Through Glass Eyes

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15/20
Nom du groupe At Dawn's Edge
Nom de l'album Through Glass Eyes
Type Album
Date de parution 30 Septembre 2017
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1.
 Where Do I Begin? (Intro)
Ecouter00:51
2.
 If Ghosts Were Men
Ecouter04:45
3.
 Sightless
Ecouter03:36
4.
 Venus's Rapture
Ecouter03:35
5.
 Dangerous Excuses
Ecouter06:17
6.
 Cálida Brisa (Interlude)
Ecouter02:37
7.
 Amorina
Ecouter04:17
8.
 Nightmare Reality
Ecouter03:51
9.
 Utter
Ecouter05:55
10.
 From the Ashes
Ecouter06:25
11.
 Evil Flamingo
Ecouter05:13
12.
 Forgotten Isle
Ecouter06:25

Bonus
13.
 Dead Ashore We Lay
Ecouter08:49

Durée totale : 01:02:36

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At Dawn's Edge



Chronique @ ericb4

07 Octobre 2019

Décollage amorcé pour l'escadron canadien...

Deux années déjà que le quartet canadien n'avait donné signe de vie depuis son introductif et friable EP, le bien-nommé « First Contact », et le voici revenu dans les rangs, plus motivé que jamais à en découdre. Aussi, nous octroie-t-il un album full length dénommé « Through Glass Eyes », une auto-production généreuse de ses 62 minutes où ne se succèdent pas moins de 13 pistes, dont 3 issues de son premier mouvement. Ce faisant, la présente livraison nous fait renouer avec l'habile technicité instrumentale du groupe et la chatoyante et sulfureuse présence vocale de sa soprano Ashavari Anna Joshi. Ainsi dotée, six ans après sa sortie de terre, la formation nord-américaine originaire de Toronto serait-elle en passe de faire trembler ses nombreux homologues et de se hisser désormais parmi les valeurs montantes du si concurrentiel espace metal symphonique à chant féminin ?

Dans ce dessein, Ashavari Anna Joshi et ses acolytes, les guitaristes Alex Oprea et Matt Ozzy ainsi que le batteur Jacob Bechard, continuent de nous abreuver en compositions finement sculptées, en séries d'accords judicieusement échafaudées et en paroles à l'alerte trait de plume. Ainsi, de nature metal symphonique gothique aux relents atmosphérique et progressif, un brin orientalisant, oscillant entre Delain, Within Temptation, Epica, Xandria, Leaves' Eyes, Autumn, Evanescence et We Are The Fallen, le foisonnant opus s'avère à la fois volontiers frondeur, souvent enjoué, parfois épique, plus rarement romantique, témoignant d'une mélodicité plus affinée et immersive que celle de son prédécesseur.

Nous éloignant de ses débuts tâtonnants, le combo nous livre dorénavant une galette aux enregistrements de bonne facture, ne laissant échapper que peu de sonorités parasites, et des finitions moins lacunaires qu'autrefois. Si les lignes de chant accusent encore parfois un léger sous-mixage, les enchaînements inter-pistes tout comme les arrangements instrumentaux signés Spencer Creaghan se révèlent, eux, difficiles à prendre en défaut. Et comme pour mettre les petits plats dans les grands, ont été requis les talents du vocaliste Chris McConnell sur « Amorina » et du violoniste James Hayes à trois reprises. Mais entrons plutôt dans le vaisseau amiral en quête de quelques trésors profondément enfouis...

C'est le plus souvent sur des charbons ardents que nous projette le combo canadien, essaimant quelques pépites sur son passage. Ainsi, succédant au bref et dispensable instrumental d'ouverture « Where Do I Begin? (Intro) » par un subtil fondu enchaîné, le vitaminé et ''delainien'' « If Ghosts Were Men » vogue sur une ligne mélodique toute de nuances vêtue. Mis en exergue par les graciles volutes de la déesse, l'entêtant refrain ne mettra qu'une poignée de secondes pour encenser le tympan. Dans cette veine, au carrefour entre Delain, Within Temptation et Epica, le tubesque et orientalisant « Evil Flamingo » laisse entrevoir de ragoûtantes variations atmosphériques et une interprète aguerrie, s'autorisant dès lors à tutoyer et sans trembler les notes les plus haut perchées. Enfin, issu du précédent effort, le fuligineux et ''evanescent'' « Venus's Rapture » nous assaille de ses riffs graveleux et d'une lead guitare en liesse. Dans ce champ de turbulence, les douces et claires ondulations de la petite sirène, moins timides aujourd'hui qu'hier, sculptent les lignes mélodiques des couplets de ses délicates nuances.

Moins directement orientées vers les charts, d'autres pistes non moins pulsionnelles pourront également s'imposer au pavillon du chaland. Aussi, un headbang bien senti ne saurait être éludé à l'aune de « Dangerous Excuses », galvanisant up tempo dans la lignée de We Are The Fallen. Décochant ses riffs en tirs en rafale adossés à une sanguine rythmique, le brûlot nous octroie parallèlement un solo de guitare du plus bel effet en guise de conclusion. Par ailleurs, la totale refonte de « Utter » lui a conféré à la fois charisme et efficacité. Le diluvien manifeste y a gagné en fluidité mélodique tout en ayant sauvegardé son fringant solo de guitare et ajouté une jolie touche violoneuse. Si l'on y retrouve sa tonitruante rythmique et ses riffs cinglants, l'effort se pare dès lors d'arrangements plus affûtés que naguère. Cette fois débarrassée d'une oppressante empreinte masculine, c'est seule, ou presque, que déambule la déesse, contribuant ainsi à magnétiser le tympan de bout en bout de notre parcours. Un salvateur lifting, en somme. Même traitement pour « From the Ashes », titre ''delainien'' aux riffs mordants et à l'intense rythmique. Si les méandres atmosphériques s'avèrent nombreux et l'enlisement mélodique loin d'être absent, un mixage plus ajusté qu'autrefois permet désormais à la frontwoman de faire valoir ses fines modulations pour mieux nous retenir.

