Ces derniers temps, l'omniprésence remarquée des Américains de
Stryper, fort d'un
The Covering sorti en 2011 et d'un
Second Coming en 2013, n'était qu'un paravent dissimulant une réalité bien moins glorieuse. Les artifices de ces deux productions n'auront pas réussi à nous empêcher de faire le constat amer, et quelque peu anxiogène, de cette créativité muette, ou presque, depuis quelque temps déjà, le dernier véritable effort du groupe,
Murder by Pride, datant, en effet, de 2009. Le digne successeur de ce disque était donc attendu avec une certaine impatience que les deux compilations susmentionnées, aussi intéressantes fussent-elles, ne pouvait désormais plus réprimer.
Réjouissons-nous car en cette année 2013 le nouveau verset du livre sacré du quatuor californien sort enfin et il se nomme
No More Hell to Pay.
Pour être tout à fait honnête, les premières impressions née de l'écoute d'un
Revelation ouvrant les hostilités de ce nouvel opus furent une très légère déception. Loin d'un souffle impétueux emportant avec fracas nos craintes, ce premier titre démarre sous les augures d'un Heavy mélodique bien trop tranquilles et bien trop connus. Non pas qu'il soit raté. Loin s'en faut. Mais il se contente, en garçon bien trop sage, d'emprunter des chemins quiètes certes agréable mais dénué d'une certaine folie débridée et souhaitable. Entendons-nous bien, et insistons encore sur le fait que le morceau a suffisamment de qualité pour nous séduire. On aurait simplement aimé qu'il ronronne un peu moins et qu'il rugisse un peu plus. Tout comme d'ailleurs
No More Hell to Pay qui malgré un joli refrain et quelques belles interventions de
Michael Sweet en des hauteurs inhabituellement célestes, continue de se complaire dans cette ambiance. Sans doute nos attentes furent trop grandes. Et nos espérance trop démesurés.
Fort heureusement, dès les prémisses d'un vif Saved by Love, l'atmosphère change et le disque devient, enfin, plus tendu et plus enthousiasmant. Délaissant la routine trop harmonieuse d'un Heavy mélodique d'apparat, il entre de plain-pied dans les dédales d'un Heavy
Metal plus âpre (si tant que la musique de
Stryper puisse l'être) qui n'est pas sans nous évoquer celui dont Oz
Fox et ses complices usaient autrefois. Ce regain d'intérêt, cette délicieuse tension, perdurera jusqu'au terme de ce manifeste. En témoigne un Jesus is Allright entraînant que seul un break aux accents légèrement Bluesy, dont certaines intonations nous rappelleront quelques-uns des travaux de
Joey Tempest et de ses complices, viendra tempérer.
Legacy, Te Amo, Water intro Wine,
Sympathy ou encore, par exemple, Renewed seront autant de chansons, elles aussi, enthousiasmantes. Même la ballade
The One ne parviendra pas à entamer nos bonnes impressions.
Parlons également, pour terminer cette revue, de Marching into Battle qui loin de l'humeur générale de l'album nous offre celle plus tendu et tourmenté d'un morceau légèrement plus sombre. Le chant y fait, une fois encore, quelques belles incursions en des aigus extrêmes plutôt impressionnants.
En âme charitable, votre modeste serviteur vous aura épargné l'éternel couplet sur la foi chrétienne de ces quatre musiciens, ainsi que celui concernant les thèmes religieux qu'ils abordent. Non pas que ces divers éléments soient ici moins présents mais leur notoriété est telle qu'il ne m'apparaissait pas vraiment capital de les ressasser une nouvelle fois.
Quelques mots encore sur l'illustration qui recouvre la pochette de ce plaidoyer. Son caractère biblique ne saurait échapper à qu
Iconque puisqu'on y découvre un ange entravé promis aux flammes de l'enfer tentant de se libérer afin d'atteindre des cieux tant espérée au milieu desquels luit une vive clarté. Sans faire dans la sémiotique de comptoir, il est intéressant de noter que le nom du groupe est placé entre les ailes de la créature dans ce firmament azur, juste en dessous de cette lumière ardente. Le gens mal intentionnés, et ils sont légion, pourraient y voir un message tendant à dire que
Stryper est le dernier salut avant Dieu lui-même pour ceux voués au mal.. Quoi qu'il en soit, au-delà de ces divagations personnelles dont chacun fera ce que bon lui semble, précisons que cette esquisse est vraiment superbe.
Si l'on excepte cette entame difficile qui nous laissait présager d'un album plutôt sympathique mais terriblement routinier,
No More Hell to Pay est donc un disque qui s'en sort avec les honneurs et qui nous rassure quant à la créativité toujours intacte d'un
Stryper toujours très en verve.
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