Deux années après son premier disque
The Awakening, premier album de deathrash exporté de Suède mais toutefois maigrement promu par l’écurie
Deathlike Silence Production d’Oystein Aarseth,
Merciless décroche dans les mêmes temps que
Therion un contrat avec l’écurie londonienne Active Records de Dave Constable, qui compte notamment dans ses rangs les deathrashers d’
Atheist et
Obliveon. Dès juin 1991, le quatuor emmené par Erik Wallin rejoint les fameux Sunlight Studios de Stockholm pour les sessions de
The Treasures Within. Ce second album ne voit pourtant le jour qu’en mars de l’année suivante, flanqué de surcroît d’une promotion d’Active Records guère plus efficace que celle de son homonyme norvégien, malgré de tout autres moyens, notamment une couverture assurée par le puissant Music for Nations.
Si
The Awakening possédait une influence des thrashers allemands de
Kreator fortement palpaple,
Merciless dessine désormais plus précisément les contours de son style, sans toutefois en changer globalement le fond. Le son s’alourdit pour verser distinctement dans les sphères deathmetal, notamment grâce au passage dans les studios de Tomas Skogsberg, bien que les guitares d’Erik et le chant de Rogga conservent respectivement une incision et une agression toutes particulières, conférant encore ces accents thrashmetal de tout instant.
Articulé autour de morceaux énergiques et violents,
The Treasures Within est emmené par le jeu de batterie rapide de Stipen, la basse claquante de Fredrik, le riffing tranchant d’Erik et la voix déchirée de Rogga. En 10 titres, dont le terrible Branded by Sunlight et sa cascade de riffs en ouverture, le redoutable diptyque the Book of
Lies et Perish liés par un riff commun, l'instrumental Act of Horror très accrocheur, ou l’inévitable
Dying World (repris du premier album) aux accélérations aussi mémorables que fracassantes,
Merciless délivre ainsi un album particulièrement rageur. Ce mélange explosif entre la lourdeur du deathmetal et l’agressivité du thrash singularise nettement le quatuor de ses homonymes suédois de l’époque, encore davantage centrés autour d’un death d’outre tombe, à l’image des albums
Clandestine, Like an
Ever Flowing
Stream, Where no
Life Dwells et Into the Grave du moment.
Malgré une identité & une singularité indéniables, et d’une influence très forte sur son entourage,
Merciless parvient de nouveau difficilement à s’imposer en dehors des frontières suédoises en cette année 1992, faute à une gestion calamiteuse de ses deux labels successifs. Cet aspect porte un préjudice certain dans la carrière de notre pionnier de la scène extrême scandinave, pendant d’
Entombed,
Dismember, Grave et
Unleashed bénéficient quant à eux d’un soutien sans faille de la part des écuries Earache, Nuclearblast et Centurymedia. Le quatuor livre pourtant avec
The Treasures Within un trésor à inscrire directement parmi les classiques du deathmetal du début des nineties.
Fabien.
The Treasures Within est doté d'un putain de riffing de derrière les fagots, de compos accrocheuses et agressives et d'un chant hargneux s'intégrant à merveille à l'ensemble.
Toutefois je ne suis pas aussi dithyrambique que toi concernant cet album. Dans cette veine Death / Thrash caractéristique je lui préfère le terrible Choir of Horrors des suisses de Messiah : certainement une histoire de nostalgie également.
Fabien.
Donc, on va voir : je suis toujours en quête de l'équivalent de Serpent Temptation première mouture...
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