrology, le quatuor new-yorkais signe avec la jeune écurie
Century Media de Robert Kampf, puis rejoint Scott Burns aux Morrisound Studios de Tampa pour l’enregistrement de
Tortured Existence, son premier album sortant en septembre 1990.
A première vue, bien que son illustration gore laisse envisager un deathmetal entre la brutalité des Slowly We
Rot et
Eternal Fall (
Obituary,
Morgoth) du moment,
Tortured Existence se situe dans des strates thrashmetal bien plus marquées. Les compositions très rapides ne possèdent en effet pas une lourdeur exceptionnelle, ni la voix de Steve Reynolds bien plus écorchée que véritablement gutturale. Malgré tout, cette coloration thrash est particulièrement délectable, préfigurant le style de
Solstice (US) ou celui plus extrême de
Malevolent Creation.
Ainsi, sur l’assise rythmique complexe et millimétrée de Vinny Daze & James Reilly, les guitares de Derek Sykes & James Reilly sont tranchantes à souhait, à l’image des rafales de riffs rapides et meurtrières des excellents Infectious Hospital Waste et
Mercenary Aggression.
Demolition Hammer sait aussi brillamment ralentir la cadence, le temps des redoutables Gelid
Remains et Paracidal
Epitaph, qui apportent à eux seuls un relief notoire à l’ensemble.
Terriblement agressif mais aussi particulièrement riche,
Tortured Existence ne délivre toutes ses subtilités qu’après un nombre d’heures d’écoute conséquent, et plaira à coup sûr aux fans des scènes deathrash new yorkaise et floridienne. Malheureusement en 1990, la "douceur" du thrash de
Demolition Hammer ne lui permet guère de connaître le même succès que les formations deathmetal de l’époque, qui subjuguent des hordes entières de deathsters par leur nouvelle définition de la brutalité. Tout n'est finalement qu'histoire de contexte.
Fabien.
Putain, quel album !
Comme de nombreuses autres personnes semble-t-il, je m’étais tenu à l’écart de cette galette quand elle était sortie, dissuadé par la pochette qui m’évoquait un Death Metal crassouilleux bien éloigné de mes goûts d’alors.
Puis vint le Fall of Summer 2017, où j’ai donc eu l’occasion de découvrir Demolition Hammer en live, et du même coup de prendre conscience de mon erreur… Car en matière de Thrash dévastateur, faut dire que le combo se pose là : une sorte d’enfant bâtard merveilleusement constitué du Sepultura époque “Beneath…” et du Exodus des années 80, le tout assaisonné d’une généreuse pincée du Kreator millésime 1987-1990. Du nectar pour les amateurs !
Du coup, sitôt cet opus digéré, je me jetterai sur son petit frère (dont la pochette, issue du même diptyque que “Cause of Death” d’Obituary, avait à l’époque achevé de me convaincre à tort de la nature foncièrement Death Metal du groupe). S’il est à la hauteur de celui-ci, je vais me régaler.
Merci pour la kro ! :)
Bien avant de lire cete chronique, j'avais apercu John Kevill de Warbringer lors d un concert avec 1 tshirt au nom de ce groupe.
Comme à l'accoutumé j'ai scruté SOM et bingo, Sieur Fab presentait 1 excellente chronique qui m'engageait dans l'imperieuse necessité de disposer d'une telle formation.
Les nombresuses ecoutes de l album m ont impressionné par la puissance et le mix thrash rugueux et death...rien à redire le style que j aime tant est parfaitement excecutée...
Sacrée decouverte.
Merci
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