Dans un souci de diversification de l'offre et comme pour calmer le jeu, la troupe a placé un laconique et classique instrumental à mi-parcours de l'opus. Ainsi, le mélancolique et bien-nommé « Cálida Brisa (Interlude) » se pose tel une valse entraînante sur fond d'enveloppantes nappes synthétiques, d'où émerge un accordéon lascif et ondule à l'envi l'archet du violoniste soliste James Hayes, ce dernier n'ayant alors de cesse de faire larmoyer son sensible instrument.

Quand il retient les chevaux, le collectif nord-américain trouve là encore les clés pour nous rallier à sa cause. Ce qu'illustre, tout d'abord, le mid tempo « Sightless » au regard d'un cheminement d'harmoniques éminemment infiltrant et de ses insoupçonnées et troublantes variations atmosphériques. A mi-chemin entre Autumn et Xandria, disséminant ses riffs crochetés, le méfait se dote également de couplets finement ciselés relayés chacun d'un enivrant refrain. Dans cette mouvance, le romantique et ''delainien'' mid tempo « Amorina » est, quant à lui, une véritable invitation au voyage. Dans ce bain orchestral aux doux remous, évolue un duo mixte en voix claires en parfaite harmonie, les cristallines inflexions de la soprano répondant point pour point aux limpides impulsions en voix de gorge de Chris McConnell, rappelant étrangement celles d'un certain Tony Kakko (Sonata Arctica). On regrettera cependant la présence d'un inutile pont techniciste à une minute de la fin, rompant quelque peu la magie de l'instant posé.

Mais ce serait à l'aune de leurs passages symphonico-progressifs que les progrès se sont avérés les plus flagrants, nos acolytes nous conviant ainsi à de rayonnantes pièces en actes que pourraient leur envier Xandria, Leaves' Eyes ou encore Epica. On sera tout d'abord enivré par le capiteux parfum exhalant de « Forgotten Isle », sculptural et orientalisant mid/up tempo aux riffs tourbillonnants et d'où s'échappe une basse résolument vrombissante. Se plaisant à multiplier ses coups de théâtre, glissant sur une hypnotique sente mélodique et mise en habits de soie par les ensorcelantes patines de la déesse, cette offrande sera apte à retenir plus que de raison un tympan déjà sensibilisé aux vibes de leurs maîtres inspirateurs. Plus encore, à l'image d'un Leaves' Eyes estampé « King of Kings », la chevaleresque, complexe et chavirante fresque « Dead Ashore We Lay » livre ses neuf minutes d'un spectacle épique, abondant en effets de contraste rythmique et où les choeurs sont mis à l'honneur. A la maîtresse de cérémonie, par ses magnétiques oscillations, d'achever de nous convaincre que l'on détiendrait là l'un des gemmes de l'opus...

En dépit de ses mérites, mais sans pour en altérer la portée, la luxuriante rondelle aura concédé un bémol. Ainsi, pourtant pourvu d'une énergie aisément communicative et de grisants gimmicks guitaristiques, tant la linéarité de la sente mélodique que l'inaltérable répétibilité des séries d'accords jaillissant du tempétueux « Nightmare Reality » pourraient bien avoir raison des plus tenaces des motivations. On passera donc son chemin, cette fois-ci.

Aussi, effeuille-t-on une œuvre d'envergure, aussi charismatique que fortement chargée en émotion, qui se livre au fur et à mesure des écoutes. Force est d'observer que la formation canadienne n'a pas plaint sa peine, nous offrant dès lors un album à l'ingénierie du son plutôt soignée, aux compositions plus abouties aujourd'hui qu'autrefois, et des plus attachants. A la fois fringant, énigmatique et romanesque, ce méfait s'avère également diversifié quant à ses ambiances et ses joutes oratoires, laissant entrevoir une frontwoman bien installée, désormais en mesure de procurer quelques frissons. De plus, les lignes mélodiques se sont affinées et le potentiel technique aiguisé, nos acolytes pouvant dès lors faire jeu égal avec leurs homologues générationnels, et ce, au point d'aller les défier sur leur propre terrain...

Si le combo nord-américain a concédé l'une ou l'autre baisse de régime et accusé un manque cruel de prise de risques, il a, en revanche, étoffé son message musical en arrangements de bon aloi et élargi le champ des possibles en matière d'exercices de style, avec quelques belles réussites à la clé. Loin de ses titubants débuts, et quelque six années après sa création, à l'aune de cette luxuriante et captivante galette, la troupe peut d'ores et déjà constituer un sérieux espoir du registre metal symphonique à chant féminin mais aussi un redoutable challenger avec lequel il faudra désormais compter. Décollage amorcé pour l'escadron canadien...


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