Liste des groupes Power Symphonique Blindside Symphony The Strike of the White Dragons

Si l'on en croit les quelques informations que j'ai pu glaner au gré de mes promenades virtuelles, The Journey, précédent opus de Blinside Symphony, fut élu meilleur album sud-américain de l'année 2012 par le magazine MiRock, et ses auteurs purent se réjouir de rejoindre le cercle restreint des groupes qui comptent. Des récompenses qui, reconnaissons-le, seront sans grande valeur vu l'importance des médias qui les auront décernées. Je mets en effet quiconque me lira au défi de me citer quelques uns des journalistes participant à cette publication, le dernier groupe ayant fait la une ou, par exemple, le sujet du dernier dossier de fond traité par cette revue.

Quoi qu'il en soit, forts de cette soudaine renommée, toute relative soyons honnête, nos quatre musiciens natifs de Bahía Blanca, en Argentine, vont donc se décider, en cette année 2012, à nous proposer un EP composé de quatre titres.

Si le premier, The Strike of the White Dragons, est absolument sans intérêt puisque déjà présent dans une version affreuse sur cet affreux The Fall of Our Fellowship sorti en 2011 et dans une autre un peu moins affreuse sur cet un peu moins affreux The Journey sorti, lui aussi, en 2012 et que, de surcroît, Emifer et ses comparses auront eu la gentillesse de nous en offrir ici deux supplémentaires, une en espagnol et une en italien, ce qui, si je compte bien, ne fera pas moins de cinq fois en trois albums, il n'en sera pas de même pour ce Ancient Tale (The Book of the Creation) totalement inédit. Ce dernier, bien que toujours très empreint de ce Power Metal très italien, mais après tout comme toujours avec l'expression de cette formation très encline à respecter scrupuleusement le schéma très classique échafaudé par les plus illustres Ultramontains (Rhapsody, Vision Divine, Skylark...), sera cependant un peu moins classique. Pourvu de divers passages changeants, se succédant d'ailleurs parfois de manière un peu abrupte, il sera ce que ce collectif aura composé de plus personnel et de plus complexe. Cela dit, en dehors de quelques breaks plutôt intéressants, il ne sera pas pour autant une franche réussite. Bien au contraire, ses longueurs interminables, mais aussi ses enchainements parfois erratiques, lui donneront un aspect un peu pénible et un petit goût d'inachevé.

Notons également que la production de ce nouveau disque sera dans la continuité de celle offerte par The Journey et que, donc, sans pour autant nous éblouir ou nous époustoufler, elle lui offrira, à minima, une certaine tenue. En revanche les claviers, clavecins et autres synthés, bien qu'omniprésents, manqueront toujours encore un peu de grandiloquence et de grandeur. Et, cette fois-ci, malheureusement, les chants d'Emifer s'alourdiront de quelques fausses notes pas nécessairement insupportables mais ennuyeuses.

Une vision aussi datée, convenue et inintéressante que celle présentée sur cet EP ne saurait véritablement convaincre ceux qui, comme moi, auront vécu de près l'avènement et le formidable essor de l'art des Luca Turilli, Fabio Lionne et autres Alex Staropoli. Peut-être que sur ces terres argentines, un Power Metal de cette nature est synonyme de renouveau, ou d'excellence, mais sur celles de ce vieux continent qui l'a vu naître et grandir, certainement pas.