Le temps n'est qu'un éternel recommencement dans lequel les cycles immuables se suivent et se ressemblent.
Fort de cet adage, les Suédois de
Grand Design nous proposent de découvrir un premier opus intitulé
Time Elevation dans lequel ils défendent toutes les spécificités d'un
Hard-Fm dont l'expression n'est pas sans nous rappeler ces années
1980, auxquelles certaines formations donnèrent de la noblesse en sublimant ce genre. Ainsi, ces musiciens tentent, en effet, de raviver, non sans un certain talent pour l'exercice, une époque révolue.
Dès les premières mesures de ce plaidoyer, viendront donc s'éveiller en nous les souvenirs de ces délicieux instants anciens au cours desquels les allemands de
Frontline, les américains de
Bon Jovi, les suédois d'Europe ou encore, les britanniques de
Def Leppard, surent nous ravir. Autant de groupes desquels
Grand Design peut revendiquer une certaine filiation.
Si cette parenté n'a rien de condamnable, ni même d'embarrassant pour peu que vous goutiez aux travaux de ceux déjà cités, s'en inspirer aussi fidèlement est nettement plus préjudiciable. Tant et si bien, que puiser aussi notoirement dans le répertoire de Joe "
King Kresoate, The Diplomat" Elliott et de ses complices, alourdit une œuvre décidément bien trop convenue. Ce disque est donc un album dont les subtilités sont principalement celles auxquelles
Def Leppard eu recourt sur un
Hysteria (1987) et sur un Adrenalize (1992).
Dès lors l'auditeur aguerris se prendra alors à se divertir de ces similitudes en tentant, avec plus ou moins d'aisance, de se remémorer les titres exactes dont ces nouvelles lectures empruntent l'essence ou les stigmates. A ce jeu des analogies, des titres tels que Love Sensation, Slugged
Out, No Time for Love mais aussi, par exemple, Hello Mr Heartache semblent être les vainqueurs indiscutables. N'évoquons même pas la ballade
Sad Sound of Goodbye, copie presque conforme du titre
Hysteria (
Def Leppard -
Hysteria (1987)).
Le procédé consistant à s'inspirer aussi largement est si patent qu'il entrave ce groupe et qu'il l'empêche d'affirmé pleinement une nature plus profonde. On devine, tout de même, quelques bribes de cette personnalité au sein de titre inintéressants tels que Air it
Out et
Piece of the
Action.
Au-delà de ces défauts, déjà fort embarrassant, on pourra aussi regretter le fait que, sans user excessivement de ce synthé dont cette décennie révolus s'est tant nourris, et même si
Grand Design aura, quant à lui, eu l'intelligence d'axer sa musicalité sur la recherche de mélodies simples bien plus que sur d'inutiles passages de ce maudits claviers dont certaines nappes auront parfois annihilé des pans entiers de créativité, son propos est bien trop insuffisamment exalté, et exaltant, pour nous convaincre. Bien évidemment chacun est libre de se satisfaire de la pugnacité qui lui sied. Et nul obligation ne poussera quiconque à se confronter à la brutalité extrêmes de certaines mouvances plus brutale, ni même à se satisfaire d'une musicalité aussi harmonieuse. A chacun ses attentes. A chacun ses envies.
Quoiqu'il en soit, ce premier album des suédois de
Grand Design, aura, tout de même, un atout décisif. Celui de nous réconcilier avec les œuvres originales de groupes qui firent, en leurs temps, les beaux jours d'un
Hard-FM passionnant.
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