The World Within

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18/20
Nom du groupe Regardless Of Me
Nom de l'album The World Within
Type Album
Date de parution 20 Mars 2009
Style MusicalMetal Progressif
Membres possèdant cet album5

Tracklist

1.
 City of Glass
 04:03
2.
 No One Cares
 03:59
3.
 Regardless
 03:56
4.
 Wounded
 03:46
5.
 The Counterfeiter
 04:46
6.
 For Eternity
 04:38
7.
 The Morning Light
 04:01
8.
 So Cold
 05:08
9.
 The Nature
 03:25
10.
 The World Within
 09:10

Durée totale : 46:52

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Regardless Of Me


Chronique @ ericb4

20 Novembre 2014

Une encourageante première esquisse.



Une entame de belle facture que nous a concocté là ce groupe italien encore méconnu sur la scène metal internationale. C'est dans le registre particulier du metal progressif qu'Emiliano Sicilia a sollicité ses acolytes pour nous offrir cet opus d'une dizaine de titres aux ambiances variées et aux mélodies raffinées. Sachant jouer des contrastes avec habileté, à l'instar de l'artwork de la pochette, le combo nous installe à bord de son vaisseau amiral pour un voyage musical aux sonorités envoûtantes.

Pour nous accueillir, en première ligne vocale, la chanteuse Pamela Manzo s'avance, suivie du bassiste et vocaliste Enrico Cassano, du batteur et percussionniste Fulvio Torresani et bien sûr du guitariste, programmeur et vocaliste Emiliano Sicilia. A eux quatre, ils nous proposent de les suivre dans leurs pérégrinations atmosphériques, tout en ne s'écartant que rarement de leur ligne de conduite éminemment prog. Le propos musical d'ensemble se veut donc cohérent, à l'image de leurs compositions fort bien charpentées et de leurs textes délicats.

On déambule alors dans un environnement orchestral d'une densité enveloppante, dans la lignée d'Autumn. De leur côté, les successions d'accords déployées ne sont pas sans rappeler celles de One Without. Sur le plan atmosphérique, quelques passages éthérés s'inscrivent dans la même veine que ceux de The Flaw. Concernant la partie vocale, les notes sensuelles délivrées par Pamela s'assimilent à celles de Harry Hägglund (Passionworks). Fort de ces courants d'influence stylistique, le groupe ne manque pas d'atouts pour nous convier à son banquet instrumental riche en arpèges.

Tout d'abord, cet album jouit d'une lumière harmonique difficile à prendre en défaut. Ainsi, les espaces instrumentaux où se meuvent la plupart des pistes sont aptes à cueillir nos émotions. L'empreinte vocale de l'interprète vient parachever ce travail d'embrigadement de nos sens par ses douces inflexions, toujours justes, rarement lyriques, jamais palotes non plus.

Le fil conducteur de nature prog se pare parfois d'une rythmique entraînante, sur fond de double-caisse épaisse et d'incisifs riffs de guitare, tout en suivant un chemin mélodique convivial. "The World Within", véritable fresque et titre éponyme de l'album, répond à cette description en ce que ses riffs cinglants nous propulsent sur des couplets bien solides et des refrains fondants. Sur plus de neuf minutes s'expriment aussi des choeurs, ainsi qu'un beau solo de guitare. Ce morceau nous surprend même à changer de couplet, sans nous heurter toutefois, ni nous déconnecter avec la philosophie de cette plage. On y adhère donc sans retenue. Dans un même climat orchestral, l'entraînant "Regardless" se fait nuancé et enchante par la mélodicité de ses refrains, eux-mêmes enjolivés par les limpides perles de pluie vocales disséminées par la chanteuse.

Outre sa visée résolument invitante, le prog se double quelquefois d'une empreinte metal relevant du symphonique ou du gothique. Ainsi, "So Cold", mêlant une voix douce aux refrains devenus plus mordants sur fond de rythmique roborative et de riffs rondelets, est d'obédience gothique. Une présence synthétique parsème le titre de ses notes énigmatiques alors qu'un superbe solo de guitare finit par nous convaincre de l'efficacité technique du corps orchestral. Plus tortueuse, l'entame "City of Glass", d'inspiration symphonique, séduit par le rayonnement harmonique de ses refrains. Une voix aérienne et aux modulations addictives est aux prises à la fois avec des riffs grisants tout le long et un solo de guitare au final. On a donc bien des raisons de ne pas bouder son plaisir à l'écoute de ce déploiement d'effets.

A certains moments, le tempo devient plus lent, pour nous convier à des plages plus soft, sans renier la ligne de fond prog propre au style du groupe. C'est ce que prouve la ballade "The Morning Light" où un délicat piano cède peu à peu le pas à un souriant tapis synthétique qu'on se plaît à parcourir. De son côté, le corps vocal s'amplifie lorsque des choeurs viennent habiter couplets et refrains de leur présence. Tout aussi soft mais un poil plus pénétrant, "No One Cares", par ses riffs roulants et son synthé reptilien et hypnotique nous dirige vers des refrains plutôt raffinés. Un break opportun précède une bondissante reprise vocale précisément arrimée sur ces derniers. Enfin, l'embrasement progressif se fait aussi sur le versant instrumental. C'est justement sur ce terrain rythmique que "For Eternity", usant des mêmes ingrédients que les deux titres sus-cités, nous impose un solo ainsi que quelques tonalités en mutation, notamment sur les refrains.

Le groupe n'aura pas oublié non plus de nous octroyer un titre instrumental, à mi-parcours. C'est alors que de subtils et fringants arrangements aux claviers, habillant élégamment "The Counterfeiter", viennent nous caresser les sens. A partir d'un piano esseulé s'invitent des coulées de lave synthétiques prêtes à nous submerger de leur flamboyance progressive. Et ce, sur fond de riffs à l'affut et d'une féline rythmique. Surgi de nulle part, tel un boa sorti de sa léthargie, un break inattendu se fait jour avant que n'émerge une reprise d'ensemble à fleur de peau.

Pour le reste, on ne sera pas décontenancé par l'étrange "Thy Nature", aux refrains sombres et aux changements de tonalité, même si la ligne mélodique n'est pas des plus délicates. Grâce à ses refrains mieux customisés, son rythme syncopé et ses riffs acides, "Wounded", quant à lui, n'est pas non plus dénué d'intérêt.

Malgré tant de qualités, certains défauts de production émaillent cependant la surface de l'ardoise. Les finitions sont notamment à reconsidérer, que ce soit sur les enchaînements, les fins de pistes, parfois un peu abruptes, ou encore l'organisation de la tracklist. Enfin, on aurait pu souhaiter un peu plus d'allonge concernant le nombre de morceaux.

Amateurs de metal prog ou symphonique sont autant de publics que pourrait toucher ce groupe encore un peu balbutiant. Joliment coloré, leur album devrait même trouver un écho favorable auprès d'un auditorat élargi. Relativement accessible, cet opus renseigne déjà sur les intentions avouées du groupe de parvenir à nous charmer. Et la magie opère assez souvent, il faut bien le reconnaître. De quoi nous ravir et patienter jusqu'àu prochain album du groupe, même si on était en droit d'espérer un supplément d'originalité au sein de cette première esquisse.













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