Après son départ de
Sabbat, avant l'enregistrement du pitoyable "The Mourning Has Broken", troisième
Sabbat qui n'aurait jamais dû voir le jour, Martin Walkyier, le lutin anglais fonda
Skyclad avec des anciens
Satan. Quelques mois après, sortit ce premier
Skyclad, qui prolongea le plaisir des fans de
Sabbat, tant l'esprit lyrique, revendicatif et thrashmetal des deux premiers
Sabbat est présent dans cet opus, en plus soigné et moins brut toutefois.
Majoritairement thrash jusqu'au bout de l'épée ("Our
Dying Island" que l'on croirait sorti de "History Of A Time To Come"), mais pas que, les influences heavymetal classieuses sont très présentes tout au long de l'album. De
Sabbat, ce premier album a conservé les nombreux changements de rythmes, breaks et autres ponts à l'intérieur d'un même morceau, la voix crachée et saccadée de Martin, ainsi qu'un lyrisme à toute épreuve, orienté "écologique", cher à notre vocaliste. Ce dernier point restera la marque de fabrique de
Skyclad avec moult jeux de mots et autres contrepètries.
Inspiré, vif, rapide, le premier
Skyclad ne peut finalement être rattaché ni à la scène Bay-
Area, ni au thrash allemand, constituant ainsi son originalité. Qui plus est, le premier morceau inspiré par le folk fait ici son apparition, au demeurant très bien intégré au reste de l'album, et excellent. "Widdershins Jig", dansant et rapide, préfigure ainsi le style folk dans son impact et légitime le mariage entre ces deux mouvements à priori pas forcément compatibles au premier abord. Les deux morceaux-interludes renforcent d'ailleurs cette tendance acoustique, et insufflent une ambiance appropriée sans casser le rythme de l'album.
D'une durée idéale, l'album bénéficie de l'apport des deux guitaristes de
Satan, Steve Ramsey et Graeme English, apportant ainsi cette touche NWOBHM quelque peu modernisée, mais bien présente. Sans aucun morceau de remplissage, l'album plaira au fans de thrash classieux comme de speedmetal.
Finalement jouissif et percutant, parsemé ça et là d'interventions et breaks inattendus et toujours à propos, le premier
Skyclad est incontestablement une vraie réussite, marquant ainsi la renaissance de Martin Walkyier et de ses nouveaux acolytes.
Après le bref épisode The Clan Destined, dans la veine de Skyclad, les nouvelles de Martin Walkyier se font très rares. Dommage, d'autant qu'il était prévu qu'il chante sur le dernier Hell, sans pour autant convaincre à s'adapter au style purement heavy du groupe. Projet abandonné en cours de route donc.
Effectivement, les dates de sortie sont très proches entre le troisième Sabbat et cet album. C'est d'ailleurs leur seul point commun, tant la différence de qualité est palpable.
Bien vu pour la chronique
Merci Jérome pour la chro (qui m'avait jusqu'alors échappée) de ce superbe album.
Je ne l'avais pas fait tourner depuis très longtemps et j’ai halluciné ce matin d’entendre à quel point ce skeud aurait (presque) pu sortir sous le nom de Sabbat. Que c'est bon de (re)tomber en amour - comme disent nos amis du Québec - !
Sinon, par raport à ce que tu écris concernant la présence des deux (ex) guitaristes de Satan, Graeme English ne joue t'il pas uniquement de la basse sur ce disque (et un peu d'acoustique)? Ou alors j'ai mal compris ce que tu as voulu dire.
Avec au dos du livret (superbe livret d’ailleurs, de l’édition first press de chez Noise), cette citation de Shakespeare : "they are as sick that surfeit with too much as they that starve with nothing. it is no mean happiness." Mouais, si je pige l'idée, perso je préfère quand même largement avoir les poches pleines
Sur mon exemplaire CD il y a une faute dans le titre sur la tranche du boîtier, c'est écrit Mather au lieu de Mother... du coup je me demande si ce n'est pas un bootleg mais sinon rien n'attire l'attention à part cela.
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