Reframed

ajouter les paroles de l'album
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
14/20
Nom du groupe At Dawn's Edge
Nom de l'album Reframed
Type EP
Date de parution 25 Septembre 2018
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 Sightless
Ecouter03:45
2.
 Evil Flamingo
Ecouter05:06
3.
 Utter
Ecouter04:29

Durée totale : 13:20

Acheter cet album

 buy  buy  buy  buy  buy  buy  buy
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

At Dawn's Edge



Chronique @ ericb4

06 Fevrier 2020

Acoustiquement vôtre...

Loin de suivre une voie toute tracée, la carrière d'un groupe emprunte parfois une voie alternative ponctuée de moult chemins de traverse, essaimant çà et là d'insoupçonnées digressions, voire d'inespérés soubresauts. Une parenthèse, fût-elle minimaliste, qui pourrait s'assimiler à une respiration nécessaire, une irrépressible quête d'un ailleurs, un regard pluriel porté sur son œuvre, ou plus encore, une fusion des trois volets, à l'instar de ce combo canadien créé en 2011 à Toronto. Aussi, impulsé par un encourageant « Through Glass Eyes » (2017), son premier album full length, l'inspiré collectif nord-américaine n'aura pas mis bien longtemps pour réinvestir les studios, à sa manière...

Le voici de retour un an plus tard avec, sous le bras, son second EP, « Reframed », une laconique auto-production où guère plus de trois pistes sont gravées sur un ruban auditif d'à peine 13 minutes. Aussi, la soprano Ashavari Anna Joshi, les guitaristes Alex Oprea et Matt Ozzy ainsi que le batteur Jacob Bechard se sont-ils attelés à revisiter trois des treize titres de leur précédente et plantureuse livraison, nous octroyant dès lors une œuvre exclusivement en acoustique, accompagnés pour l'occasion d'expérimentés musiciens de studio. Loin de s'être contentés de les plagier, nos acolytes ont conféré à ces espaces d'expression une tonalité singulière, moult sonorités aussi savoureuses qu'inédites, offrant ainsi une troublante et heureuse alternative à leur œuvre metal symphonico-progressif et atmosphérique, originellement inspirée par Delain, Within Temptation, Epica, Xandria, Leaves' Eyes, Autumn, Evanescence et We Are The Fallen.

Aussi, traditionnellement frondeur, volontiers enjoué, un tantinet épique, le menu propos se fait-il plus atmosphérique, romantique et authentique que naguère. Ainsi, riffs épais, basse vrombissante et double grosse caisse se voient relayés par deux guitares sèches en parfaite harmonie, une basse émoussée, une caressante darbouka et une batterie réduite à sa plus simple expression, ici reléguée à l'arrière-plan. Tout comme son aîné, l'opus jouit d'un enregistrement de bon aloi, de finitions passées au crible et surtout d'arrangements d'excellente facture. S'observe, en prime, un mixage plus ajusté aujourd'hui qu'hier, lignes de chant et instrumentation occupant à parités égales l'espace sonore. Mais installons-nous confortablement pour un instant privilégié tout de feutre vêtu...

Les passages sélectionnés parmi les plus enfiévrés se révèlent propices au total enivrement de nos sens. Dans cette dynamique, à la confluence entre Delain, Within Temptation et Epica, le frondeur, orientalisant et tubesque « Evil Flamingo » prend ici une coloration profondément intimiste. On y retrouve les subtiles variations atmosphériques d'origine tout en découvrant une interprète un brin plus aguerrie, s'autorisant plus encore à tutoyer et sans trembler les notes les plus haut perchées. Sous couvert de légères et magnétiques percussions calées sur un mid tempo d'une régularité métronomique et d'une basse résolument ronronnante, l'envoûtant méfait se double d'un duo de guitares acoustiques au picking aussi alerte que saisissant. Plus étonnant encore, le mordant et mélodieux « Utter », déjà remastérisé depuis « First Contact », leur premier EP, se muant ici en un félin low tempo empreint d'une confondante sensualité. Cette fois, guitares électriques et violons auront cédé la place à un fringant jeu de correspondances entre deux guitares acoustiques au slide effilé et exécuté avec maestria. A la sirène, eu égard à ses limpides et chatoyantes inflexions, de contribuer à rendre l'instant tamisé des plus hypnotiques...

Optant, par ailleurs, pour l'adaptation d'apaisantes séries de notes à un paysage acoustique, le combo réservera, là encore, d'alternatifs et non moins séduisants enchaînements d'accords. Ce qu'atteste « Sightless », mid tempo au carrefour entre Xandria et Autumn, originellement calé sur un riffing crocheté, octroyant alors de troublantes variations atmosphériques. C'est désormais une caressante couverture percussive doublée d'un fin et américanisant staccato à la guitare sèche qui prennent le relais, délivrant dès lors d'inédites et grisantes sonorités. Etat de fait qui n'a nullement empêché le groupe de conserver le cheminement d'harmoniques d'origine. Sur cette mer d'huile se meuvent les cristallines et pénétrantes oscillations d'une interprète bien habitée, alors au faîte de son art. Ce faisant, tout en préservant la traditionalité de leur structure et ligne mélodique, couplets délicats et refrains fondants trouvent une seconde jeunesse. Un judicieux et délicat trait d'union entre passé et présent, en somme.

On ressort de notre courte traversée gagné par l'agréable sentiment que le groupe, loin d'avoir reproduit ses gammes à l'identique, s'est ingénié à partager une tout autre et non moins seyante vision de son œuvre. Affranchie de toute instrumentation ''metallisante'', cette brève offrande n'en révèle pas moins de séduisants atours, de troublantes et authentiques sonorités, tout en véhiculant une énergie certes contenue mais des plus frissonnantes. Si l'ingénierie du son tout comme les arrangements s'avèrent une nouvelle fois soignés, on regrettera cependant de n'avoir que ces trois seules pistes, au demeurant déjà connues, pour nous sustenter. On comprend dès lors que la menue rondelle jouerait davantage le rôle de parenthèse dans le parcours du combo que celui d'un message musical majeur. Un kiff acoustique livré par la formation canadienne, en somme, et qui, telle une légère en enveloppante brise marine, ne manquera pas de se lover dans le pavillon du chaland pour ne plus en ressortir...

0 Commentaire

0 J'aime

Partager
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire

Autres productions de At Dawn's Edge