C’est en 2004, à Sheffield au Royaume-Uni que se forme Bring Me the
Horizon, plus connu sous l’acronyme BMTH. Les membres qui le composent sont très jeunes, avec une moyenne d’âge oscillant vers les 16 ans seulement. Le nom choisi vient directement d'une phrase extraite du premier film Pirates des Caraibes, où à la fin, le capitaine
Jack Sparrow dit "Now, bring me that horizon.". Le groupe débute sa carrière musicale avec un premier EP au doux nom de
This Is What the Edge of Your Seat Was Made For, sous le label Thirty Days of
Night Records, avant d’être réédité par Visible Noise plus tard. L’enregistrement du disque s’est fait assez rapidement, en seulement deux week-ends.
De prime abord, on serait tenté de considérer cet œuvre comme du metalcore. BMTH nous livre une musique frénétique et agressive dans la plus pure tradition du genre. Mais au fil de l'écoute, plusieurs éléments directement issus du deathcore apparaissent, notamment avec les vocaux. Le vocaliste
Oliver Sykes nous assène dès le début des hurlements aigus en totale opposition aux vocaux graves qui ont toujours été privilégiés par la scène metalcore américaine de l’époque (
Killswitch Engage et
Shadows Fall en tête) et par la forte présence de growls et de screams hardcore. La combinaison de ces trois types de vocaux et l’absence de chant clair est caractéristique du deathcore. L’influence de ce genre est également présente dans la musique, avec la forte présence de breakdowns lourds et brutaux tout au long des chansons qui composent l’EP. A une époque où le deathcore était pratiquement limité qu’au premier album des canadiens de
Despised Icon, véritables pionniers du genre, il serait peut-être plus correct de considérer This Is What… comme une production deathcore, parmi les premières du genre.
Malgré le jeune âge de la formation, il est assez impressionnant de voir la cadence avec laquelle le groupe nous livre riffs destructeurs, breakdowns massifs et passages s’inspirant du côté direct et spontané du thrash. L’excellent « Rawwwrr !! » en est le meilleur exemple, avec ses riff très headbangangs, son impressionnant breakdown final qui nous met une raclée et sa structure chaotique qui ne laisse place à aucun temps mort. Sans oublier
Oliver Sykes qui nous fait littéralement une explosion de violence en mettant en avant tout ce dont il est capable de faire, faisant de « Rawwwrr !! » la meilleure chanson de l’EP. «
Traitors Never Play
Hangman » nous prouve leur capacité à surprendre avec ses deux breakdowns suivis assez inattendues et son final pour le moins… disons inhabituel. « Who Wants Flowers When You’re
Dead ? Nobody » fait preuve d’un certain effort de composition, avec aucun plan qui se répète en presque 5 minutes de durée.
Les paroles portent sur des thèmes habituels d’adolescents énervés. Par exemple, sur « Re : They Have no
Reflections », ça parle des amis au lycée qui subitement deviennent des vrais enfoirés (ne le cachons pas, on a tous vécu ça…), il en est de même pour la chanson «
Traitors Never Play
Hangman ». « Rawwwrr !! » traite du fait que la vie ne tient que sur un fil et qu’il faut en profiter un maximum (elle a été inspiré par le décès d’une connaissance du chanteur), et « Who Wants Flowers When You’re
Dead ? Nobody » semble parler de vengeance.
Le résultat est un EP qui se savoure facilement, les chansons sont suffisamment biens construites et exécutées pour qu’on y revienne. Au final, le seul gros défaut de This Is What… est la courte durée de son format, car quatre chansons c’est bien mais c’est trop peu, ça nous laisse vite sur notre faim. On peut aussi, peut-être, reprocher un petit manque de personnalité, mais vu l’âge de ses membres et la courte durée du disque, c’est pardonnable. Quoi qu’il en soit, ce premier EP laisse entrevoir un grand potentiel chez BMTH, car livrer quelque chose de pareil à seulement 15/16 ans, ça reste quand même assez impressionnant. Potentiel qui sera très largement confirmé deux ans plus tard avec la sortie du premier album, l’excellent
Count Your Blessings, qui va voir le groupe prendre un virage 100% deathcore pour notre plus grand bonheur.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire