Quel est le point commun entre
Stryper et
Marduk ? A priori aucun me direz vous. Et pourtant ! Ces deux groupes aux convictions plus qu’antagonistes ont chacun fait référence à des versets bibliques sur les pochettes de leurs albums, mais certainement pas pour les mêmes raisons. Si le combo de black metal suédois avait fait référence à l’Epître aux Romains sur la pochette du très bon « Rom 5 : 12 » paru en 2007 sur Regain Records pour illustrer le thème de cet album inspiré par la Bible et la peur que son message peut susciter chez les croyants ;
Stryper a presque toujours explicité sa foi chrétienne évangélique en apposant la référence « Isaiah 53 : 5 » sous son logo sur la plupart des covers de ses albums.
Formé initialement sous le patronyme de Roxx Regime en 1983 à Orange County par les frères Michael et Robert Sweet,
Stryper se veut être un groupe de hair metal d’obédience chrétienne évangélique ; les frères Sweet ayant été convertis quelques années plus tôt via leur poste de télévision par le télévangéliste Jimmy Swaggart à travers un système prosélytique et très lucratif vivement critiqué plus tard par
Metallica (« Lepper
Messiah »),
Ozzy Osbourne (« Miracle Man »),
Poison (« Something to Believe In ») et
Black Sabbath (« TV
Crimes ») notamment. C’est dire si la démarche conceptuelle de
Stryper s’avère être risquée, tant dans une société américaine puritaine où le rock n’ roll est considéré depuis les 50’s comme étant la musique de la Bête, qu’au sein d’une contre culture heavy metal en général assez virulente à l’égard du christianisme et non moins friande d’une imagerie sataniste primaire et bon marché.
Sorti sur
Enigma Records le 24 octobre 1986, «
To Hell with the Devil » constitue le deuxième LP du combo chrétien qui à l’image de sa mise en scène sur la pochette de l’album se considère encore et toujours comme les gentils guerriers de la parole du Christ ayant pour mission divine de sauver la jeunesse américaine des dangers du life style sex, drugs & rock n’ roll cher aux ennemis jurés W.a.s.p., Mötley Crüe et autres
Twisted Sister.
Le sermon débute avec l’introduction «
Abyss (
To Hell with the Devil) » suivi par l’excellent morceau-titre de l’album «
To Hell with the Devil » qui pose les base d’un heavy metal manichéen peu original en soi mais bien produit et surtout très efficace. En effet, à l’instar d’un
Michael Kiske d’
Helloween ou d’un Miljenko Matijevic de
Steelheart ;
Michael Sweet peut remercier Dieu de l’avoir gratifié de l’une des plus belles voix que le hard rock/heavy metal n’ai jamais connu.
Pure et cristalline, la personnalité vocale de Sweet se marie de façon optimale avec le jeu de guitare précis et technique d’Oz
Fox ; shredder stéréotypé 80’s apparaissant dans le booklet de l’album avec sa
Wayne Charvel en main gauche et une Bible ouverte dans l’autre. Avec de tels musiciens maitrisant autant leur sujet, difficile de faire de la mauvaise musique. Alors que la musique de certains groupes contemporains de
Stryper à l’image d’un
Ratt ou d’un Mötley Crüe dégagent ce petit quelque chose en plus que les autres n’ont pas, ce petit grain de folie, de décadence rock n’ roll ayant forgé leur légende ; le combo chrétien d’Orange County dégage lui aussi un feeling particulier affirmant avec une aisance sans pareil une personnalité unique ; s’agissant néanmoins d’un feeling positif remarquable, explicitant sérénité, épanouissement personnel et de joie de vivre ; à l’instar des atmosphères constructives et humanistes dégagées par certains groupes allemands de power metal tels que
Helloween,
Blind Guardian ou encore l’excellent
Freedom Call. A ce titre, relevons les très efficaces «
Calling on You », « Holding On » et autres «
More than a Man » ; véritables apologies de l’amour inconditionnel du Christ et du pardon de Dieu. Années 80 et hair metal obligent, «
To Hell with the Devil » comporte bien évidemment son lot de ballades obligatoires, autant niaises que magnifiques : «
Honestly » et « All of Me » chacune dotée d’une ligne kitschissime de synthé électronique Lansay mais s’avèrant être néanmoins inspirées et sujettes à d’impressionnantes prestations vocales du grand
Michael Sweet ; l’homme à la voix d’ange.
A défaut d’être originale d’un point de vue purement musical, la démarche entreprise par
Stryper avec ce deuxième album s’avère être efficace et surtout singulière de par la foi chrétienne que
Michael Sweet et ses trois apôtres exposent avec on ne peut plus d’ostentation sur les onze titres constituant ce «
To Hell with the Devil » inspiré et enthousiaste dans sa globalité. Un bon album de hair metal qui ravira tant les serviteurs du Christ s’il y en a encore que les simples fans de heavy metal que nous sommes et qui ont toujours constitué d’ailleurs la très grande majorité de la fan base de ce groupe de légende. Au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit ;
Amen.
L'enchainement des deux premiers morceaux de l'album s'avère pour moi indescriptible, tout comme le morceau "Sing-Along Song". Sur scène, ils m'ont bluffé de par le charisme dégagé, leur unité, la classe incommensurable de Michael Sweet. On sens que c'est un combo différent des autres, anticonformiste et qui continue de prodiguer son message contre vent et marées depuis de nombreuses années. Au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit ; Amen (lool)
Cet album m'éclate bien. Les refrains sont catchy comme il faut, les soli nickel chrome et le chant, ben le chant faut aimer. Moi j'aime.
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