The Uncertain Hour

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16/20
Nom du groupe Graveshadow
Nom de l'album The Uncertain Hour
Type Album
Date de parution 15 Juillet 2022
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album4

Tracklist

1.
 Soldier of 34
 06:04
2.
 Gwynnbleidd
 04:18
3.
 Sea of Apparitions
 03:55
4.
 The Swordsman
 05:28
5.
 Vengeance of Envy
 03:57
6.
 Beautiful End
 04:54
7.
 The Betrayer
 04:12
8.
 Shadow Battles
 04:19
9.
 The Two Lived
 06:45
10.
 Damsel’s Finesse
 07:05

Durée totale : 50:57

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Graveshadow


Chronique @ ericb4

06 Août 2022

Un retour en grâce du quintet nord-américain à l'aune de ce troisième mouvement...

Quatre ans de silence radio envolés déjà avant de voir le combo étasunien réinvestir les studios... Une éternité pour sa fanbase ! Ce qui ne signifie nullement qu'il soit resté tapi dans l'ombre ce laps de temps durant, tant s'en faut...

Pour rappel, le groupe californien fondé à Sacramento en 2012 par le guitariste William Lloyd Walker nous avait gratifiés d'un encourageant EP éponyme, deux ans plus tard, avant de revenir muni de son premier et galvanisant album full length, « Nocturnal Resurrection », en 2015. Trois années supplémentaires lui seront alors nécessaires pour nous livrer son second et dantesque effort, « Ambition's Price ». Porté par cette sémillante offrande, l'inspiré quintet n'allait pas s'arrêter en si bon chemin, non sans s'ingénier à tester à nouveau notre patience...

Conscient des enjeux et des risques courus à se lancer tête baissée dans la mêlée, le collectif reviendra pas à pas dans la course, ne réalisant alors pas moins de trois singles entre 2020 et 2022 – « Gwynnbleidd », « Soldier of 34 » et « The Swordsman » successivement –, soit trois des dix pistes de son troisième et présent opus, « The Uncertain Hour » ; galette généreuse de ses 51 minutes signée, tout comme sa sculpturale devancière, chez le puissant label étasunien M-Theory Audio. Aussi, à la lumière de ce nouvel arrivage, le prolifique quintet serait-il dès lors en mesure de porter l'estocade ? L'opulente rondelle constituerait-elle son bâton de maréchal, susceptible de le porter parmi les valeurs confirmées du si couru registre metal symphonique à chant féminin ?

En réponse à l'évolution conférée à ce projet, le line-up a subi un sérieux lifting. Ainsi, auprès de William se conjuguent dorénavant les talents de : Rachl ''Raxx'' Quinn (DiAmorte, ex-Shokker), chanteuse rock aux toniques inflexions, en remplacement d' Heather Michele Smith, soprano au grain de voix proche de celui de Julia Flansburg (Angelical Tears) et growleuse ; Luci Rae, en lieu et place de Benjamin Armstrong, à la basse ; Bones Padilla (Mudface, ex-Cultural Warfare...), successeur de Roman Anderson (ex-Inebriator), à la batterie, et Aaron Robitsch (Crepuscule, Niviane) à la guitare et aux claviers. Avec le participation, pour l'occasion, de la chanteuse Chelsea Murphy (Dawn Of Ouroboros, Cailleach Calling, ex-Among The Torrent). Une belle brochette, s'il en est, nous incitant à aller jeter une oreille attentive au skeud...

De cette fraîche mais déjà étroite collaboration naît un propos metal mélodico-symphonique gothique et progressif, aux touches dark/death et power un poil plus marquées que naguère. Aussi, effeuille-t-on une œuvre à la fois éruptive, épique, enivrante à ses heures, non sans renvoyer, cette fois, à After Forever, Revamp, Battle Beast, Ancient Bards, Gwyllion, Dark Princess, Tristania, Draconian, et consorts, soit à quelques encâblures de sa rayonnante aînée, plus ''nightwishienne', en l'âme. Sans doute les rocailleuses patines de la frontwoman, la basse vrombissante de Luci Rae et les furieux coups de boutoir de Bonnes Padilla ne sont-ils pas étrangers à cet état de fait.

Produite par Justin Aufdemkampe, guitariste de Miss May I, et mastérisée par Alberto De Icaza (Crossfaith, Uncommon Evolution, Gomorrah, Miss May I), l'offrande ne souffre que d'infimes sonorités parasites tout en octroyant une saisissante profondeur de champ acoustique. Pour mettre les petits plats dans les grands, l'artwork d'inspiration fantastique a été confié à un certain Roman Ismailov, déjà sollicité par Battle Beast, Beast In Black et Ambition's Price, excusez du peu. Mais montons sans plus attendre à bord du vaisseau amiral pour un voyage en eaux tumultueuses...


