The Undivided Light

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17/20
Nom du groupe Chaostar
Nom de l'album The Undivided Light
Type Album
Date de parution 23 Mars 2018
Membres possèdant cet album17

Tracklist

1.
 Tazama Jua
Ecouter03:48
2.
 Blutbad
Ecouter04:25
3.
 Stones and Dust
Ecouter04:59
4.
 The Undivided Light
Ecouter05:11
5.
 Memniso
Ecouter06:15
6.
 Silent Yard
Ecouter10:51
7.
 Ying & Yang
Ecouter07:09

Durée totale : 42:38

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Chaostar



Chronique @ ericb4

18 Avril 2018

Un retour en force de la formation hellénique...

Cinq années déjà se sont envolées depuis le délicat et enivrant « Anomima » et l'on pensait, légitimement, le projet du collectif grec à jamais enterré. Ce serait faire fi de son extrême ténacité et de sa détermination à embrasser une carrière à long terme. Aussi, le voici sur les starting-blocks, prêt à relever le défi de faire chavirer nos cœurs plus longuement encore. Et ce, à l'aune de ce cinquième album full length dénommé « The Undivided Light » ; sensuelle et troublante galette sortie, tout comme son aînée, chez Season Of Mist, et s'écoulant sur un ruban auditif de 43 minutes où s'enchaînent sereinement sept pistes de durées variables. Quelques vingt années séparant la réalisation de cet opus de la création de l'inspirée formation athénienne, on subodore que le menu proposé aura toutes les chances de stimuler nos papilles, ou plutôt nos pavillons...

Le combo hellénique a essuyé de profondes mutations au cours de sa carrière, pour se stabiliser aujourd'hui autour d'un quartet conjuguant les compétences de : Christos Antoniou (Septicflesh), aux guitares, claviers et orchestrations (depuis 1998) ; Androniki Skoula, en qualité de frontwoman ; Charalampos Paritsis, au violon électrique ; Nick Vell (Descending, Lucifer's Child), à la batterie et aux percussions. De cette nouvelle collaboration émane une indéfectible cohésion groupale, à l'initiative d'un projet metal atmosphérique gothique et progressif aux touches Dark Ambient, dans la veine d'Elend, et à l'empreinte atmosphérique/death symphonique, dans la lignée de leurs compatriotes Septicflesh. Dans ce dessein ont été sollicités les talents d'invités tels que : .la violoncelliste grecque Kiara Konstantinou ; le joueur de duduk arménien Vahan Galstyan ; la joueuse de santour grecque Stella Valasi ; les guitaristes égéens George Emmanuel (Lucifer's Child, Rotting Christ) et Giorgos Eleutheriou (Never-Trust) sur « Ying & Yang » ; la jeune vocaliste hellénique Margarita Stadler sur « Blutbad ». A l'image d'une telle distribution, on se dit alors que notre patience saura être récompensée...

A l'image du trait affiné de l'artwork de la jaquette, d'inspiration néo-romantique, on découvre une galette sensible et frissonnante, à l'ambiance évanescente, parfois éthérée, jouissant d'une logistique particulièrement soignée. Le temps a manifestement joué en la faveur de nos acolytes, les enregistrements ne souffrant que de rares sonorités résiduelles, le mixage s'avérant parfaitement ajusté entre lignes de chant et instrumentation et les finitions loin de manquer à l'appel. Une ingénierie du son finement échafaudée qui trouve écho dans un set de compositions aux portées judicieusement élaborées, aux accords savamment sculptés et aux hypnotiques lignes mélodiques ; indices révélateurs des louables ambitions affichées par l'inspiré combo grec. Ce nouveau manifeste confirmera-t-il le potentiel pressenti à l'écoute de ses aînés ? Serait-ce là l'album de la consécration venant couronner ses quelques vingt années d'expérience ? Un tour du propriétaire s'impose...

C'est dans une ambiance quasi mystique, qu'elle cultive au rang d'un art, que la troupe parvient le plus naturellement du monde à nous happer en son sein. Ainsi, on restera sous le joug des cristallines modulations de la sirène sur « Tazama Jua », entraînant effort atmosphérique symphonique déambulant sur d'enveloppantes nappes synthétiques. A mi-chemin entre Elend et Nightwish (première période), et calée sur une section rythmique d'une régularité métronomique, cette seyante offrande se double d'une envoûtante empreinte folk dans le sillage d'Eluveitie. Dans cette mouvance, on appréciera tant la profondeur de champ acoustique que les subtiles variations rythmiques de « Memniso » ; piste techniquement complexe où s'enchevêtrent une dense assise instrumentale samplée et les sinuosités d'un pénétrant duduk, sous couvert d'abyssales impulsions vocales semblant jaillir des entrailles de la Terre.

Par ailleurs, quand ils flirtent avec le symphonique progressif, nos acolytes ne trouvent pas moins les clés pour magnétiser le tympan. Ainsi, on retiendra « Stones and Dust » tant pour ses arrangements nightwishiens qu'au regard de l'insoupçonnée gradation du corps instrumental. Dans ce bain orchestral aux chavirants remous, le large spectre vocal de la maîtresse de cérémonie s'immisce. Aussi, imposant son autorité, cette dernière ira jusqu'à flirter avec les notes les plus haut perchées, tutoyant alors les étoiles. Et comment passer outre la fresque « Silent Yard » qui, au fil de ses 11 hypnotiques minutes, se révèle être une invitation à la méditation transcendantale ? A pas de loup, l'orchestration déploie ses effets, sous-tendue à la fois par de gracieux arpèges au piano, les vibrations magnétiques d'un mystérieux santour auxquelles répondent en écho les oscillations d'un duduk aux abois. Parallèlement évoluent de profondes et infiltrantes inflexions vocales, d'une tenue exemplaire, dispensées par la sensible interprète. S'il s'avère techniquement complexe et si le cheminement mélodique n'est pas des plus catchy, le parfum ambré et l'atmosphère capiteuse qui s'en dégagent laisseront quelques traces dans les mémoires de ceux qui y auront goûté.

