Le groupe de Néo
Metal,
Adema est formé en 2000 par Mark Chavez (chant), Kris Kohls (batterie), Tim Fluckey (guitare), Mike
Ransom (guitare) et Dave DeRoo (basse). Fin 2000 le groupe envoie des démos au label Arista et finit vite par signer un contrat. Il faut aussi savoir que Mark Chavez est le demi-frère de Jonathan Davis (
Korn), et que Kris Kohls et Tim Fluckey ont officié chez Sexart, l'ancien groupe du frontman de
Korn, c'est sans doute ce qui les a aidé à signer aussi vite. Quoiqu'il en soit, le groupe sort assez vite en 2001 un album éponyme assez bien accueilli par la critique et remet le couvert en 2002 avec l'EP
Insomniac's Dream. En 2003 le groupe sort
Unstable, album très controversé en raison de son côté Pop, trop formaté.
Si le groupe avait frappé un grand coup en 2001, lors de l’apogée du Néo, je me permets de vous rappeler que les choses ont bien changé en 2003 : cette scène qui tourne en rond est sur le déclin et rares sont les groupes qui réussissent à rééditer leurs succès passés. Qui plus est, si l’on pouvait être agréablement surpris de découvrir le groupe du demi-frère de Jonathan Davis, il y a 2 ans, l’effet de surprise s’est désormais envolé.
Adema ne pouvant plus vendre son album sur cet unique aspect, les critiques féroces attendaient fermement ce second album pour descendre le groupe au premier faux pas.
En effet, si l'arrivée d'
Adema avait été fracassante, son retour avec
Unstable se voit plus modéré. Le groupe fait désormais partie du paysage. D'ailleurs, le chant de Mark s'est largement détaché de l'ombre de son demi-frère.
Adema compose comme à son habitude des chansons très simples, efficaces, irrésistibles et addictives. Le grand changement réside principalement dans la baisse générale du tempo ; la moitié des titres étant très calmes ("
Promises", "Blame Me", "So Fortunate", "
Betrayed Me", "Do You Hear Me" et "Let Go") avec des passages romantico-gélatineux plus ou moins ennuyeux ("Do You Hear Me" et "Let Go"). Les relations humaines et la catharsis restent toujours les principaux sujets abordés par les Californiens. Le beau et le sombre font toujours bon ménage (l'artwork est bien en adéquation avec les chansons).
L'énergie est alors concentrée sur quelques titres marginaux dont le premier "Co-Dependent" qui est une petite bombe de nervosité, où d’épais riffs (un peu bateaux avouons-le) se succèdent agréablement, tandis que vocalement Mark est au maximum de ses capacités tantôt criant lors du pré-refrain tantôt nous submergeant de sa jolie voix lors d’un refrain entêtant. Puis viendra s’ajouter l’énergique "Stand Up" qui va donner un peu plus de pêche en ce début d’album réveillant ceux qui s’étaient endormis sur l’inutile "Rip the
Heart Out of Me". Arrive alors le refrain et rebelote : c’est très catchy et le « Stand Up » va rester ancré dans la tête pendant un bon bout de temps.
Puis avec des samples très présentes émerge "
Unstable". Sur ce titre on a droit à une chanson très typer Néo, avec des influences
Korn assez remarquables surtout au niveau du chant, des refrains et de l‘utilisation des samples. La suite de l’album sera dans l’ensemble très agréable à écouter, mais ne marquera pas les esprits. Passé ces morceaux, l’album va ralentir et se définira comme un enchaînement de ballade sans réelle âme et énergie. Il s’agira plutôt de morceaux formatés sans réel saveur, je pense notamment au triplet inutile "Do You Hear Me", "Let Go", "Betray".
Et même si certaines chansons arrivent à plutôt bien s’en tirer le reste ne sert que de remplissage. Toutefois, parmi à ces irréductibles chansons, on retrouvera "
Promises" et son côté acoustique allié aux meilleures vocalises de Mark dans des couplets fort sympathiques, possédant un refrain simple mais efficace. Chose que l’on retrouvera aussi dans le tube "So Fortunate", où Mark exposera sa capacité à produire un chant plus aigu, et "Blame Me", deux excellentes ballades au même titre que "
Promises". Ces trois pistes témoignent du changement musical du groupe vers un son plus clame, plus mature et plus romantique, sur lesquelles on constate que le chant est dorénavant empli de tristesse et de mélancolie. Cependant "Stressin’" réussira à redonner un peu d’énergie grâce à une compostions dynamique et une accélération du rythme dans un opus qui tombe malgré lui dans le cliché du Néo ennuyeux et languissant.
Finalement, alors qu’on ne s’y attendait plus,
Unstable s’achève par une tuerie des plus brutales : "Needles", hurlée de bout en bout par un Mark survolté, surprenant par son agressivité. La batterie qui se sentait faible y est reboostée, finit également les riffs mélodiques vaporeux, place à des riffs épais et acerbes. Du grand
Adema, dans un style rentre-dedans totalement inattendu !
Pour conclure, on constate que le groupe se dirige vers une musique plus accessible, différente de celle du premier album. Le groupe a beaucoup commencé à se construire une identité qui lui est propre et par là a renforcé son côté romantique au détriment de ses anciennes compositions dynamiques. Pour ma part, il aurait fallu davantage de titres dans la lignée de "Streesin'" et "
Unstable" (un groove imparable) pour qu'
Unstable réussisse à réitérer le succès de leur album éponyme.
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