La première chose qui vient à l’esprit en voyant cette pochette est qu’il est difficile de faire plus horrible : une silhouette rose sur fond noir… Est-ce une nouvel album de The Cure ? Le best-of de Georges Michael ? Une compilation Disco avec
Earth,
Wind &
Fire et Patrick Hernandez peut-être ? Non il s’agit bien d’un groupe de
Metal norvégien nommé
She Said Destroy évoluant grosso-modo dans le très à la mode Death mélodique et qui propose avec
This City Speaks in Tongues (2008) leur second full-lenght chez
Tabu recordings.
Dès les premières notes de
This City Speaks in Tongues, on sent clairement une ressemblance avec les américains de
The Black Dahlia Murder : des rythmes véloces, des guitares mélodiques, un batteur alternant parties Thrash et blast-beat, et un chant aux relents core, on est loin du Death
Metal lourd et puissant à la norvégienne comme le pratiquent
Zyklon, Bloodred Throne ou Myrskog.
La diarrhée de combos Death mélodique aux influences Hardcore inondant le marché à l’heure actuelle va désormais jusqu’à contaminer la Norvège et ses montagnes qu’on croyait immunisées contre ce genre de produits (à quand le Rock de surfeur à La
Red Hot ?) … Cependant
She Said Destroy parvient à se démarquer un peu en insufflant un petit côté technique et des riffs saccadés qui ne sont pas sans rappeler
Meshuggah, la similitude est parfois évidente notamment sur un We
Will Never Learn schizophrénique alternant accélérations, passages alambiqués et acoustiques.
Le quatuor sait aussi alourdir son répertoire comme sur An Age of Leeches ou encore Consider This A Warning qui est (un petit peu) plus proche d’un Death
Metal dans les règles de l’art. En revanche des titres comme I Love This Place, ses guitares mielleuses et ses breaks soporifiques agacent singulièrement malgré un final plus furieux.
Comme de nombreux combos à l’heure actuelle,
She Said Destroy tente de s’engouffrer dans la vague
Deathcore mélodique en mélangeant un peu tout ce qui lui passe sous la main, mais la mayonnaise ne prend que rarement et le résultat est assez bancal. Au final
This City Speaks in Tongues n’est pas un mauvais album (en témoigne le massif et inspiré No Zen par exemple) mais il manque une ligne directrice claire et une personnalité plus affirmée pour prétendre s’extirper de la masse.
Les inconditionnels de
Deathcore mélodique peuvent tenter leur chance car ce disque est pile dans l’ère du temps et finalement d’une qualité acceptable, pour ma part je vais vite me replonger dans le dernier
General Surgery…
BG
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