Lorsqu'il ralentit le cadence, le quartet égéen nous convie à quelques espaces voués à une totale zénitude et semblant s'étirer longuement sans que rien ne vienne troubler la quiétude de l'instant posé. Ainsi, les aficionados de moments tamisés ne bouderont pas leur plaisir sur l'énigmatique et néanmoins troublant « Blutbad » ; pièce néoclassique/opératique et progressive où les saisissantes envolées lyriques de la déesse viennent en contre-point des vocalises de sa jeune acolyte. Impression d'apaisement de nos sens ressentie également sur le céleste « Ying & Yang » ; aérienne offrande où un captateur duet de guitares acoustiques seconde les fondantes volutes d'une frontwoman au faîte de son art. Tout en finesse, la cadence rythmique prend l'ascendant, nous plongeant alors dans un bain orchestral aux doux remous, d'où s'extirpent d'authentiques sonorités, fleurant bon une profonde quiétude que rien ni personne ne semble pouvoir troubler.

Irait-on jusqu'à soutenir que ce méfait est un sans-faute ? Pas tout à fait. En effet, on éprouvera quelques difficultés à suivre les enchaînements d'harmoniques et à trouver une cohérence mélodique sur l'orientalisant et symphonisant « The Undivided Light ». En dépit d'une belle montée en puissance du convoi orchestral à mi-morceau et de la sculpturale présence vocale de la maîtresse de cérémonie, la sauce ne prend pas vraiment.

Ainsi, le combo hellénique nous octroie une œuvre magnétique, profonde, hors du temps, jouissant d'une atmosphère tamisée et de la maturité compositionnelle de ses auteurs. Ce message musical devra néanmoins se laisser le temps de l'imprégnation opérer pour en déceler ses multiples facettes. Une opiniâtreté toutefois payante car, aux fins de ce voyage en apesanteur, le chaland éprouvera un rare sentiment de plénitude. Complexe et éthéré, élégant et racé, ce nouvel opus signe le grand retour de nos acolytes, permettant ainsi à son auditorat de renouer avec ce projet. Un bémol empêche cependant le collectif de caresser l'espoir de brandir là son bâton de maréchal. C'est dire que si l'on ne détient pas l'album de sa consécration, on s'en rapproche sérieusement...

4 Commentaires

9 J'aime

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hadsonners - 23 Avril 2018:

Merci beaucoup pour cette chronique, j'ai découvert ce groupe tout récemment et je suis tombé sous le charme. Cet album m'a bluffé. Il faut préciser que d'habitude je suis allergique au Metal Symphonique non Extreme, Nightwish est pour moi une purge, totalement kitch et mielleux avec des arrangements dignes de blockbusters hollywoodiens bas de gamme, une musique manquant totalement de finesse et très superficielle.

Les Sonata Arctica, Epica, Within Temptation m'évoquant le même ressenti.

Autant dire que j'ai été surpris et dans le bon sens quand j'ai posé une oreille sur cet album.

Une vraie réussite sur tous les points. Une chanteuse époustouflante ( et pas seulement parce qu'elle atteint des notes hautes ), une composition complexe et fouillée et des musiciens accomplis pour accompagner le tout.

Par contre petite remarque Christos Antonious est toujours dans Septicflesh, je pense à propos que c'est en partie grâce à lui que Chaostar est ce qu'il est, étant donné que Antonious a fait le conservatoire et qu'il maitrise la composition dite classique.

ericb4 - 23 Avril 2018:

Merci à toi! J'ai également été séduit tant par le potentiel technique que par les qualités mélodiques et vocales dont a fait preuve ce combo grec tout au long de cet opus. Un album aux harmoniques parfois peu convenus, qui se laisse savourer à chaque fois un peu plus au fil des écoutes. 

Sinon, erreur corrigée concernant l'inscription de Christos Antonious chez Septicflesh. Merci pour ces précisions.

hadsonners - 24 Avril 2018:

Plus je l'écoute plus il se révèle, cet album a clairement plusieurs niveaux de lecture, une ambiance froide mais pourtant terriblement accrocheuse, envoutante... Particulier et clairement singulier, je ne reconnais rien de ce qui se fait habituellement dans le Metal Symphonique...

Je trouve au final ta note presque sévère. Cet album est véritablement superbe.

J'imagine que tu lui as trouvé quelques longueurs peut être ?!

ericb4 - 20 Mai 2018:

Désolé pour ma réponde tardive, mais je n'ai pas perdu de vue ton observation. J'ai simplement laissé passer un peu de temps pour prendre davantage de recul sur l'oeuvre. Et ce, afin de multiplier et d'approfondir encore les écoutes ; ce qui n'a pas été sans effets sur la reconsidération de la note.

Aujourd'hui, je pense qu'on peut sans souci attribuer un très bon 16 à ce solide et envoûtant album ; album dont je ne me lasse pas et pour lequel même le titre qui m'est apparu le moins convaincant passe mieux désormais. 

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