Lorsque l'on se plonge dans la discographie de
Adema, et plus particulièrement, à ses débuts, on se rappelle tous des deux premiers albums, contenant des classiques du néo-metal comme "
Giving In" ou encore "
Unstable" - marqués par la puissance et l'efficacité. Mais au fil des albums, on se rendra vite compte qu'aucun vocaliste ne peut remplacer Mark Chavez, visiblement parti trop tôt pour créer
Midnight Panic où un unique EP aura suffi à mettre fin au groupe. Mais en 2009, Mark refait surface dans
Adema pour une durée de deux ans où aucune sortie ne verra le jour. Alors que du côté de
Adema, les vocalistes s'enchaînent et sortent de nouveaux albums toujours moins intéressants les uns que les autres, Mark Chavez s'efface lentement de la scène néo-metal.
Passé cela, on se retrouve donc six ans plus tard avec un nouvel EP, qui cette-fois nous présente Tim Fluckey, un des guitaristes fondateurs du groupe comme chanteur principal. Loin d'espérer beaucoup de sa prestation, ou d'un retour aux sources possible, on reste malgré tout surpris du fait qu'il soit plus à l'aise à reprendre les anciens morceaux du groupe période Mark Chavez (à l'exception de "
Planets" originellement chanté par Bobby Reeves) qu'à interpréter ses propres morceaux.
On aura beau dire qu'il faut savoir prendre des risques dans la vie, la prestation de Tim sur ce nouvel EP laisse à désirer. Car faute d'avoir les capacités vocales nécessaires, il tente péniblement de faire bonne figure sur l'éponyme "
Topple the Giants" - qui finalement, semble plutôt correct voire même entraînant. Une remarque intéressante s'impose alors : bien que ce nouvel effort manque cruellement d'assurance (alors que le groupe est en activité depuis 1999/2000) et que le chant de Tim reste très fragile, le retour aux sources est loin d'être perdu puisque les sons commencent à redevenir comme ceux de la période Mark Chavez.
Malgré tout, on ne peut qu'affirmer la platitude des nouvelles compositions telles que "Resolution" ou "
Lions" où le chant semble faux, et l'instrumentation bien en dessous du reste de la discographie. Sans doute par manque d'inspiration ou de motivation, mais sachant qu'aujourd'hui,
Adema a acquis une réputation grâce à ses premiers succès, il est presque anormal de présenter des morceaux d'une telle faiblesse musicale. On se demandera même comment a-t-on pu ré-enregistrer "
Unstable" en le rendant aussi mauvais du point de vue de l'instrumentation.
Pourtant,
Adema a choisi de travailler avec le label Pavement Music (
Dark New Day, Soil...) - spécialisé dans le néo-metal/metal alternatif, ce qui aurait pu présager une bonne sortie mais l'appui du label n'a pas suffit. Quant à l'artwork, pourquoi ce choix ? Un géant hideux, une ruine de château fort en arrière-plan et les trois membres du groupe en train de lutter contre le colosse. Malheureusement, cet artwork est la chose la plus originale que nous livre
Adema sur ce "
Topple the Giants". Et finalement, si on devait choisir entre le dubstep efficace de
Korn et le néo-metal inintéressant de
Adema, le choix est vite fait.
C'est certain, Tim aurait dû rester un vocaliste amateur qui reprend des covers pour le plaisir, que de devoir lui laisser une aussi grande place dans
Adema en lui confiant le poste de chanteur principal. Si le groupe s'était formé il y a seulement quelques années, encore aurait-on pu comprendre le manque d'assurance de ces membres, mais après plus de dix ans de carrière... L'instrumentation, autant que les vocaux sont ratés : tout est à revoir et à penser dans les moindres détails afin d'exiger un retour aux sources digne de ce nom. Quelques bons points sauvent ce "
Topple the Giants" mais le résultat global est vide.
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