Séduite par le potentiel créatif d’
Atrocity et par le succès d’
Hallucinations, grâce à son deathmetal technique et alambiqué, l’écurie Roadrunner propose un contrat d’un album au jeune groupe allemand, débouchant sur la sortie de
Todessehnsucht en septembre 1992. Jugeant par contre le terme germain un brin compliqué pour les états-uniens, le label commercialise le disque sous le nom Longing For Death outre-Atlantique.
Todessehnsucht s’illustre par une technique imparable et multiplie les bons titres comme Unposken Names ou
A Prison Called Earth, tout en s’écartant parallèlement des sentiers du deathmetal traditionnel.
Atrocity élargit effectivement son horizon musical, en y ajoutant un côté assez grandiose (et remarquable), à l'image du morceau éponyme en introduction, idéalement repris en clôture. Alex Krull modifie également son timbre de voix, toujours puissant et rauque, mais majoritairement moins guttural qu’auparavant.
Todessehnsucht bénéficie de surcroît d’une bonne production aux Mainstreet Studios, assurée par le groupe lui-même, dotant l’ensemble d’un son clair et ample, qui le sert idéalement. Chaque morceau séduit au fil des écoutes par sa maturité et son épaisseur, à l’image des remarquables Defiance et Necropolis, bien que le grand pas effectué en un seul album ait pu dérouter nombre de jeunes deathsters à cette époque.
Mieux produit et (encore) plus ambitieux que son illustre prédécesseur,
Todessehnsucht impressionne par sa force et son équilibre, se clôturant de plus par le mémorable
Archangel (sur la version CD), reprise judicieuse du groupe Death. Toutefois, son côté d'avant-garde a désservi
Atrocity plus qu'autre chose, qui s'est rapidement vu évincé de son label,
plus connu pour son opportunisme que pour sa passion métallique.
Fabien.
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