C'est, en effet, au cœur d'une mer démontée que nous plonge volontiers notre équipage, non sans quelques gemmes disséminées dans son sillage. Dès les premières mesures de l'opus, se déchaînent les tambours et nous assaillent riffs corrosifs et rythmiques en liesse. Ainsi, à mi-chemin entre After Forever, Tristania et Battle Beast, le tempéteux « Soldier of 34 » déverse sa verve tout en se calant sur une sente mélodique certes convenue mais des plus immersives, sur laquelle se greffe la pénétrante empreinte oratoire d'un duo mixte en voix éraillées bien habité, les rocailleuses attaques de la belle se lovant dans les serpes oratoires de son growler d'acolyte. Une pépite d'entrée de jeu, en somme. Dans cette même énergie, c'est d'un battement de cils que le mordant « Vengeance of Envy » aspirera le tympan eu égard à son refrain catchy mis en relief par les rageuses modulations de la princesse, ici muée en une redoutable prédatrice. Calibrés heavy symphonique, à la confluence de Revamp et de Battle Beast, « The Betrayer » et « Shadow Battles », eux, se posent tels de véritables torches incendiaires consumant tout sur leur passage. Et, dans un cas comme dans l'autre, la magie opère, une fois encore.

Dans une même dynamique mais dans une veine power symphonique, d'autres pistes pourront à leur tour laisser quelques souvenirs impérissables à ceux qui y auront plongé le pavillon. Ainsi, non sans renvoyer à Ancient Bards, le frétillant « Gwynnbleidd » comme le frondeur « Sea of Apparitions » essaiment leur martelant tapping tout en maintenant une cadence effrénée jusqu'à leur terme. Recelant de truculents gimmicks guitaristiques et mis en exergue par les puissantes impulsions de la sirène, les deux frénétiques méfaits pousseront à un headbang bien senti et quasi ininterrompu.

S'il a, par ailleurs, investi quelques efforts dans le si couru mais parfois redouté exercice des duos féminins, le combo s'en sort avec les honneurs. Ce qu'atteste « The Swordsman », impulsif effort power symphonique gothique au carrefour entre Dark Princess et feu Gwyllion. Dans un vaste champ de turbulences, évolue un duo féminin en parfaite osmose, les puissantes envolées de Chelsea Murphy trouvant leur pendant dans les non moins saillantes patines de la frontwoman. Et la sauce prend, là encore, sans tarder. Mais le magicien aurait encore d'autres tours dans sa manche en réserve...

Quand le convoi instrumental ralentit un tantinet la cadence, nos compères trouvent, là encore, les clés pour nous retenir, un peu malgré nous. Ce que prouve le ''draconien'' mid tempo « Beautiful End » au regard de ses enchaînements intra piste des plus sécurisants et d'un duo mixte en parfaite symbiose. Empreint de noirceur, recelant une mélodicité certes un poil linéarisée mais apte à procurer quelques frissons, et ne relâchant son étreinte qu'en de rares instants, l'énigmatique manifeste ne saurait être éludé par le chaland.

La troupe nous gratifie, enfin, de deux longues pièces estampées metal symphonique gothique, déclinées en deux options différentes. Ainsi, à l'aune de « The Two Lived », elle nous livre un ''draconien'' low tempo progressif, ténébreux à souhait et d'une confondante fluidité mélodique. Ce faisant, sur ses 6:45 minutes, cette fresque dark symphonique gothique laisse entrevoir une insoupçonnée et grisante densification du corps orchestral, sous couvert d'arrangements de fort bonne facture, et un duo mixte au firmament. Plus lumineux, « Damsel’s Finesse », déverse, lui, ses 7:05 minutes d'une pièce aussi enfiévrée que forte en émotion. Dans la lignée coalisée d'After Forever et Dark Princess, ce dantesque méfait metal symphonique gothique nous immerge dans une mer houleuse d'où jaillissent les rugueuses oscillations de la maîtresse de cérémonie. Peut-être bien la pépite de l'opus, histoire de fermer la marche comme on l'a commencée, allegro.


On ressort de l'écoute de la rondelle interpellé par la capacité du combo à trouver ces arpèges d'accords qui font mouche sans pour autant tomber soit dans de sirupeuses et/ou d'aguicheuses lignes mélodiques ni dans de pâles caricatures de portées déjà esquissées. Tout en sauvegardant sa fibre symphonique gothique et progressif, le groupe a enrichi son propos d'une touche power et renoué partiellement avec la fibre dark de ses débuts ; un heureux trait d'union entre passé et présent, comme pour mieux préparer l'avenir, en somme. Plus sanguin, non moins émouvant, et tout aussi finement produit que son prédécesseur, ce message musical se suit de bout en bout sans ambages.

Si l'une ou l'autre ballade manque cette fois à l'appel et si l'originalité déjà requise fait encore défaut, le set de compositions témoigne d'harmoniques plus aisément identifiables tout en ne concédant pas l'ombre d'un bémol. Le combo étasunien signe donc là une œuvre forte susceptible de le placer dorénavant parmi les valeurs confirmées de ce registre metal. Bref, un retour en grâce du quintet nord-américain à l'aune de ce troisième mouvement...

Note : 16,5/20

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