Formé en 1986 autour d’Erik Wahlin & Fredrik Karlen,
Merciless figure sans conteste parmi les pionniers suédois ayant poussé le thrash aux portes du deathmetal, style pratiquement inexploré dans la Scandinavie du moment. Deux démos plus tard, complétant entre temps son line up avec Rogga & Stipen, le groupe croise inévitablement la route du défunt Oystein Aarseth, figure de la scène extrême nordique de l'époque avec son groupe
Mayhem & son mini album Deathcrush de 1987. Le leader norvégien propose ainsi l’enregistrement d’un album et sa sortie sur son propre label DSP, qu’il vient tout juste monter, n’ayant encore aucune production à son actif.
Accompagné des gars de
Mayhem,
Merciless rejoint alors Stefan D au Tuna Studio durant cinq journées consécutives de juillet 1989, pour les sessions de
The Awakening. Muni d'une célèbre illustration de Gustave Doré, l’album sort tardivement en février de l’année suivante chez DSP, représentant ainsi la toute première sortie sur le label d’Oystein, privant toutefois le disque d’une promotion et d’une distribution conséquentes, faute à l’insuffisance de ses moyens.
D’une courte durée de 26 minutes,
The Awakening transpire ses influences thrashmetal prononcées, principalement issues de combos germaniques comme Sodom,
Kreator ou
Protector. Le couple rythmique de Stipen & Karlen reste majoritairement tapageur, soutenant les riffs rugueux & agressifs d’Erik, ainsi que les vocaux haineux & arrachés de Rogga, par ailleurs assez proches des éraillements de Mille Petrozza. L’ombre des premiers missiles de
Kreator reste ainsi particulièrement perceptible, à l’image de titres tels que
Realm of the Dark ou
Bestial Death.
Toutefois,
Merciless possède un son, une identité & un style déjà très caractéristiques, développant une lourdeur et un extrémisme rythmique inédit, lui conférant ces accents deathmetal marqués.
Pure Hate &
Denied Birth déploient ainsi des structures massives & brutales, DreadFul
Fate assomme avec son break fracassant, tandis que le culte
Dying World (titre repris sur le second album) lacère avec ses riffs tranchants et lamine sur ses accélérations sans pitié.
Passerelle entre le thrashmetal de
Pleasure To Kill et le deathmetal de ces premières heures,
The Awakening s’impose parmi les détonateurs portant la scène scandinave de l'époque vers des sphères deathmetal pratiquement vierges dans ces contrées. L’album reste cependant brut de décoffrage, montrant avant tout un jeune groupe débordant de fougue & d’énergie, mais nécessitant encore une certaine maturité avant la pleine maîtrise de son style, parfaitement calé dès l’impitoyable successeur, le terrible
The Treasures Within.
Fabien.
Pionnier du death suédois avec la bande de Carnage, Nihilist ou Grave, Merciless reste à mon sens le groupe death le plus mésestimé de Suède, multipliant à chaque fois les plans foireux avec les labels, qui étaient dans l’incapacité de promouvoir correctement ses albums.
Par exemple, mon pote de toujours avait acquis The Treasures Within en 1992 en Allemagne, tandis qu’il m’a fallu attendre pour ma part deux longues années supplémentaires pour qu’une amie me ramène enfin le CD de Londres. Quant à The Awakening, le premier réussissant à nous mettre enfin la main dessus était Christian d’Adipocere, vers la fin 1993 (Merci Christian). A l’époque, c’était vraiment galère pour trouver certains CD, et des groupes comme Merciless & Epidemic n’ont à ce titre décidément pas eu la reconnaissance méritée, faute à la promotion systématiquement désastreuse de leurs albums.
Fabien.
Je suis de l'avis de fabien pour les influences allemandes, c'est un peu dommage que le son ne suive pas vraiment.
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